dimanche 18 décembre 2011

Ce que je pense de l’assemblée générale ordinaire de l’AProCA

L’assemblée générale ordinaire de l’AProCA s’est tenue le 06 décembre 2011 à Banjul en Gambie. Les membres de l’AProCA ont tous été heureux de se retrouver lors de cette assemblée. Parmi les 15 pays membres de l’AProCA, seul un pays était absent. Mais, l’AProCA a été renforcé par un représentant des pays producteurs de coton de l’Afrique de l’est et du sud qui est venu pour écouter comment l’AProCA s’est constituée et le rapporter à tous les pays producteurs de ces zones. L’AProCA a été heureuse de le recevoir et a souhaité que ce contact soit un rapprochement de tous les pays de cette zone à l’AProCA pour qu’un jour tous les pays producteurs de coton de l’Afrique deviennent membres de l’AProCA.

A l’AGO, dans les informations communiquées par les différents pays membres, il ressort que la plus part des pays membres ont senti une hausse du prix du coton par rapport à la hausse du prix au marché mondial à l’exception de quelques pays qui trouvaient que le prix du coton n’a pas connu une augmentation chez eux. Les paysans ont trouvé très utiles les informations partagées par l’AProCA en matière d’organisation, de partenariat, et celles concernant l’amélioration considérable du prix du coton sur le marché mondial. L’accompagnement de l’AProCA aux producteurs pour le leadership des pays et pour la défense de leurs intérêts, a été apprécié. L’AProCA souhaite que tous les gouvernements soient à l’écoute de leurs producteurs de coton et une bonne collaboration de ses représentants et leurs partenaires dans tous les pays. Dans ce sens quelques recommandations ont été faites sur le conseil aux producteurs. De l’une de ces recommandations, un des constats est que la baisse des rendements de production en Afrique est due à la baisse de la fertilité des sols, la cherté des intrants qui limite les producteurs à mettre la dose recommandée. L’AProCA souhaite qu’ensemble avec ses partenaires, ils travaillent pour rehausser le rendement et par ricocher la production du coton en Afrique. Une deuxième recommandation a été faite sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). L’AProCA ayant menée une étude sur les pays producteurs de coton génétiquement modifié (CGM), reste ouverte à cette technologie et laisse la liberté à chaque structure membre avec son gouvernement de s’engager ou de ne pas s’y engager. L’AProCA sait que c’est l’utilisation de cette technologie par ses concurrents sur le marché mondial qui leur permet de prendre une grande place sur ce marché ; alors elle voudrait que ses pays membres qui voudraient s’engager puissent en profiter également.

D’autre part, l’insuffisance de la pluviométrie a été aussi constatée par les pays membres de l’AProCA. Les enjeux de cette pluviométrie sur la production du coton et les déficits céréaliers ont été perçus comme de grosses difficultés sur la vie des producteurs membres de l’AProCA. Vu toutes ces difficultés, l’AProCA a recommandé à ses membres de redoubler d’efforts pour que le sujet de changement climatique soit approprié par les agriculteurs et leurs gouvernements. C’est tout cela l’intérêt des producteurs organisés.

A la fin de cette assemblée, j’ai donné l’information sur l’année des coopératives qui est l’année 2012. J’ai trouvé que l’AProCA était beaucoup plus en avance. Je crois que mon choix comme membre de la commission devant prôner l’année des coopératives, par les nations unies, était dû à tout ce que nous avons déjà fait ensemble. Une expérience qu’un homme acquiert se fait avec les autres. C’était pour moi l’occasion de remercier l’AProCA et ses membres, de leur dire que mon passage à la tête de cette structure a compté pour mon choix. Nous savons également qu’avant que l’AProCA soit, il a fallu d’abord que je sois producteur de coton, que je sois dans des groupements, dans des unions intermédiaires, dans l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) et dans bien d’autres structures.

Cette expérience m’a donné une conviction propre à moi : cette conviction est que l’esprit coopératif est un passage obligatoire pour lutter contre la pauvreté car l’esprit coopératif permet au milieu rural avec les petits producteurs d’avoir un esprit d’entreprise. C’est dans l’esprit d’entreprise qu’on peut travailler avec le monde des affaires. C’est dans cela qu’on peut créer l’emploi pour tous. J’ai souhaité que l’AProCA profite de cette campagne 2012 des coopératives pour se renforcer. Les chefs d’Etas africains prévoient se rencontrer en janvier 2012 pour parler de cette initiative. Je souhaite que cela donne une visibilité à l’agriculture africaine et permette aux agriculteurs africains de vivre de leur sueur donc de mieux vivre.

                                                              Ouagadougou, le 16 décembre 2011

                                                               TRAORE B. François,

                                                               http://www.francoistraore.blogspot.com/

                                                              Président d’honneur de l’AProCA,

                                                              Docteur honoris causa

                                                              de l’université de Gembloux

jeudi 8 décembre 2011

Ce que je pense de la discussion de table ronde sur l'expérience de large échelle avec des récoltes de CGM.

J’ai été invité à la première conférence panafricaine sur l'intendance de la biotechnologie agricole Accra, du 28 au 30 novembre 2011 au Ghana par FARA, une structure panafricaine qui se donne comme mission d’accompagner l’Afrique dans l’utilisation de la biotechnologie. J’ai remarqué dans leur introduction que le Burkina n’était plus le seul en Afrique à utiliser cette technologie. Il y a l’Afrique du sud, le Nigeria, l’Ouganda, le Kenya… D’autres pays sont entrain de se préparer pour s’y engager.


La philosophie de FARA consiste en la bonne pratique de l’utilisation de cette technologie (sweatshirt). La recherche burkinabé était fortement représentée. Les intervenants ont beaucoup insisté sur les problèmes qu’une biotechnologie mal utilisée peut provoquer. La biotechnologie est une science pointue ; elle a fait de très bons résultats ailleurs. Elle a également fait des inconvénients quand elle est mal appliquée.

En tant que burkinabè nous avons eu l’occasion d’expliquer comment nous utilisons cette technologie au Burkina Faso et quel accompagnement technique nous attendions de FARA et de ses partenaires pour une bonne pratique de cette technologie. Selon les présentateurs, le suivi de la biotechnologie commence depuis la semence dans les mains de la recherche. Il faut que la semence dans laquelle le gène est introduit ait la capacité productive qu’il faut. La recherche doit se forcer pour que toutes les règles prévues dans leur cadre soient bien exécutées. Après la recherche, les services d’encadrement technique doivent bien suivre le producteur semencier dans le champ et la teneur du gène dans la plante. En somme, tout ce qui est multiplication des semences dans les mains des producteurs doit être bien suivi, de même que le transport et le stockage de la semence. En plus, il faut une fertilisation des champs en leur apportant des éléments nutritifs complémentaires ou nécessaires aux plantes (engrais, fumure organique). Tout cela veut dire qu’il faut une administration complète et compétente entre les acteurs.

Un autocontrôle intense est obligatoire au niveau interne ou national, mais il doit être accompagné par un contrôle externe par une autre structure ou un autre pays. Chaque activité doit avoir un responsable : qui fait quoi, pour qu’en cas de difficulté l’on puise situer le niveau de faillite.

J’ai trouvé cette rencontre très intéressante parce que ces règles de rigueur sont obligatoires pour toutes les technologies. Comme en Afrique on aime souvent faire les choses à moitié, il fallait vraiment une telle mise au point. Je ne souhaite pas que dans l’adoption de cette technologie que nous prêtons le flanc pour donner raison à ceux qui disent que l’Afrique n’était pas mûre pour faire la biotechnologie. Pour moi, la rigueur ne s’achète pas ; quand on la veut on la trouve et quand on ne la veut pas elle nous crée des problèmes. Je pense que l’Afrique peut avancer avec la biotechnologie en acceptant la rigueur.

              Ouagadougou, le 5 décembre 2011


               TRAORE B. François,

                http://www.francoistraore.blogspot.com/

                 Président d’honneur de l’AProCA,

                 Docteur honoris causa

                de l’université de Gembloux

Ce que je pense de la rencontre sur la relecture de la loi de la biotechnologie.

J’ai été invité par l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) à Fada pour travailler sur un document portant sur la relecture de la loi sur la biotechnologie. Toutes les couches sociales étaient représentées. Il s’agissait de la loi burkinabè qui s’est basée sur le protocole de Katagena et de voire également le Protocole additionnel de Nagoya. L’objectif était d’examiner cette loi en vu de déterminer comment nous pouvons l’améliorer en tant que burkinabè ayant déjà adopté le coton génétiquement modifié (CGM).

Les analyses se portaient beaucoup sur la façon de rassurer la sécurité, de prévenir d’éventuels risques qui pourraient arrivés et également de voir dans quelle mesure nous pouvons faciliter la collaboration que nous pourrions avoir avec des entreprises qui détiennent la technologie. Il y a eu trois jours de débats.

Après les 3 jours de débat, nous pensions avoir le juste milieu parce qu’autant les multinationaux sont souvent craints parce que certains pensent qu’ils peuvent nous posséder, autant je pense que nous avons également besoin de leur technologie. Si ce n’est pas leur technologie que nous achetons directement, c’est le résultat de leur technologie que nous aurons à acheter en produit fini, en tissu coton et en aliment chez quelqu’un qui l’aura adopté. Alors, je pense qu’il faut faire confiance à nos chercheurs, surtout ceux qui veulent être utiles pour le Burkina ; ceux qui veulent rembourser ce que le Burkina a investi pour eux, et qui veulent booster l’économie du Burkina avec leur savoir, avec ce qu’ils ont appris. Il faudra que les firmes acceptent une bonne collaboration avec ces chercheurs pour qu’ils comprennent et maitrisent mieux cette technologie. Pour moi, un homme doit être utile pour sa nation. Pour cette utilité, son savoir faire et sa connaissance doivent déborder sur même ceux qui ne le connaissent pas en terme de résultats positifs. C’est de cette manière que le Burkina pourra faire une croissance agricole accélérée.

Ouagadougou, le 04 décembre 2011

TRAORE B. François,

www.francoistraore.blogspot.com

Président d’honneur de l’AProCA,

Docteur honoris causa

de l’université de Gembloux

dimanche 4 décembre 2011

Ce que je pense de la rencontre du BBA sur la culture duCGM

J’ai été invité par Burkina Biotec Association (BBA) pour participer à une rencontre les 8 et 9 novembre 2011 qu’elle a organisée pour un groupe parlementaire burkinabè composé de 50 députés pour une séance d’explication de la biotechnologie, du processus d’introduction du Coton Génétiquement Modifié (CGM) au Burkina Faso et de la situation du CGM aujourd’hui.

Le Professeur SERE, président du BBA qui, en tant que pédagogue de son rang, a fait l’historique de cette biotechnologie, de son impact sur l’agriculture dans le monde et ses avantages qui poussent les gens à y aller. Pour lui, l’Afrique est un des rares continents qui va à une allure qu’il n’apprécie pas. Il pense que toutes les technologies en matière d’agriculture n’ont pas été vite comprises et bien appliquées en Afrique et c’est ce qui retarde son agriculture. S’il y a des africains qui doutent toujours de la biotechnologie, il faut qu’ils aient également le courage de se demander pourquoi l’Afrique importe toujours à manger. Quand nous avons faim et que nous importons à manger, nous nous posons rarement la question de l’origine de la production.

A la suite, les chercheurs qui ont suivi le CGM, ont décrit sa mise en œuvre de 2003 à nos jours. Ils ont conclu qu’il était favorable au Burkina Faso.

Comme j’étais invité pour faire une communication en tant qu’ancien président de l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina(UNPCB), j’ai décrit d’abord les difficultés que nous avions vécues avec l’utilisation des pesticides, les périodes de crises qui nous ont poussé à adopter la biotechnologie et ce que moi-même j’ai vécu depuis que je cultive ce CGM. Je trouve que c’est une technologie sur laquelle on doit persévérer. Un député Burkinabè a demandé à savoir pourquoi certains producteurs critiquent cette biotechnologie. Ma réponse était que ces réactions constituaient le quotidien entre les producteurs et les sociétés cotonnières. D’abord le producteur est livre de faire la production qu’il veut. Mais aussi sa réaction vis-à-vis d’un produit et d’une technologie peut s’expliquer par le faite qu’il n’a pas bien compris ou bien qu’il a compris, mais ce sont les sociétés cotonnières et la recherche qui doivent prendre en compte ses critiques et la manière dont il a compris la technologie. Cela permet aux techniciens de la société et de la recherche d’adapter leurs activités et leur message à la réalité du terrain.

Nous avons par la suite fait une sortie de terrain dans un champ de coton CGM où les députés ont même pu faire la comparaison avec le coton conventionnel. Le coton conventionnel qui était à côté, a été semé bien avant le CGM. Mais le CGM a rattrapé le coton conventionnel en production parce qu’il n’est attaqué à sa levée par les parasites. Cela à pousser les députés burkinabè à poser la question à savoir pourquoi la technologie était appliquée uniquement sur le coton et pourquoi pas sur les cultures alimentaires comme le maïs et le niébé. Notre réponse a été que cela peut être une vision nationale et que les députés sont les mieux placés pour l’influencer. J’ai particulièrement apprécié leur analyse car pour moi un homme politique qui veut le développement, est celui qui sait oser pour les intérêts économiques et sociaux de sa population.




Champ du CGM de Sogodjankoli de TRAORE B. François

                      Ouagadougou, le 02 décembre 2011

                       TRAORE B. François,

                        http://www.francoistraore.blogspot.com/

                         Président d’honneur de l’AProCA,

                         Docteur honoris causa

                          de l’université de Gembloux