samedi 17 septembre 2011

Ce que je pense de la guerre qui aggrave la famine en Somalie

Une sécheresse a déclenché la famine en Somalie alors que le pays est en guerre. Nous savons que même s’il n’y avait pas de sécheresse, en période de guerre les paysans ne pouvaient pas cultiver leurs champs. J’ai toujours dit que le bruit de la kalachnikov et celle de la daba (la houe) ne peuvent pas tonner en même temps. Cela me pousse à dire un mot sur les raisons avancées pour déclencher les guerres en Afrique. Dans la plus part des temps, on pense que toutes les guerres sont économiques et nous savons que l’économie n’a pas fini de faire bouger le monde. Mais, je veux plutôt m’attaquer aux outils utilisés pour aggraver les guerres en Afrique. Ces outils sont le régionalisme, l’ethnicisme et les religions. Le régionalisme et l’ethnicisme sont utilisés par certains intellectuels qui à mon avis, n’ont pas la vraie philosophie de la politique. Je dis même que c’est une pauvreté d’esprit que d’utiliser mal le régionalisme et l’ethnicisme. Les différences culturelles constituent une richesse pour l’Afrique à mon avis. En effet, chaque région à sa capacité, sa tradition et ses habitudes. Ces traditions diffèrent toujours d’une région à l’autre. Mais, je pense que c’est cette richesse qu’on devrait plutôt mettre en exergue pour propulser le développement de notre continent. L’ethnicisme, c’est la multitude de langues qui existe dans nos localités. On sait que la langue est un  élément de la différence entre l’homme et l’animale ; la langue est une civilisation. Alors, cette diversité d’ethnie peut donc être imaginée comme une richesse plutôt qu’une fermeture sur soit  même. Moi dans mon histoire, de mon enfance à l’école primaire, mon père me confiait chaque année à des familles différentes parce qu’il vivait en milieu rural où il n’y avait pas d’école. Chacune de ses familles étaient très souvent d’une ethnie et d’une religion différente. Après l’école, j’ai eu l’occasion de pratiquer mon métier agricole dans des pays différents qui sont le Burkina, le Mali, le Sénégal et la côte d’ivoire. Ces différences que j’ai vécues ont été pour moi une richesse et chaque pays a une manière d’aimer l’homme et de le préserver. C’est pourquoi, j’ai mes raisons à moi de croire que la différence est une richesse parce que cela m’a beaucoup servi.
 Malheureusement, les religions qui sont arrivées en Afrique sont souvent utilisées les unes contre les autres et elles contre la tradition. Nous savons que tous les peuples ont eu une manière de vénérer Dieu. Donc, cela était une force sociale pour préserver l’homme, pour faire la cohésion dans la société. Les religions vont plus loin, car elles pensent qu’après cette vie sur terre, on va au paradis. Mais pour aller au paradis il faut aimer et préserver l’homme d’après toutes les religions. Je ne comprends pas alors que ce soient la religion et la tradition qu’on utilise pour détruire l’homme. Dans cette religion on dit que pour aller au paradis il faut éviter le pécher. Le pécher, ce n’est qu’à l’homme qu’on peut le commettre ; il est fait seulement vis-à-vis de l’homme. Les environnementalistes vont plus loin en disant que si tu détruis l’environnement de l’homme, tu as pécher contre lui. Donc, je sais que ceux qui prônent la religion pour détruire l’homme seront surpris à l’au-delà parce que l’homme, selon les religions que je connais, est une créature précieuse de Dieu. La destruction de l’homme par les hommes ne permet pas à Dieu de constituer son royaume parce qu’il a besoin de tout le monde. Donc, ceux qui détruisent l’homme ne peuvent en aucun cas se justifier que c’est à cause de Dieu qu’ils le font. Je pense que depuis le début des religions il y a eu les guerres. Aujourd’hui, on continue à avoir des guerres par rapport aux religions. Je pense de nos jours que d’autres éléments comme l’économie et la recherche du gain s’y sont glissés. Ce sont les ignorants qui sont utilisés pour la recherche de ces gains. Gandhi dans sa philosophie a démontré aux indiens qu’il n y a pas de différence entre les hommes. Les indiens l’on écouté et aujourd’hui ils ne regrettent pas. Alors, je pense que c’est le moment pour que l’Afrique s’assaille, réfléchi sur la différence qui est une richesse et qui enrichit le partage. Cela permet de ne rien oublier ou négliger. C’est là où l’africain va trouver son intégrité et c’est dans l’intégrité qu’il peut se développer.

                                                Ouagadougou, le 17 septembre 2011
                                                  TRAOE B. François,
                                                  www.francoistraore.blogspot.com                        
                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa.
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