mardi 23 janvier 2018

CE QUE JE PENSE DE LA RÉCONCILIATION ENTRE LA POPULATION DE SOLENZO

La province des Banwa est une zone potentiellement riche pour l’agriculture et l’élevage. Comme la terre est vaste et fertile avec une pluviométrie assez suffisante, moi venant de la province de la Kossi comme d’autres venant de divers horizons du Burkina, nous nous sommes retrouvés dans les Banwa et cela a fortement augmenté la densité dans la province. La commune de Solenzo étant le chef-lieu de province, a  une très forte densité de population par rapport aux 05 autres communes des Banwa. Depuis quelques années, fréquemment, des mésententes sont souvent arrivées entre les groupes souvent entre ethnie différent ou dans les associations et groupements. Cette situation impacte très souvent le bon voisinage, le climat politique et même le développement. Lorsque je me suis rendu la dernière fois en décembre 2017 pour fêter dans ma commune, celle de Sami, j’ai été interpellé par le chef de canton de Solenzo comme personne ressource qu’il pense être accepté par tout le monde. Il souhaite donc que je fasse les démarches nécessaires du côté des autorités pour les expliquer cette démarche de réconciliation inclusive ; mon parti étant au pouvoir et moi membre du bureau exécutif du MPP. Il pense que je suis la personne indiquée pour faire les démarches dans tous les sens. Comme moi-même j’aime la paix pour le développement et étant aussi conscient que cette situation  ne peut que handicaper le développement de la province, j’ai accepté le cri de cœur du chef de Canton et je souhaite arriver à réconcilier la population ; sans quoi il n’y’a pas de paix et cela ne  facilite pas le développement dans cette partie riche de la Région du grenier du Burkina.


Du 16 au 22 Janvier 2018, j’ai séjourné dans les Banwa où j’ai pu rencontrer les différentes communautés. Après plusieurs rencontres, le résultat est positif. Toutes les entités souhaitent la paix qui conditionnement le développement  et ont tous reconnu qu’ils ont des problèmes communs. A titre d’exemple, celui de l’enclavement. L’enclavement est un handicap qui ne fait pas la différence entre pauvre et nanti, autochtone et migrant, car toute personne qui tombe malade et qui doit être évacué va forcément emprunter les mêmes tronçons défectueux dans tous les sens : axe Koundougou-Kouka-Solenzo-Sanaba-Dédougou, axe Solenzo-Tansila, axe Tansila-Sanaba-Dédougou et Sanaba-Nouna. Pendant mon séjour, j’ai effectivement vécu une situation malheureuse où El Hadj Juetba SAWADOGO, malade, a été évacué sur Ouagadougou et y est décédé le lendemain de son arrivée. Toute la population des Banwa souhaite que Dieu miséricordieux le pardonne et le reçoive dans son royaume.
La population de Solenzo dans une démarche de réconciliation définitive
           
Au terme de cette démarche de réconciliation que j’ai effectuée auprès de toutes les entités, tout le monde a souhaité la fin de cette mésentente qui n’arrange personne. La suite donnée à cette démarche, est que les différentes entités se sont engagées à se concerter dans le sens de la réconciliation et  du bon voisinage. Tous souhaitent que je revienne après ces différentes entrevues en leur sein. Ce qui est très important que les uns et les autres ont souligné, est que le développement ne viendra que de la complémentarité des activités menées par chacun. C’est l’occasion pour remercier tous ceux ou celles qui m’ont encouragés, facilités la tâche ou m’ont soutenus dans cette démarche. Les potentialités qui existent dans les Banwa et dans le Mouhoun peuvent fortement contribuer au développement du Faso car dans le passé, la Boucle du Mouhoun où il y’a aussi de grands agriculteurs, est arrivé à  ravitailler en céréales, en coton et en produits d’élevage toutes les zones du pays où cela était nécessaire. C’est dans la cohésion que ces richesses pourraient être bénéfiques à toute la population entière. Car la cohésion facilite le vivre ensemble, condition sine qua non pour la paix et le développement.
Je demande la contribution de toutes les filles et de tous les fils ressortissants des Banwa dans ce processus de réconciliation. Que Dieu bénisse les Banwa et le Burkina Faso. Que Dieu soit avec nous dans cette réconciliation pour la prospérité de toute la population des Banwa et que les Banwa continuent à contribuer l’épanouissement de la population au Burkina Faso.

En tant que vieux paysan ressortissant des Banwa

Ouagadougou, le 23 Janvier  2018                    

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,

www.francoistraore.blogspot.com