samedi 23 juillet 2011

Ce que je pense de l’information en biosécurité et des réflexions sur le régime de biosécurité au Mali

Du 18 au 20 juillet 2011, j’ai été invité au Mali à une rencontre d’information en biosécurité organisée par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et l’Union Nationale des sociétés Coopératives de producteurs de coton (UN-SCPC). Le NEPAD fait partie intégrante de .l’Union Africaine (U.A.). L’U A a donc initié d’accompagner les pays africains en terme de biosécurité et de biotechnologie. Cette mission a été confiée à une structure du NEPAD dénommée « ABNE ». Celle-ci a été sollicitée par l’UN-SCPC du mali pour expliquer aux acteurs maliens les contours réels de la biotechnologie et de la biosécurité car l’assemblée nationale malienne a voté une loi sur cette biosécurité et les producteurs s’impatientent de son application.
Les partenaires concernés par les OGM ont été invités. Les parlementaires, la société cotonnière, les agriculteurs et le ministère de l’agriculture ont été les principaux acteurs maliens invités par les producteurs de coton maliens à cette rencontre. Le directeur du programme coton du Burkina était invité a cet effet par l’ABNE en tant que exécuteur du processus scientifique du coton BT au Burkina Faso. De même un juriste burkinabè a été invité pour expliquer les contours des lois en la matière. L’ABNE dans sa méthode d’intervention a pris l’habitude d’associer les experts. C’est dans ce contexte que j’ai été invité pour partager mon expériece en tant que président d’honneur de l’AProCA, ancien président de l’UNPCB et aussi en tant que producteur de coton BT Burkinabè qui a suivi le processus d’adoption de la biotechnologie depuis 2003. Le Burkina a été le premier pays de l’Afrique de l’ouest à adopter cette technologie.
 A l’ouverture, le ministre de l’agriculture malien a annoncé que le Mali s’est engagé à mettre en œuvre la technologie. Pour lui, le Mali ne devrait pas être en reste de l’avancement de la mondialisation. D’ailleurs, la loi d’orientation de l’agriculture malienne prévoyait un développement accélérer de l’agriculture. Donc, l’adoption de la biotechnologie va en droite ligne avec les options de cette orientation. Le président des producteurs de coton malien a rappelé que ce sont les producteurs maliens qui avaient récusé les OGM et que c’est eux qui disent aujourd’hui qu’ils en veulent. Cette décision a été influencée par les visites qu’ils ont effectuées dans les champs de coton BT au Burkina. Pour lui, le Mali est confronté à un problème de productivité et de rentabilité au niveau du coton. Une des solutions à cette insuffisance de productivité et de rentabilité est l’utilisation d’une bonne semence et d’une bonne technologie. C’est dans ce sens qu’il a ensuite interpellé les chercheurs et les décideurs politiques à accélérer la mise en œuvre de la biotechnologie parce que les producteurs de coton maliens ne veulent pas être en retard. Il a également dit que l’Homme qui veut avancer est celui qui ose. Le Burkina a osé et pourquoi pas le mali. Compte tenu du fait que le Burkina et le Mali sont deux pays voisins, il a signalé que le producteur malien n’acceptera pas qu’une technologie soit de l’autre coté de la frontière et qu’on lui dise que ce sont les lois et la politique qui empêche son application. Cette vision a été acclamée par tous les producteurs qui étaient présents. Les techniciens de l’ABNE ont pris le temps d’expliquer le processus qui permet d’amoindrir les risques scientifiques et économiques. Selon eux l’union africaine soutien l’utilisation de la biotechnologie mais laisse la liberté aux pays membres d’avancer à leur rythme. C’est ainsi que le même groupe de l’ABNE s’était rendu au Togo en fin du mois de juin pour accompagner également les togolais qui ont aussi  leur loi sur la biotechnologie et qui souhaitent emboiter le pas au Burkina Faso. J’ai également pris part à cette rencontre au Togo pour partager avec eux les expériences du Burkina, et exprimer comment nous avons vécu la biotechnologie.
 A la clôture, des travaux le ministre malien de l’agriculture à féliciter l’assistance pour son accompagnement à ce processus de la biotechnologie. Il a aussi pris l’engagement de prendre en compte les conclusions de cette rencontre. Le gouvernement par sa voix a promis de jouer sa partition. Le ministre a souhaité que ce partage entre pays africains continu parce qu’il fait partie de la tradition africaine. Pour la biotechnologie, le Burkina qui a été le pionnier, sert d’éclaireur lors de toutes les visites qui se sont effectuées dans les champs de coton au Burkina.
Enfin, en tant que Burkinabè, je souhaite que l’adoption de la biotechnologie dans ces pays vienne renforcer la position du Burkina pour faciliter le partage scientifique et technique surtout que dans l’histoire, le coton de l’Afrique de l’ouest a la même origine. Nous les africains, nous avons honte d’être à la traîne du coton devant l’Inde et la Chine qui ont adopté depuis longtemps les OGM

                                  Ouagadougou, le 22 juillet 2011
                                          TRAOE B. François,
                                          Président d’honneur de l’AProCA,
  Docteur honoris causa.
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