jeudi 27 juin 2013

Ce que je pense de la cinquième conférence de Tokyo pour le développement de l’Afrique

Du 03 au 05 juin 2013, le Japon a organisée une conférence pour le développement de l’Afrique à laquelle tous les chefs d’Etats africains ont été conviés. L’objectif était de voir comment accompagner l’Afrique vers le développement durable. Je pense que c’est une bonne initiative. En rappel, à l’ouverture de cette conférence le Japon a annoncé une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur cinq ans pour l’Afrique. Le Japon est un pays qui a la maitrise de la haute technologie, en machine, en agriculture et possède tous les bons matériels utiles à l’Homme. Cela fait du Japon un grand exportateur dans le monde. L’Afrique étant le marché convoité, le Japon ayant compris le sens du partenariat, trouve bien d’accompagner cette Afrique pour augmenter sa capacité économique. C’est cela que j’appelle le bon partenariat. Savoir que celui que tu veux qu’il paie ton produit doit avoir de quoi payer ton produit c’est-à-dire un bon revenu, car s’il est dans une situation difficile économiquement et qu’il veut consommer ton produit, il ne fera que s’endetter. C’est de cette manière qu’on finit par être Pays Pauvre Très Endetté (PPTE).
Je pense que cette initiative du Japon est la nouvelle forme de partenariat souhaitée ; c’est-à-dire du gagnant-gagnant. Quand je suivais les informations sur cette rencontre à la télévision, les cartes de l’Afrique et du Japon ont été présentées. J’ai constaté que la    carte du Japon était toute petite par rapport celle de l’Afrique. Je me suis demandé si Dieu avait créé le Japon avant l’Afrique. Un petit pays qui a décidé d’aider l’Afrique et qui est capable de le faire techniquement et économiquement. En m’informant, on m’a dit que le fort des japonais, c’est la considération (ou valorisation) de la matière grise et le travail bien fait. Tous ceux qui ont la capacité intellectuelle sont reconnus, acceptés et soutenus.
Je me suis alors posé  quelques questions : j’ai rarement entendu parler d’un savant en Afrique, cela veut-il dire que nous nous n’avons pas cette matière grise  ou  nous ne savons-nous pas les repérer et les entretenir ? Quelqu’un m’a alors dit que l’Afrique a deux problèmes : quand un pays est naturellement riche en Afrique en sous sol et en surface, il n’a que des problèmes ; et quand quelqu’un est naturellement intelligent en Afrique, lui aussi il n’a que des problèmes…
Dans cette collaboration entre l’Afrique et le Japon, j’aimerais donc que les africains regardent réellement comment ces japonais arrivent à valoriser la matière grise et  à n’aimer que le beau travail. Je veux que les africains prennent en compte cette façon de concevoir, de voir et d’agir très positive des japonais. Quant aux japonais, je voudrais qu’ils agissent envers l’Afrique comme il dit dans l’adage suivant : «  donner du poisson à manger à quelqu’un qui a faim, c’est très bien mais c’est encore mieux de lui apprendre à pêcher ». Nous les africains, nous devons savoir qu’«éduquer ne veut pas dire  répéter ce qu’on t’a appris » mais apprendre à apprendre à créer. En Afrique, Il y a non seulement un manque d’innovation mais aussi une incapacité de nos politiques à reconnaitre le travail bien fait et cela depuis les indépendances. Il est donc grand temps qu’on soit conscient que cela doit changer. Je garde espoir.
                                                                      
                                                                       Ouagadougou, le 26juin 2013
TRAORE B. François,
 www.francoistraore.blogspot.com                              
 Président d’honneur de l’AProCA,
                                                                                               Docteur honoris causa.
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