mercredi 17 août 2011

Ce que je pense de l’analyse de Bernard BACHELIER sur le G20 dans son livre intitulé « le G20 agricole : une chance pour l’agriculture mondiale ? »

L’Afrique est le continent qui demeure dépendant de l’extérieur pour son alimentation alors que sa population est majoritairement agricole et dispose suffisamment de terres exploitables dont une grande partie n’est pas exploitée. Si l’insuffisance de financements en faveur de l’agriculture est la principale cause, son orientation est aussi à revoir c’est-à-dire que les financements et les formations soient destinés aux entreprises familiales. En Afrique, des agro-businessmans ont investi les terres. Ils accaparent de grandes superficies, investissent beaucoup dans le matériel, mais comme ils ne sont pas  souvent professionnels nombreux sont ceux qui échouent dans leur entreprise. Le personnel employé provient  souvent d’agriculteurs qui n’ont pas les moyens. Dommage, dans ces champs, ils ne sont ni encadrés ni formés ni suivis, ce qui conduit à  une déformation professionnelle, alors qu’on aurait dû les appuyer dans leurs entreprises familiales et les résultats allaient être probants.
L’intensification de la production agricole exige des investissements dans des secteurs clés comme la recherche. Cette recherche doit avoir pour objectif de mettre à la disposition des producteurs des semences adaptées, des engrais et des techniques culturales visant à accroître la production. Ensuite, vient nécessairement l’appui à l’investissement dans l’agriculture.
La lutte contre la volatilité des prix doit impérativement préserver la rentabilité des investissements des producteurs. En d’autres termes, le bilan financier de la vente des produits de l’investissement ne doit pas équilibrer les dépenses financières et physiques ; il doit être nettement supérieur. En plus de la régulation des marchés, la lutte contre la volatilité des prix nécessite le renforcement du niveau technologique des agriculteurs c'est-à-dire la dotation des producteurs de moyens modernes de production (charrues et tracteurs, motopompes…) et  des techniques de lutte contre les aléas climatiques comme les retenues d’eau et l’irrigation... Lorsqu’on n’a pas de moyens de production de pointe de nos jours, on ne peut pas compétir sur le marché avec les autres producteurs. Aussi, l’acquisition de ces moyens techniques ne devrait-elle pas être laissée à la seule charge du pauvre producteur, si l’on veut une production suffisante à un coût raisonnable. Une autre solution à la lutte contre la volatilité est de désenclaver les zones de production, car très souvent, les produits sont disponibles en Afrique mais il n’y a pas de bonnes infrastructures routières pour faciliter les transactions commerciales. Cela a pour conséquence directe une flambée des prix puisque les coûts du transport augmentent. Par ailleurs, pour des pays agricoles comme le Burkina, il est préférable que la  population  produise elle même son alimentation en quantité suffisante au lieu de payer les produits importés. En effet, le prix des produits alimentaires importés est influencé par différents paramètres dont le transport. Le mieux serait donc que la nourriture du pauvre ne vienne pas de loin. Seules les personnes riches devront en ce moment acheter les aliments importés s’ils le désirent.
Pour moi, le G20 gagnerait mieux à investir beaucoup dans les pays en voie de développement  surtout en Afrique afin d’enrayer les famines et la pauvreté. Ainsi, les populations pourront à leur tour être de potentiels consommateurs des produits qu’elles n’ont pas ou dont elles ne maîtrisent pas les technologies telles que les machines, les engins, les appareils…Je pense qu’une des causes de la crise financière dans les pays développés est l’incapacité des pauvres à consommer les produits fabriqués.

Ce livre se trouve sur le blog de Bernard Bachelier que voici : Bernard BACHELIER,   le G20 agricole : une chance pour l’agriculture mondiale ?, FARM, Mai 2011, 44 pages. http://www.fondation-farm.org/

                                                   Ouagadougou, le 16 août 2011
                                                   TRAORE B. François,
                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa.
           www.francoistraore.blogspot.com           
           (+226) 70 95 34 45
           (+226) 78 50 16 25

Aucun commentaire: