dimanche 18 décembre 2011

Ce que je pense de l’assemblée générale ordinaire de l’AProCA

L’assemblée générale ordinaire de l’AProCA s’est tenue le 06 décembre 2011 à Banjul en Gambie. Les membres de l’AProCA ont tous été heureux de se retrouver lors de cette assemblée. Parmi les 15 pays membres de l’AProCA, seul un pays était absent. Mais, l’AProCA a été renforcé par un représentant des pays producteurs de coton de l’Afrique de l’est et du sud qui est venu pour écouter comment l’AProCA s’est constituée et le rapporter à tous les pays producteurs de ces zones. L’AProCA a été heureuse de le recevoir et a souhaité que ce contact soit un rapprochement de tous les pays de cette zone à l’AProCA pour qu’un jour tous les pays producteurs de coton de l’Afrique deviennent membres de l’AProCA.

A l’AGO, dans les informations communiquées par les différents pays membres, il ressort que la plus part des pays membres ont senti une hausse du prix du coton par rapport à la hausse du prix au marché mondial à l’exception de quelques pays qui trouvaient que le prix du coton n’a pas connu une augmentation chez eux. Les paysans ont trouvé très utiles les informations partagées par l’AProCA en matière d’organisation, de partenariat, et celles concernant l’amélioration considérable du prix du coton sur le marché mondial. L’accompagnement de l’AProCA aux producteurs pour le leadership des pays et pour la défense de leurs intérêts, a été apprécié. L’AProCA souhaite que tous les gouvernements soient à l’écoute de leurs producteurs de coton et une bonne collaboration de ses représentants et leurs partenaires dans tous les pays. Dans ce sens quelques recommandations ont été faites sur le conseil aux producteurs. De l’une de ces recommandations, un des constats est que la baisse des rendements de production en Afrique est due à la baisse de la fertilité des sols, la cherté des intrants qui limite les producteurs à mettre la dose recommandée. L’AProCA souhaite qu’ensemble avec ses partenaires, ils travaillent pour rehausser le rendement et par ricocher la production du coton en Afrique. Une deuxième recommandation a été faite sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). L’AProCA ayant menée une étude sur les pays producteurs de coton génétiquement modifié (CGM), reste ouverte à cette technologie et laisse la liberté à chaque structure membre avec son gouvernement de s’engager ou de ne pas s’y engager. L’AProCA sait que c’est l’utilisation de cette technologie par ses concurrents sur le marché mondial qui leur permet de prendre une grande place sur ce marché ; alors elle voudrait que ses pays membres qui voudraient s’engager puissent en profiter également.

D’autre part, l’insuffisance de la pluviométrie a été aussi constatée par les pays membres de l’AProCA. Les enjeux de cette pluviométrie sur la production du coton et les déficits céréaliers ont été perçus comme de grosses difficultés sur la vie des producteurs membres de l’AProCA. Vu toutes ces difficultés, l’AProCA a recommandé à ses membres de redoubler d’efforts pour que le sujet de changement climatique soit approprié par les agriculteurs et leurs gouvernements. C’est tout cela l’intérêt des producteurs organisés.

A la fin de cette assemblée, j’ai donné l’information sur l’année des coopératives qui est l’année 2012. J’ai trouvé que l’AProCA était beaucoup plus en avance. Je crois que mon choix comme membre de la commission devant prôner l’année des coopératives, par les nations unies, était dû à tout ce que nous avons déjà fait ensemble. Une expérience qu’un homme acquiert se fait avec les autres. C’était pour moi l’occasion de remercier l’AProCA et ses membres, de leur dire que mon passage à la tête de cette structure a compté pour mon choix. Nous savons également qu’avant que l’AProCA soit, il a fallu d’abord que je sois producteur de coton, que je sois dans des groupements, dans des unions intermédiaires, dans l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) et dans bien d’autres structures.

Cette expérience m’a donné une conviction propre à moi : cette conviction est que l’esprit coopératif est un passage obligatoire pour lutter contre la pauvreté car l’esprit coopératif permet au milieu rural avec les petits producteurs d’avoir un esprit d’entreprise. C’est dans l’esprit d’entreprise qu’on peut travailler avec le monde des affaires. C’est dans cela qu’on peut créer l’emploi pour tous. J’ai souhaité que l’AProCA profite de cette campagne 2012 des coopératives pour se renforcer. Les chefs d’Etas africains prévoient se rencontrer en janvier 2012 pour parler de cette initiative. Je souhaite que cela donne une visibilité à l’agriculture africaine et permette aux agriculteurs africains de vivre de leur sueur donc de mieux vivre.

                                                              Ouagadougou, le 16 décembre 2011

                                                               TRAORE B. François,

                                                               http://www.francoistraore.blogspot.com/

                                                              Président d’honneur de l’AProCA,

                                                              Docteur honoris causa

                                                              de l’université de Gembloux

jeudi 8 décembre 2011

Ce que je pense de la discussion de table ronde sur l'expérience de large échelle avec des récoltes de CGM.

J’ai été invité à la première conférence panafricaine sur l'intendance de la biotechnologie agricole Accra, du 28 au 30 novembre 2011 au Ghana par FARA, une structure panafricaine qui se donne comme mission d’accompagner l’Afrique dans l’utilisation de la biotechnologie. J’ai remarqué dans leur introduction que le Burkina n’était plus le seul en Afrique à utiliser cette technologie. Il y a l’Afrique du sud, le Nigeria, l’Ouganda, le Kenya… D’autres pays sont entrain de se préparer pour s’y engager.


La philosophie de FARA consiste en la bonne pratique de l’utilisation de cette technologie (sweatshirt). La recherche burkinabé était fortement représentée. Les intervenants ont beaucoup insisté sur les problèmes qu’une biotechnologie mal utilisée peut provoquer. La biotechnologie est une science pointue ; elle a fait de très bons résultats ailleurs. Elle a également fait des inconvénients quand elle est mal appliquée.

En tant que burkinabè nous avons eu l’occasion d’expliquer comment nous utilisons cette technologie au Burkina Faso et quel accompagnement technique nous attendions de FARA et de ses partenaires pour une bonne pratique de cette technologie. Selon les présentateurs, le suivi de la biotechnologie commence depuis la semence dans les mains de la recherche. Il faut que la semence dans laquelle le gène est introduit ait la capacité productive qu’il faut. La recherche doit se forcer pour que toutes les règles prévues dans leur cadre soient bien exécutées. Après la recherche, les services d’encadrement technique doivent bien suivre le producteur semencier dans le champ et la teneur du gène dans la plante. En somme, tout ce qui est multiplication des semences dans les mains des producteurs doit être bien suivi, de même que le transport et le stockage de la semence. En plus, il faut une fertilisation des champs en leur apportant des éléments nutritifs complémentaires ou nécessaires aux plantes (engrais, fumure organique). Tout cela veut dire qu’il faut une administration complète et compétente entre les acteurs.

Un autocontrôle intense est obligatoire au niveau interne ou national, mais il doit être accompagné par un contrôle externe par une autre structure ou un autre pays. Chaque activité doit avoir un responsable : qui fait quoi, pour qu’en cas de difficulté l’on puise situer le niveau de faillite.

J’ai trouvé cette rencontre très intéressante parce que ces règles de rigueur sont obligatoires pour toutes les technologies. Comme en Afrique on aime souvent faire les choses à moitié, il fallait vraiment une telle mise au point. Je ne souhaite pas que dans l’adoption de cette technologie que nous prêtons le flanc pour donner raison à ceux qui disent que l’Afrique n’était pas mûre pour faire la biotechnologie. Pour moi, la rigueur ne s’achète pas ; quand on la veut on la trouve et quand on ne la veut pas elle nous crée des problèmes. Je pense que l’Afrique peut avancer avec la biotechnologie en acceptant la rigueur.

              Ouagadougou, le 5 décembre 2011


               TRAORE B. François,

                http://www.francoistraore.blogspot.com/

                 Président d’honneur de l’AProCA,

                 Docteur honoris causa

                de l’université de Gembloux

Ce que je pense de la rencontre sur la relecture de la loi de la biotechnologie.

J’ai été invité par l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) à Fada pour travailler sur un document portant sur la relecture de la loi sur la biotechnologie. Toutes les couches sociales étaient représentées. Il s’agissait de la loi burkinabè qui s’est basée sur le protocole de Katagena et de voire également le Protocole additionnel de Nagoya. L’objectif était d’examiner cette loi en vu de déterminer comment nous pouvons l’améliorer en tant que burkinabè ayant déjà adopté le coton génétiquement modifié (CGM).

Les analyses se portaient beaucoup sur la façon de rassurer la sécurité, de prévenir d’éventuels risques qui pourraient arrivés et également de voir dans quelle mesure nous pouvons faciliter la collaboration que nous pourrions avoir avec des entreprises qui détiennent la technologie. Il y a eu trois jours de débats.

Après les 3 jours de débat, nous pensions avoir le juste milieu parce qu’autant les multinationaux sont souvent craints parce que certains pensent qu’ils peuvent nous posséder, autant je pense que nous avons également besoin de leur technologie. Si ce n’est pas leur technologie que nous achetons directement, c’est le résultat de leur technologie que nous aurons à acheter en produit fini, en tissu coton et en aliment chez quelqu’un qui l’aura adopté. Alors, je pense qu’il faut faire confiance à nos chercheurs, surtout ceux qui veulent être utiles pour le Burkina ; ceux qui veulent rembourser ce que le Burkina a investi pour eux, et qui veulent booster l’économie du Burkina avec leur savoir, avec ce qu’ils ont appris. Il faudra que les firmes acceptent une bonne collaboration avec ces chercheurs pour qu’ils comprennent et maitrisent mieux cette technologie. Pour moi, un homme doit être utile pour sa nation. Pour cette utilité, son savoir faire et sa connaissance doivent déborder sur même ceux qui ne le connaissent pas en terme de résultats positifs. C’est de cette manière que le Burkina pourra faire une croissance agricole accélérée.

Ouagadougou, le 04 décembre 2011

TRAORE B. François,

www.francoistraore.blogspot.com

Président d’honneur de l’AProCA,

Docteur honoris causa

de l’université de Gembloux

dimanche 4 décembre 2011

Ce que je pense de la rencontre du BBA sur la culture duCGM

J’ai été invité par Burkina Biotec Association (BBA) pour participer à une rencontre les 8 et 9 novembre 2011 qu’elle a organisée pour un groupe parlementaire burkinabè composé de 50 députés pour une séance d’explication de la biotechnologie, du processus d’introduction du Coton Génétiquement Modifié (CGM) au Burkina Faso et de la situation du CGM aujourd’hui.

Le Professeur SERE, président du BBA qui, en tant que pédagogue de son rang, a fait l’historique de cette biotechnologie, de son impact sur l’agriculture dans le monde et ses avantages qui poussent les gens à y aller. Pour lui, l’Afrique est un des rares continents qui va à une allure qu’il n’apprécie pas. Il pense que toutes les technologies en matière d’agriculture n’ont pas été vite comprises et bien appliquées en Afrique et c’est ce qui retarde son agriculture. S’il y a des africains qui doutent toujours de la biotechnologie, il faut qu’ils aient également le courage de se demander pourquoi l’Afrique importe toujours à manger. Quand nous avons faim et que nous importons à manger, nous nous posons rarement la question de l’origine de la production.

A la suite, les chercheurs qui ont suivi le CGM, ont décrit sa mise en œuvre de 2003 à nos jours. Ils ont conclu qu’il était favorable au Burkina Faso.

Comme j’étais invité pour faire une communication en tant qu’ancien président de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina(UNPCB), j’ai décrit d’abord les difficultés que nous avions vécues avec l’utilisation des pesticides, les périodes de crises qui nous ont poussé à adopter la biotechnologie et ce que moi-même j’ai vécu depuis que je cultive ce CGM. Je trouve que c’est une technologie sur laquelle on doit persévérer. Un député Burkinabè a demandé à savoir pourquoi certains producteurs critiquent cette biotechnologie. Ma réponse était que ces réactions constituaient le quotidien entre les producteurs et les sociétés cotonnières. D’abord le producteur est livre de faire la production qu’il veut. Mais aussi sa réaction vis-à-vis d’un produit et d’une technologie peut s’expliquer par le faite qu’il n’a pas bien compris ou bien qu’il a compris, mais ce sont les sociétés cotonnières et la recherche qui doivent prendre en compte ses critiques et la manière dont il a compris la technologie. Cela permet aux techniciens de la société et de la recherche d’adapter leurs activités et leur message à la réalité du terrain.

Nous avons par la suite fait une sortie de terrain dans un champ de coton CGM où les députés ont même pu faire la comparaison avec le coton conventionnel. Le coton conventionnel qui était à côté, a été semé bien avant le CGM. Mais le CGM a rattrapé le coton conventionnel en production parce qu’il n’est attaqué à sa levée par les parasites. Cela à pousser les députés burkinabè à poser la question à savoir pourquoi la technologie était appliquée uniquement sur le coton et pourquoi pas sur les cultures alimentaires comme le maïs et le niébé. Notre réponse a été que cela peut être une vision nationale et que les députés sont les mieux placés pour l’influencer. J’ai particulièrement apprécié leur analyse car pour moi un homme politique qui veut le développement, est celui qui sait oser pour les intérêts économiques et sociaux de sa population.




Champ du CGM de Sogodjankoli de TRAORE B. François

                      Ouagadougou, le 02 décembre 2011

                       TRAORE B. François,

                        http://www.francoistraore.blogspot.com/

                         Président d’honneur de l’AProCA,

                         Docteur honoris causa

                          de l’université de Gembloux





samedi 12 novembre 2011

Ce que je pense du lancement de l’année des coopératives 2012 à New York

Les Nations unies m’ont demandé d’être membre d’une commission qu’ils ont dénommée « les ambassadeurs pour l’année des coopératives 2012 ». La mission qu’on veut attribuer à ses ambassadeurs selon leur expérience, consiste à véhiculer l’idéologie des coopératives comme véritable outil de développement et de lutte contre la faim aux politiques, à la société civile et aux partenaires partout où ils ont l’occasion.



François TRAORE aux Nations unies à New York

Les travaux ont débuté par des présentations sur les coopératives le 31 octobre à New York, suivis par une assemblée générale des nations unies à laquelle nous avons assisté. Ce que j’ai pu retenir de cette assemblée, c’est l’importance que les nations unies accordent à cette année internationale des coopératives 2012 ; à commencer par le président de l’assemblée des nations unies qui trouve que le système des coopératives est la forme originale qui permet de prendre en compte toute la population d’une localité pour permettre à celle-ci de satisfaire les besoins alimentaires et sociales, de permettre à chacun dans son activité de bénéficier de ce qu’il n’aurait pas pu avoir tout seul. C’est pour cela qu’il demande au nom des nations unies un soutien fort des politiques pour que cette année 2012 des coopératives fasse émerger toutes les nations. L’intervention de l’ancien premier ministre Britannique Golden Brown m’a aussi ému. Il dit qu’il est engagé à soutenir cette année des coopératives parce que pour lui le développement passe nécessairement par là. Il a aussi ajouté que la vraie valeur d’un homme c’est de pouvoir s’associer à un autre homme ou à d’autres pour s’épanouir. L’ancien premier ministre Britannique a même cité la vision de Martin Luther King dans laquelle celui-ci demandait la cohésion de tous les hommes. L’homme, en venant dans le monde vient dans la main d’une autre personne et à la mort il a besoin également de la main d’une autre personne.

Il pense que c’est un sujet phare pour positiver la mondialisation. Plusieurs représentants des pays membres des nations unies ont défilé pour témoigner leur caution pour cette année des coopératives. Ces pays sont entre autre l’Angleterre, la Chine, l’inde, la France, l’Italie, le Brésil, le Nigeria, l’Israël, la Mongolie, la Thaïlande, les Etats-Unis…Tous ces témoignages étaient une conviction que les institutions et les politiques doivent soutenir les coopératives pour qu’on espère avoir l’alimentation pour tout le monde, un travail et un revenu descend pour tout le monde. Pour préserver l’environnement, la prise en compte des habitants dans la gestion des ressources naturelles doit primer parce qu’ils y vivent.

L’assemblée générale des nations unies a conclu en demandant aux nations de mettre des cadres favorables pour les coopératives. La démocratie, l’autonomie, la discipline, le travail décent, les revenus, l’environnement, la sécurité sociale étaient les mots les plus courants dans tous les débats. Les autorités doivent veiller à ce que cela soit respecter.


François TRAORE aux Nations unies à New York

J’ai été désigné pour exposer sur mon expérience des coopératives. Dans mon intervention, j’ai expliqué que la tradition africaine était faite de coopératives parce que dans nos villages en Afrique, les peuples avaient comme habitude de s’entre-aider à construire des cases, à cultiver et récolter les champs et parfois même après de bonnes récoltes, ils fêtaient ensemble. A cette époque ce niveau d’organisation suffisait pour les épanouir. Donc, l’Afrique s’intègre très bien dans cette vision de coopératives depuis son histoire. Ces travaux se faisaient dans la discipline, le respect des règles que tout le monde a appris dans les initiations et l’égalité des chances dans la démocratie. Celui qui violait ces règles mourrait et dans le cas échéant était banni de la communauté. Ils avaient donc leurs lois et leur rigueur pour faire marcher les choses.

J’ai aussi partagé mon expérience dans les coopératives (organisations paysannes) avec l’assistance. J’ai été dirigeant de plusieurs organisations de producteurs au Burkina et dans la sous région à travers lesquelles nous avons pu prouver l’utilité du système coopératif. Nous avons pu faciliter l’approvisionnement des producteurs en intrant, en commercialisation de nos produits à travers ces structures et aider les paysans à avoir du matériel agricole. Cela à contribuer à diminuer l’exode rural dans certaines localités. Nous avons pu également instaurer un système de téléphonie mobile qui permet à nos membres de partager l’information à un moindre coût et à tout moment. Nous avons eu besoin de techniciens que nous avons recrutés au début avec l’appui de certains partenaires. Ces techniciens ont été par la suite payés grâce aux retenus de nos produits agricoles. Cette cohésion nous a souvent permis de recevoir un soutien financier de l’Etat burkinabè et de ses partenaires, d’être impliquer dans le débat du foncier et de participer à des débats avec les autorités politiques. Les producteurs qui ne sont pas dans ce contexte d’organisation bien structurée sont les plus nombreux. C’est pour cela que je trouve important cette année des coopératives parce qu’elle demande d’énormes appuis et d’éveil de conscience pour impliquer toute la population dans ce processus. Cela demande également au politique d’accepter cette liberté d’organisation car au bout de cette cohésion dans les coopératives il y a le développement. C’est le développement que veut normalement tout homme politique.

C’est le 01 novembre qu’à eu lieu la première rencontre du comité consultatif composé d’une quarantaine de membres. Ce comité constitue les ambassadeurs des coopératives 2012. Nous avons d’abord analysé le contexte pour voir comment définir la stratégie. Les outils que nous allons utilisés pour accomplir ce travail, sont la participation à des rencontres, les conférences téléphoniques entre membres du comité, les conférences de presse et les consultations par courrier électronique. Chaque membre du comité doit utiliser sa position locale ou internationale pour faire passer le message.





François TRAORE dans un de ses champs



Moi en tant que ressortissant africain, j’invite tous mes partenaires et connaissances à m’aider pour que le message ait sa place en Afrique parce qu’elle a réellement besoin de coopératives. Je ferais tout pour permettre à tous mes partenaires d’avoir tout ce qui est information ou document pour la campagne. Je lance un appel à toute la population africaine, aux organisations paysannes, aux associations et particulièrement aux agriculteurs à saisir cette opportunité non pas comme un slogan mais comme une nécessité. J’attends de tous mes partenaires des propositions qui peuvent nous permettre de mieux assurer cette mission.



Ouagadougou, le 11 novembre 2011

TRAORE B. François,

www.francoistraore.blogspot.com

Président d’honneur de l’AProCA,

Docteur honoris causa

de l’université de Gembloux.

mardi 25 octobre 2011

Une campagne sur l’alimentation organisée par OXFAM à Ouagadougou

Oxfam  a lancé le 15 au 16 octobre 2011, une campagne sur l’alimentation à Ouagadougou au Burkina Faso qu’il a dénommé « kodou du Faso ».  L’esprit était de montrer comment les produits burkinabè sont préparés par les cuisinières pour les consommateurs burkinabè. Ils ont fait venir plusieurs femmes et hommes qui transforment ces produits et qui ont effectivement cuisiné et exposé des repas que les gens pouvaient passer et gouter. Comme produits transformés, il y avait : le maïs, le riz, le mil, le lait, le soja, le niébé, le pain de singe, le fonio, l’arachide, l’huile de coton, le poulet bicyclette…Tous les repas présentés sont consommés au Burkina Faso selon les régions. Le Burkina Faso est l’un des rares pays africains dans lequel les ruraux consomment 80% des produits agricoles locaux. Les produits importés sont essentiellement consommés dans les grandes villes. Ce sont les mauvaises campagnes agricoles qui favorisent l’arrivée de ces produits dans les milieux ruraux. Une autre raison de la consommation des produits importés dans les zones rurales est la mobilité.
J’ai apprécié cette initiative quand j’ai vu l’affluence de la jeunesse de Ouagadougou pour gouter ces repas. Le premier jour,  il y avait environ de 33 000 visiteurs pour goutter ces repas. Certains chefs de famille amenaient toute leur famille pour les gouter. Je pense que les burkinabè doivent savoir que le pays est riche en aliments provenant du Burkina. Le changement d’habitude alimentaire qui se fait par choix ou par contrainte peut être dangereux pour le Burkina Faso. J’ai toujours dit qu’un pays qui est nourri par un bateau qui arrive de l’extérieur, doit s’attendre un  jour à ce que le bateau n’arrive pas. Les populations auront faim et leur ventre les pousseront à bouger. Quand on a faim c’est le ventre qui guide les actes d’un affamé. Chez moi au village, la capacité d’un chef de famille se mesure par le fait qu’il arrive à nourrir sa famille de son grenier. De même, un chef de famille peut perdre sa femme parce que celle-ci voit qu’il n’arrive pas à la nourrir. Au Burkina Faso, quand tout va bien, les repas coûtent moins chers. On mange moins cher dans les villes du burkinabé que dans beaucoup d’autres villes africaines. Etant quelqu’un qui a fait beaucoup de déplacements dans la sous région, j’ai remarqué que lorsque certains ont une conférence au Burkina, ils ne sont pas déchus parce qu’ils se disent que le poulet bicyclette (succulente) y est presque cadeau (car moins cher.). Donc, les aliments à base de produits burkinabè peuvent être mieux valorisés.
Pendant cette exposition, un film a été présenté sur le riz et la crise alimentaire de 2008. Dans ce film, les pays qui vendent le riz au Burkina et ailleurs en Afrique, ont commencé par être des petits producteurs et transformateurs dans leur pays. Ces petits producteurs ont débuté leurs travaux à la main avec le matériel aratoire. Aujourd’hui, une grande partie de leurs travaux s’effectue avec machines et très souvent avec des machines communes pour un groupe. Les transformateurs et les commerciaux qui ont aussi commencé petits, sont devenus aujourd’hui de grands exportateurs si bien que ce sont les grands négociants européens qui s’en vont les voir. Tous ceux-ci vivent très bien grâce au riz exporté particulièrement en Afrique. Dans le film, un exportateur thaïlandais a dit que les africains continueront à importer le riz parce qu’ils n’aiment pas travailler dans l’eau. Un autre dit que les africains ne sont que des bergers et des chasseurs. Or, leur gouvernement n’a pas encore décidé de développer l’agriculture ce qui veut dire qu’ils vont continuer à importer le riz. Après ce passage dans le film, toute la salle était énervée de ce langage tenu par ces grands exportateurs  thaïlandais que ce soit les burkinabè ou les étrangers. Mais, j’ai dit à l’assistance que tant que leur riz continuera à venir en Afrique et souvent même par des intermédiaires qui ne leur permettent pas de voir ce que c’est que l’africain, ils auront une perception tronquée de l’Afrique. Mais avec les médias et les technologies de communication, ils sont informés de la richesse du continent en matière de terres cultivables, d’hommes valides et un politique qui continue à importer le riz, l’analyse mathématique, c’est de dire qu’ils ne veulent rien faire.
Oxfam et le public Ouagalais ont montré par cette occasion que les produits transformés par les burkinabè sont de bonne qualité, rien n’empêche donc les burkinabè qui disent que le langage du thaïlandais n’est pas bon, de décider aujourd’hui de consommer ce qui est produit chez nous.
Nous ne pouvons pas aussi justifier nos décisions politiques dans l’agriculture tant que nous allons continuer à attendre le riz importé. Il y a même des transformateurs de riz burkinabè qui ont dit qu’ils ont du riz qui ne s’achète pas. Pourtant, le riz qui a été cuisiné à l’exposition est un riz burkinabè et ceux qui étaient présents ont trouvé qu’il était très bon. Je sais que consommer les aliments à base de produits burkinabé ne peut pas se faire par décret présidentiel. Certes, une décision politique peut l’accompagner mais, cela ne demande-t-il pas du patriotisme et du nationalisme? Le nationalisme, ce n’est pas de dire que je ne veux pas quelque chose d’importer, c’est de refuser que ton ventre soit détenu par quelqu’un d’autre. C’est de valoriser également ce que nous produisons pour pouvoir rentrer dans le commerce mondial. Si nous consommons ce que les autres produisent, notre nation ne fait que perdre ses richesses. Et si notre génération donne à l’extérieur tout ce qu’il a aujourd’hui, qu’est ce qu’elle va donner à nos enfants. Le nationalisme n’est donc pas un slogan ! Nous voyons aujourd’hui les autorités burkinabè qui souvent à la télévision se mettent en Faso « danfani »; cela fait que la majorité des étrangers qui viennent ici en conférence, chacun se dit qu’il lui faut une tenue « danfani »pour aller la montrer dans son pays. Cela fait fonctionner tous les tisserands et les tailleurs. Donc pour moi, l’initiative de Oxfam doit être l’affaire des burkinabè, de la société civile d’abord qui doit montrer au politique que c’est ce que nous voulons : «  consommer d’abord nos produits locaux comme philosophie nationale pour permettre à nos agriculteurs de vivre de leur sueur et de rentabiliser leur agriculture ».


                                                          Ouagadougou, le 24 octobre 2011
                                                          TRAORE B. François,
                                                          www.francoistraore.blogspot.com                           
                                                           Président d’honneur de l’AProCA,
                   Docteur honoris causa
                   de l’université de Gembloux.

          


mercredi 12 octobre 2011

Ce que je pense sur le colloque de l’agriculture et l’alimentation

Du 21  au 28 septembre 2011, j’ai été invité par le CIRAD et FARM pour participer à un colloque sur l’agriculture et l’alimentation dans le centre de Cerisy. Le colloque a commencé le 21 septembre. Mais, face à une rencontre du Burkina Faso je n’ai pu participer au colloque qu’à partir du 26 septembre. Les participants étaient des chercheurs, des agronomes, des financiers et quelques partenaires comme l’Agence Française de Développement (’AFD). Parmi les chercheurs il y avait des académiciens et deux agriculteurs. J’étais le paysan africain invité.
Il était question à ce colloque, de parler de tout ce qui permet d’assurer l’alimentation à partir de l’agriculture jusqu’aux consommateurs, d’examiner comment la planète pourra-t-elle continuer à être nourrie sainement en préservant l’environnement et à avoir une alimentation suffisante et de qualité. Cela a amené les participants à se pencher sur la question de la terre dont le problème foncier. Dans certains pays où la terre appartient à des propriétés privées, elle est devenue très chère. En Afrique, les terres exploitées par les  paysans ne sont pas reconnues officiellement comme leur propriété avec un document à l’appui. Les paysans africains ont donc des risques à tout moment de perdre leur terre, surtout que la majorité des pauvres se trouve dans le milieu rural africain.
L’Arabie saoudite et l’Ethiopie ont été citées comme des exemples. L’Arabie saoudite a décidé d’acheter ou de prêter des terres en Ethiopie et de les exploiter pour nourrir sa population. Ce pays s’est lancé pour atteindre l’autosuffisance alimentaire même s’il faut avoir les terres ailleurs.
Mais, le paradoxe est que l’Ethiopie qui prête ou vend ses terres, est le pays où une partie de la population est toujours affamée. Je n’arrive pas à comprendre comment l’Arabie saoudite peut décider de nourrir sa population sur ces terres d’Ethiopie. Le gouvernement Ethiopien ne devrait-il pas aussi se poser la même question suivante: «comment nourrir ma population ? ». Alors, mon souhait serait que l’Ethiopie donne comme condition à l’Arabie saoudite, l’obligation d’aménager des terres pour ses paysans et de désenclaver également ces différentes zones aménagées. De plus, il faut que les techniciens éthiopiens soient employés dans les champs exploités par l’Arabie saoudite. Si la technologie utilisée par l’Arabie saoudite est appliquée dans les terres aménagées pour les producteurs éthiopiens, cela permettra de transférer les compétences aux éthiopiens. Le cas malgache où des terres avaient été cédées à des chinois, avait soulevé des mouvements populaires. Mais par la suite, ce processus a continué d’une autre manière : c’est le pouvoir décentralisé qui est contacté pour livrer des terres à des sociétés ou à des particuliers.
Pour ceux qui connaissent l’Afrique, on sait comment de semblants représentants profitent souvent de l’ignorance de la population et les mettent devant les faits accomplis à un moment donné. Cette façon d’agir est très courante en Afrique. C’est la population qui risque de perdre toujours. Mais le paradoxe, c’est que dans tous ces pays cités en exemple, des ministères de l’agriculture existent. Je n’arrive donc pas à comprendre les plans d’actions de ces ministères pour être à la merci de tout ce qui arrive.
Tant qu’il n’y aura pas de plans d’action cohérents respectés et appliqués avec une vision claire de savoir faire et de vouloir faire pour développer la population chez nous en Afrique, ce seront les décisions extérieures qui dicteront des lois. C’est dans ces plans d’action qu’on peut parler d’accompagnement des agriculteurs en matière de semence, de matériel agricole et d’intrants. Cela va amener à discuter de la manière dont le financement peut être facilité aux agriculteurs.
Le changement climatique est une situation qui oblige l’humanité à une réflexion à travers laquelle elle doit s’y adapter. L’exemple du semis sous couvert végétal qui peut permettre de garder l’humidité et nourrir la terre avec les résidus en décomposition, est une forme d’adaptation. Dans cette période de changement climatique, je pense que d’autres paramètres doivent être pris en compte. Par exemple il existe des gens qui coupent le bois exclusivement pour le commerce et l’exporte le plus souvent. Ces personnes participent activement à la déforestation donc aux changements climatiques. Dans la majorité des pays africains la cuisine est faite avec le bois et le charbon. Mais comme le charbon est le plus généralement utilisé dans les villes, on en parle moins. Le Tchad a par exemple interdit l’utilisation du charbon pendant qu’il n’y a pratiquement plus d’arbres pour faire le charbon. Le Burkina, le Mali, le Sénégal et le Niger que je connais mieux, sont entrain d’aller chercher au fin fond de leur pays les derniers arbres pour faire du charbon. Rarement, ces coupeurs de bois ne sont cités en matière de déforestation en dehors de l’agriculteur. Alors qu’une des responsabilités qu’il faut avoir dans le changement climatique, c’est le changement de comportement. Ne serait-il pas mieux pour nous Africains de substituer le gaz naturel ou l’énergie solaire au bois? Pour nous les agriculteurs, une bonne pratique du métier agricole est très importante pour notre avenir en préservant l’environnement. L’alimentation de chaque pays peut être assurée par sa population. La souveraineté alimentaire a été un sujet phare à ce colloque. J’ai été heureux de participer à ce colloque. Mais, quand je vois les débats menés aujourd’hui par les pays développés sur l’agriculture de leurs pays, je me dis que l’Afrique est en retard par rapport aux autres continents. Mon souhait serait que l’Afrique se réveille.
Je ne saurai finir mon propos sans remercier FARM dans sa mission d’ouvrir le monde aux agriculteurs africains pour qu’ils soient informés de ce qui se passe à l’extérieur. Je profite également remercier le CIRAD qui a organisé ce colloque, sans oublier le centre de Cerisy où s’est déroulé l’atelier.

                                                   Ouagadougou, le 12 octobre 2011
                                                   TRAORE B. François,
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                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa de l’université
           de GEMBLOUX.
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lundi 3 octobre 2011

Le salon coton et textile

Du 21 au 25 septembre 2011, j’ai participé à un salon du coton et du textile organisé par l’OCI au Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO).

A l’ouverture du salon, le directeur de l’OCI dans son intervention, a souligné l’intérêt que sa structure accorde au coton africain pour sa transformation. Plusieurs pays membres de l’OCI produisent ou transforment le coton. Le souhait de l’OCI serait de développer le commerce entre ses pays membres. Selon lui, le Burkina Faso est bien situé parmi les pays de l’OCI ; ce qui est un avantage. L’engagement du Président du Faso pour la cause du coton a également encouragé l’OCI à choisir le Burkina pour organiser ce salon. Le directeur de l’OCI croit en la bonne volonté et en la bonne foi des pays membres pour l’avancé du coton textile qui est un outil de développement pour les pays de l’OCI. Il a souhaité que cette occasion soit une opportunité de découvertes et d’échanges entre les participants.

Le ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat du Burkina Faso dans son intervention, à situer le coton comme outil de développement pour plus du quart de la population burkinabè. C’est d’ailleurs pour cela que le président du Faso accorde de l’importance à tout échange qui permet de mieux valoriser le coton. Il a aussi souligné les problèmes de productivité et de marché qui sont aujourd’hui pris à bras-le-corps par les décideurs politiques au Burkina Faso. Malgré la hausse du prix de nos jours sur le marché mondiale, le ministre de l’industrie a souhaité que les négociations entamées par le groupe du C4 et soutenues par tous les pays africains et leurs alliés au niveau de l’OMC continuent pour trouver un accord favorable au grand bénéfice des producteurs de coton africain. Pour la gestion interne de la filière, il souhaite une franche collaboration entre les acteurs.

A la suite de ces interventions, il y a eu la coupure du ruban suivi de la visite des stands. Cette exposition a continué le 22 septembre. Une rencontre du comité de pilotage a également eu lieu. Le 23 septembre, s’est tenu un atelier où les représentants des pays membres de l’OCI ont tous participés. Plusieurs interventions ont eu lieu lors de cet atelier. Il ressort que la quantité du coton africain a baissé pendant qu’il y a l’embellie du prix actuellement. La qualité du coton africain est apprécié par les transformateurs parce qu’il est récolté à la main.

Mais ce coton n’est pas suffisamment commercialisé comme il le faut dans les pays de l’OCI qui le transforment. Il arrive que certains transformateurs membres de l’OCI passent par l’occident pour avoir le coton ou le fil du coton africain. Les produits dérivés du coton comme la graine, doivent être également mieux valorisés. Pour cela la productivité, la qualité du coton, le renforcement de la recherche, les crédits agricoles et la collaboration entre les différents acteurs sont des aspects déterminants et donc à prendre en compte.

La force des asiatiques et des indiens est dû au fait qu’ils maitrisent très bien la production et la transformation. Cela permet d’avoir de la valeur ajoutée pour leurs pays et crée également de l’emploi pour la jeunesse. Les pays africains membres de l’OCI ont des terres adaptées à la culture du coton. C’est dans ces pays que la jeunesse manque de l’emploi parce que non seulement la production du coton régresse mais il n’est pas également transformé en Afrique. Le Maroc par exemple a commencé à transformer son coton pendant que sa production était d’environ 30 000 tonnes ; aujourd’hui il transforme plus de 100 000 tonnes de coton alors qu’il n’a plus de coton parce que sa production n’est plus rentable.

Selon un des représentants de la filière textile marocaine, il est actuellement très facile de faire venir le coton par route au Maroc et donc sans passer par le port. Donc le Maroc ne souhaite plus acheter le coton africain en occident. L’engagement final a été de travailler réellement à aider les pays producteurs de coton de l’OCI et à renforcer les échanges commerciaux entre les pays membres. Selon l’OCI, La Turquie dit qu’elle a des vielles machines (des machines à haute intensité de main d’œuvre) qu’elle est prête à offrir gratuitement aux pays qui veulent transformer leur coton. Selon les connaisseurs du coton, la transformation est l’œuvre des professionnels privés. Mais ces derniers ne peuvent pas mener à bien cette activité sans une volonté politique. C’est de ça que l’Afrique à besoin parce qu’elle à une main d’œuvre et une population jeune.

La clôture a eu lieu le 24 septembre par le secrétaire général du ministre du commerce. Il a félicité les participants et les a rassurer de l’engagement du Burkina Faso pour la réussite des résultats des travaux.

Pour ma part, ce premier salon coton et textile constitue une belle opportunité des pays membres de l’OCI pour une coopération mutuellement pour les pays producteurs et pour ceux qui en consomment. Le potentiel de développement du commerce des produits du coton et des textiles est grand. Une ferme volonté des pays membres de cette organisation de développer ce commerce entre eux parait une clé à certains problèmes évoqués par l’atelier. Il est clair que les efforts recherchés en matière d’amélioration de la productivité, de la qualité du coton, des produits textiles et des dérivés du coton doivent être au centre des préoccupations des pays qui souhaite bénéficier du marché OCI car, le monde actuelle est régie par une compétition par les prix et la qualité est une règle d’or.



                                                         Ouagadougou, le 02 Octobre 2011

                                                            TRAOE B. François,

                                                             http://www.francoistraore.blogspot.com/

                                                              Président d’honneur de l’AProCA,

                                                              Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux.

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samedi 17 septembre 2011

Ce que je pense de la guerre qui aggrave la famine en Somalie

Une sécheresse a déclenché la famine en Somalie alors que le pays est en guerre. Nous savons que même s’il n’y avait pas de sécheresse, en période de guerre les paysans ne pouvaient pas cultiver leurs champs. J’ai toujours dit que le bruit de la kalachnikov et celle de la daba (la houe) ne peuvent pas tonner en même temps. Cela me pousse à dire un mot sur les raisons avancées pour déclencher les guerres en Afrique. Dans la plus part des temps, on pense que toutes les guerres sont économiques et nous savons que l’économie n’a pas fini de faire bouger le monde. Mais, je veux plutôt m’attaquer aux outils utilisés pour aggraver les guerres en Afrique. Ces outils sont le régionalisme, l’ethnicisme et les religions. Le régionalisme et l’ethnicisme sont utilisés par certains intellectuels qui à mon avis, n’ont pas la vraie philosophie de la politique. Je dis même que c’est une pauvreté d’esprit que d’utiliser mal le régionalisme et l’ethnicisme. Les différences culturelles constituent une richesse pour l’Afrique à mon avis. En effet, chaque région à sa capacité, sa tradition et ses habitudes. Ces traditions diffèrent toujours d’une région à l’autre. Mais, je pense que c’est cette richesse qu’on devrait plutôt mettre en exergue pour propulser le développement de notre continent. L’ethnicisme, c’est la multitude de langues qui existe dans nos localités. On sait que la langue est un  élément de la différence entre l’homme et l’animale ; la langue est une civilisation. Alors, cette diversité d’ethnie peut donc être imaginée comme une richesse plutôt qu’une fermeture sur soit  même. Moi dans mon histoire, de mon enfance à l’école primaire, mon père me confiait chaque année à des familles différentes parce qu’il vivait en milieu rural où il n’y avait pas d’école. Chacune de ses familles étaient très souvent d’une ethnie et d’une religion différente. Après l’école, j’ai eu l’occasion de pratiquer mon métier agricole dans des pays différents qui sont le Burkina, le Mali, le Sénégal et la côte d’ivoire. Ces différences que j’ai vécues ont été pour moi une richesse et chaque pays a une manière d’aimer l’homme et de le préserver. C’est pourquoi, j’ai mes raisons à moi de croire que la différence est une richesse parce que cela m’a beaucoup servi.
 Malheureusement, les religions qui sont arrivées en Afrique sont souvent utilisées les unes contre les autres et elles contre la tradition. Nous savons que tous les peuples ont eu une manière de vénérer Dieu. Donc, cela était une force sociale pour préserver l’homme, pour faire la cohésion dans la société. Les religions vont plus loin, car elles pensent qu’après cette vie sur terre, on va au paradis. Mais pour aller au paradis il faut aimer et préserver l’homme d’après toutes les religions. Je ne comprends pas alors que ce soient la religion et la tradition qu’on utilise pour détruire l’homme. Dans cette religion on dit que pour aller au paradis il faut éviter le pécher. Le pécher, ce n’est qu’à l’homme qu’on peut le commettre ; il est fait seulement vis-à-vis de l’homme. Les environnementalistes vont plus loin en disant que si tu détruis l’environnement de l’homme, tu as pécher contre lui. Donc, je sais que ceux qui prônent la religion pour détruire l’homme seront surpris à l’au-delà parce que l’homme, selon les religions que je connais, est une créature précieuse de Dieu. La destruction de l’homme par les hommes ne permet pas à Dieu de constituer son royaume parce qu’il a besoin de tout le monde. Donc, ceux qui détruisent l’homme ne peuvent en aucun cas se justifier que c’est à cause de Dieu qu’ils le font. Je pense que depuis le début des religions il y a eu les guerres. Aujourd’hui, on continue à avoir des guerres par rapport aux religions. Je pense de nos jours que d’autres éléments comme l’économie et la recherche du gain s’y sont glissés. Ce sont les ignorants qui sont utilisés pour la recherche de ces gains. Gandhi dans sa philosophie a démontré aux indiens qu’il n y a pas de différence entre les hommes. Les indiens l’on écouté et aujourd’hui ils ne regrettent pas. Alors, je pense que c’est le moment pour que l’Afrique s’assaille, réfléchi sur la différence qui est une richesse et qui enrichit le partage. Cela permet de ne rien oublier ou négliger. C’est là où l’africain va trouver son intégrité et c’est dans l’intégrité qu’il peut se développer.

                                                Ouagadougou, le 17 septembre 2011
                                                  TRAOE B. François,
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vendredi 26 août 2011

Ce que je pense de la famine à la corne de l’Afrique où la population somalienne meurt de faim tous les jours.

La Somalie est une partie du continent africain qui est miroitée par le monde. Cette corne est aujourd’hui frappée par une sécheresse qui est entrain de décimer sa richesse (élevage et agriculture) et sa population. La gravité de cette situation interpelle toute l’humanité. L’urgence est de tout faire pour aider la population somalienne à survivre. Chaque fois que la télévision présente cette population affamée, je l’éteins immédiatement parce que je n’aime pas voir la souffrance perdurer. Par la suite, je me suis rendu compte que cela n’est pas la solution. J’ai vu que des ONG étaient entrain de travailler dans les pays développés pour qu’on envoie à manger à cette population. Je joins ma voie à tous ceux qui ont cette bonne  volonté car le monde ne manque pas de moyens pour secourir ou pour être plus humaniste. Il faut qu’il sache qu’une des raisons des grandes crises financières et des conflits est liée au fait qu’une partie de la population du monde n’a pas l’essentiel : manger, boire de l’eau portable, travailler, avoir des revenus conséquents et s’héberger.
En tant qu’agriculteur ayant eu l’occasion de voyager dans ces pays développés, je me sens souvent coupable. Quand j’ai dit un jour à un groupe de producteurs que j’ai été à Cancun, au Mexique lors des négociations à l’OMC et que la chambre coûtait par nuit 250 dollars soit environ 125 000f cfa et qu’un repas dans ces grands hôtels coûtait 50dollards soit 25000f cfa, certains ont cru que je mentais car nombreuses sont les  familles africaines qui n’ont pas 125000f comme revenu annuel. Quand tu leur dis que tu as mangé à 25000f le repas, ils regardent ton visage en se demandant où tu as mis tout ce repas. Pour eux un repas de 25000f doit valoir une centaine de kg. Ils pensent que quelqu’un ne peut pas le manger, sinon on doit le sentir sur lui. Alors, moi étant du village, j’ai donc eu l’occasion de vivre les deux extrémités : dormir et manger à ces prix et aller enlever de l’eau dans la mare et boire ; une eau que les animaux boivent en passant. Je comprends bien la douleur de ceux qui sont chassés par la sécheresse de leur localité. Ces populations sont obligées de marcher plusieurs jours pour avoir à boire ou à manger. Ces peuples vivent dans le désespoir et dans l’espoir que quelqu’un viendrait à leur secours.
J’ai eu également l’occasion de voir des grains de maïs qui servent de nourriture pour les animaux dans les pays développés. Dans ces pays,  on ne pense pas qu’on puisse élever des animaux sans leur donner des grains. Alors que, quand j’explique dans certains milieux paysans que des vaches sont nourries par des graines de maïs, certains me considèrent comme un menteur. Pour eux, l’agriculture est faite d’abord pour nourrir l’Homme. Pourtant ceux qui donnent la graine de maïs à la vache, le font pour nourrir le même Homme avec la viande et le lait. C’est la politique et les moyens qui font la différence.
Aujourd’hui, nous parlons de changement climatique qui est responsable de plusieurs phénomènes. Mais pourtant l’évolution de la capacité d’analyse de l’Homme a évolué plus vite que le changement climatique. Nous savons tous à quel moment l’Amérique a été découverte, mais, si on considère le niveau de développement actuel des pays, on s’aperçoit que le Canada et les Etats-Unis sont des champions. Maintenant, cette capacité d’analyse est utilisée pour qui ? Et pour quoi faire ? C’est ça le vrai problème. Moi je pense que c’est le moment de bien orienter cette capacité d’analyse parce que le pauvre comme le riche ont tous des problèmes aujourd’hui. Les riches parlent de crise financière et d’insécurité grandissante pendant que les pauvres sont confrontés à la famine, à la pauvreté et aux maladies. Qui est celui qui gagne donc ? S’il existe conscientisons le ; s’il n’existe pas, réfléchissons bien et donnons une autre politique à cette mondialisation.
Quant à l’Afrique, il va falloir qu’on revoie réellement notre agriculture. Je ne peux pas comprendre que lors de la guerre mondiale 1939-1945, qu’ont ait pris des africains analphabètes dans les villages  et que trois ou cinq mois après, ils étaient de bons combattants au front. Ils ont combattu comme tout le monde. Mais pourquoi dans l’agriculture aujourd’hui on n’arrive pas à former cette même population sur son plus vieux métier qu’est l’agriculture surtout avec la technologie qui existe de nos jours partout dans le monde. De surcroit, il n’y a pas ce gros diplôme en agriculture qu’un africain ne détienne pas aujourd’hui. D’autre part, on connait l’utilité des africains analphabètes déportés lors des traites des esclaves en Amérique ; ils ont une grande part dans la modernisation actuelle de l’agriculture parce qu’ils étaient à la base et ils travaillaient à la main sur des directives techniques qui aboutissaient à de bons résultats. Je ne sais pas quelle analyse les noires américains donnent à l’Afrique, quand ils viennent nous voir dans notre situation actuelle. J’ai l’impression que l’Afrique à mieux compris le métier administratif appris, que sa pratique ancienne (l’agriculture) qui n’est pas de la parole mais plutôt de l’action car dans le métier pratique on ne peut pas fabriquer des résultats : c’est visible ou soit ça n’existe pas.
Ce que je ne comprends pas aussi en Afrique, c’est que les magrébins font l’exception en matière de développement. J’ai eu l’occasion de visiter le Maroc et l’Egypte qui ont un niveau de développement élevé incomparable au reste du continent. Alors, cette famine sur la corne de l’Afrique m’interpelle, me fait peur parce qu’après la corne de l’Afrique, je ne sais pas à qui  le tour sera? Pourtant je pense qu’il est possible qu’on se suffise.
                                                                       
                                                  Ouagadougou, le 25Août 2011
                                                  TRAOE B. François,
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mercredi 17 août 2011

Ce que je pense de l’analyse de Bernard BACHELIER sur le G20 dans son livre intitulé « le G20 agricole : une chance pour l’agriculture mondiale ? »

L’Afrique est le continent qui demeure dépendant de l’extérieur pour son alimentation alors que sa population est majoritairement agricole et dispose suffisamment de terres exploitables dont une grande partie n’est pas exploitée. Si l’insuffisance de financements en faveur de l’agriculture est la principale cause, son orientation est aussi à revoir c’est-à-dire que les financements et les formations soient destinés aux entreprises familiales. En Afrique, des agro-businessmans ont investi les terres. Ils accaparent de grandes superficies, investissent beaucoup dans le matériel, mais comme ils ne sont pas  souvent professionnels nombreux sont ceux qui échouent dans leur entreprise. Le personnel employé provient  souvent d’agriculteurs qui n’ont pas les moyens. Dommage, dans ces champs, ils ne sont ni encadrés ni formés ni suivis, ce qui conduit à  une déformation professionnelle, alors qu’on aurait dû les appuyer dans leurs entreprises familiales et les résultats allaient être probants.
L’intensification de la production agricole exige des investissements dans des secteurs clés comme la recherche. Cette recherche doit avoir pour objectif de mettre à la disposition des producteurs des semences adaptées, des engrais et des techniques culturales visant à accroître la production. Ensuite, vient nécessairement l’appui à l’investissement dans l’agriculture.
La lutte contre la volatilité des prix doit impérativement préserver la rentabilité des investissements des producteurs. En d’autres termes, le bilan financier de la vente des produits de l’investissement ne doit pas équilibrer les dépenses financières et physiques ; il doit être nettement supérieur. En plus de la régulation des marchés, la lutte contre la volatilité des prix nécessite le renforcement du niveau technologique des agriculteurs c'est-à-dire la dotation des producteurs de moyens modernes de production (charrues et tracteurs, motopompes…) et  des techniques de lutte contre les aléas climatiques comme les retenues d’eau et l’irrigation... Lorsqu’on n’a pas de moyens de production de pointe de nos jours, on ne peut pas compétir sur le marché avec les autres producteurs. Aussi, l’acquisition de ces moyens techniques ne devrait-elle pas être laissée à la seule charge du pauvre producteur, si l’on veut une production suffisante à un coût raisonnable. Une autre solution à la lutte contre la volatilité est de désenclaver les zones de production, car très souvent, les produits sont disponibles en Afrique mais il n’y a pas de bonnes infrastructures routières pour faciliter les transactions commerciales. Cela a pour conséquence directe une flambée des prix puisque les coûts du transport augmentent. Par ailleurs, pour des pays agricoles comme le Burkina, il est préférable que la  population  produise elle même son alimentation en quantité suffisante au lieu de payer les produits importés. En effet, le prix des produits alimentaires importés est influencé par différents paramètres dont le transport. Le mieux serait donc que la nourriture du pauvre ne vienne pas de loin. Seules les personnes riches devront en ce moment acheter les aliments importés s’ils le désirent.
Pour moi, le G20 gagnerait mieux à investir beaucoup dans les pays en voie de développement  surtout en Afrique afin d’enrayer les famines et la pauvreté. Ainsi, les populations pourront à leur tour être de potentiels consommateurs des produits qu’elles n’ont pas ou dont elles ne maîtrisent pas les technologies telles que les machines, les engins, les appareils…Je pense qu’une des causes de la crise financière dans les pays développés est l’incapacité des pauvres à consommer les produits fabriqués.

Ce livre se trouve sur le blog de Bernard Bachelier que voici : Bernard BACHELIER,   le G20 agricole : une chance pour l’agriculture mondiale ?, FARM, Mai 2011, 44 pages. http://www.fondation-farm.org/

                                                   Ouagadougou, le 16 août 2011
                                                   TRAORE B. François,
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samedi 23 juillet 2011

Ce que je pense de l’information en biosécurité et des réflexions sur le régime de biosécurité au Mali

Du 18 au 20 juillet 2011, j’ai été invité au Mali à une rencontre d’information en biosécurité organisée par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et l’Union Nationale des sociétés Coopératives de producteurs de coton (UN-SCPC). Le NEPAD fait partie intégrante de .l’Union Africaine (U.A.). L’U A a donc initié d’accompagner les pays africains en terme de biosécurité et de biotechnologie. Cette mission a été confiée à une structure du NEPAD dénommée « ABNE ». Celle-ci a été sollicitée par l’UN-SCPC du mali pour expliquer aux acteurs maliens les contours réels de la biotechnologie et de la biosécurité car l’assemblée nationale malienne a voté une loi sur cette biosécurité et les producteurs s’impatientent de son application.
Les partenaires concernés par les OGM ont été invités. Les parlementaires, la société cotonnière, les agriculteurs et le ministère de l’agriculture ont été les principaux acteurs maliens invités par les producteurs de coton maliens à cette rencontre. Le directeur du programme coton du Burkina était invité a cet effet par l’ABNE en tant que exécuteur du processus scientifique du coton BT au Burkina Faso. De même un juriste burkinabè a été invité pour expliquer les contours des lois en la matière. L’ABNE dans sa méthode d’intervention a pris l’habitude d’associer les experts. C’est dans ce contexte que j’ai été invité pour partager mon expériece en tant que président d’honneur de l’AProCA, ancien président de l’UNPCB et aussi en tant que producteur de coton BT Burkinabè qui a suivi le processus d’adoption de la biotechnologie depuis 2003. Le Burkina a été le premier pays de l’Afrique de l’ouest à adopter cette technologie.
 A l’ouverture, le ministre de l’agriculture malien a annoncé que le Mali s’est engagé à mettre en œuvre la technologie. Pour lui, le Mali ne devrait pas être en reste de l’avancement de la mondialisation. D’ailleurs, la loi d’orientation de l’agriculture malienne prévoyait un développement accélérer de l’agriculture. Donc, l’adoption de la biotechnologie va en droite ligne avec les options de cette orientation. Le président des producteurs de coton malien a rappelé que ce sont les producteurs maliens qui avaient récusé les OGM et que c’est eux qui disent aujourd’hui qu’ils en veulent. Cette décision a été influencée par les visites qu’ils ont effectuées dans les champs de coton BT au Burkina. Pour lui, le Mali est confronté à un problème de productivité et de rentabilité au niveau du coton. Une des solutions à cette insuffisance de productivité et de rentabilité est l’utilisation d’une bonne semence et d’une bonne technologie. C’est dans ce sens qu’il a ensuite interpellé les chercheurs et les décideurs politiques à accélérer la mise en œuvre de la biotechnologie parce que les producteurs de coton maliens ne veulent pas être en retard. Il a également dit que l’Homme qui veut avancer est celui qui ose. Le Burkina a osé et pourquoi pas le mali. Compte tenu du fait que le Burkina et le Mali sont deux pays voisins, il a signalé que le producteur malien n’acceptera pas qu’une technologie soit de l’autre coté de la frontière et qu’on lui dise que ce sont les lois et la politique qui empêche son application. Cette vision a été acclamée par tous les producteurs qui étaient présents. Les techniciens de l’ABNE ont pris le temps d’expliquer le processus qui permet d’amoindrir les risques scientifiques et économiques. Selon eux l’union africaine soutien l’utilisation de la biotechnologie mais laisse la liberté aux pays membres d’avancer à leur rythme. C’est ainsi que le même groupe de l’ABNE s’était rendu au Togo en fin du mois de juin pour accompagner également les togolais qui ont aussi  leur loi sur la biotechnologie et qui souhaitent emboiter le pas au Burkina Faso. J’ai également pris part à cette rencontre au Togo pour partager avec eux les expériences du Burkina, et exprimer comment nous avons vécu la biotechnologie.
 A la clôture, des travaux le ministre malien de l’agriculture à féliciter l’assistance pour son accompagnement à ce processus de la biotechnologie. Il a aussi pris l’engagement de prendre en compte les conclusions de cette rencontre. Le gouvernement par sa voix a promis de jouer sa partition. Le ministre a souhaité que ce partage entre pays africains continu parce qu’il fait partie de la tradition africaine. Pour la biotechnologie, le Burkina qui a été le pionnier, sert d’éclaireur lors de toutes les visites qui se sont effectuées dans les champs de coton au Burkina.
Enfin, en tant que Burkinabè, je souhaite que l’adoption de la biotechnologie dans ces pays vienne renforcer la position du Burkina pour faciliter le partage scientifique et technique surtout que dans l’histoire, le coton de l’Afrique de l’ouest a la même origine. Nous les africains, nous avons honte d’être à la traîne du coton devant l’Inde et la Chine qui ont adopté depuis longtemps les OGM

                                  Ouagadougou, le 22 juillet 2011
                                          TRAOE B. François,
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