Le
gouvernement burkinabé a mis cette année à la disposition de chaque province un
tracteur de 60 chevaux. C’est un acte que j’avais à l’époque félicité, et j’avais
souhaité que ces tracteurs soient remis à des coopératives crédibles pour
limiter leurs rayons d’action à pas plus de 10 km. Le conseil régional de
Dédougou (Boucle du Mouhoun), que je connais bien, a décidé d’un appel à la
candidature pour octroyer ces tracteurs à des coopératives dans chaque
province. C’est l’occasion pour moi de féliciter le président du conseil
régional et tous ses conseillers que j’admire beaucoup. En effet, les tracteurs
ont été remis à de vraies coopératives. Le constat aujourd’hui est que tous les
villages dans lesquels se trouvent ces coopératives et ces tracteurs sont
entrain de bénéficier des bienfaits de ceux-ci. Bien sûr que le labour est
payant mais j’ai remarqué que tous les paysans chez lesquels il a plu, qui ont
demandé à labourer et qui peuvent payer ont été servis. Cette année les caprices
de la pluviométrie font que des gens d’un même village ne reçoivent souvent pas
la pluie le même jour. Finalement c’est tout le village et son voisinage qui
gagnent dans le tracteur. La moyenne des surfaces par individu dans une
coopérative est de 10 à 20 hectares et ce tracteur peut labourer facilement 10
hectares par jour et peut faire la même chose la nuit. Je trouve que c’est une
action qui favorise réellement la cohésion et le développement dans le milieu
rural et je souhaite alors -pourquoi pas- un tel tracteur par village en se
basant toujours sur des coopératives crédibles. Le constat est que, dans les
villages, avec le problème d’insuffisance de nourriture pour les bœufs de trait
et le fait que la pluie a trainé, beaucoup de bœufs de trait sont affaiblis et
ne peuvent pas tirer convenablement les charrues. En attendant donc qu’il y ait
de l’herbe pour ces bœufs de trait, ces tracteurs, s’il y en a pour tout le
monde, peuvent faire gagner du temps. La sécurité alimentaire passe par là.