jeudi 7 juin 2018

CE QUE JE PENSE DE LA SOLUTION POUR QU’IL Y AIT DES TRACTEURS AU VILLAGE


Le gouvernement burkinabé a mis cette année à la disposition de chaque province un tracteur de 60 chevaux. C’est un acte que j’avais à l’époque félicité, et j’avais souhaité que ces tracteurs soient remis à des coopératives crédibles pour limiter leurs rayons d’action à pas plus de 10 km. Le conseil régional de Dédougou (Boucle du Mouhoun), que je connais bien, a décidé d’un appel à la candidature pour octroyer ces tracteurs à des coopératives dans chaque province. C’est l’occasion pour moi de féliciter le président du conseil régional et tous ses conseillers que j’admire beaucoup. En effet, les tracteurs ont été remis à de vraies coopératives. Le constat aujourd’hui est que tous les villages dans lesquels se trouvent ces coopératives et ces tracteurs sont entrain de bénéficier des bienfaits de ceux-ci. Bien sûr que le labour est payant mais j’ai remarqué que tous les paysans chez lesquels il a plu, qui ont demandé à labourer et qui peuvent payer ont été servis. Cette année les caprices de la pluviométrie font que des gens d’un même village ne reçoivent souvent pas la pluie le même jour. Finalement c’est tout le village et son voisinage qui gagnent dans le tracteur. La moyenne des surfaces par individu dans une coopérative est de 10 à 20 hectares et ce tracteur peut labourer facilement 10 hectares par jour et peut faire la même chose la nuit. Je trouve que c’est une action qui favorise réellement la cohésion et le développement dans le milieu rural et je souhaite alors -pourquoi pas- un tel tracteur par village en se basant toujours sur des coopératives crédibles. Le constat est que, dans les villages, avec le problème d’insuffisance de nourriture pour les bœufs de trait et le fait que la pluie a trainé, beaucoup de bœufs de trait sont affaiblis et ne peuvent pas tirer convenablement les charrues. En attendant donc qu’il y ait de l’herbe pour ces bœufs de trait, ces tracteurs, s’il y en a pour tout le monde, peuvent faire gagner du temps. La sécurité alimentaire passe par là.