mercredi 21 septembre 2016

CE QUE JE PENSE DU LIBRE ÉCHANGE



        La société civile Allemande a manifesté ses inquiétudes par rapport au libre-échange en négociation entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. L’Allemagne est l’une des plus grandes puissances économiques dans l’Union européenne ; sa puissance agricole et industrielle n’est plus à démontrer et tout cela est dû à la discipline du citoyen allemand dans le travail. L’entreprise pharmaceutique allemande BAYER vient d’acheter MONSANTO la multinationale américaine, une des poids lourds de l’agrochimie dans le monde. Plusieurs pays de l’Union européenne font partie du G20, le groupe des 20 pays les plus industrialisés dans le monde. Pourquoi alors la société allemande s’inquiéterait-elle du libre-échange ?
         Les négociations entre l’Union européenne et l’Afrique sur les APE semblent irréversibles malgré les différentes manifestations de la société civile africaine. Je suis amené souvent à me demander si les APE ne sont pas une pression au lieu d’une négociation. Qu’à cela ne tienne, malgré tout, nous y sommes. L’Union européenne a plusieurs engagements d’accompagnement des pays africains par rapport à des limites qui ne leur permettent pas de gagner dans ces échanges. Les domaines dans lesquels l’Afrique a urgemment besoin d’accompagnement, c’est le désenclavement, la modernisation de l’agriculture et la résolution du problème de l’énergie. Pour le désenclavement, l’Union européenne ne peut pas prétendre commercialiser jusqu’aux villages et ne pas contribuer au désenclavement pour que son produit circule. Pour ce qui est de l’agriculture, elle emploie près de 70 à 80% de la population. Avec 65% des terres arables dans le monde sur le continent africain, la modernisation de l’agriculture permettrait aux paysans d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leur niveau de vie. Quant à l’énergie, c’est un des outils incontournables dans l’industrialisation et c’est en Afrique que l’énergie propre est abondante : le soleil (entre 35 et 50 degrés à l’ombre), les multiples fleuves qui existent, les grands vents qui soufflent comme l’harmatan pourraient servir aux éoliennes... Dans les villages, plus de la moitié des paysans ne savent pas que ces engagements avec l’Union européenne existent. Pour ce qui est des villageois, ils voient plutôt de l’amitié entre les autorités africaines et européenne. Je ne vois pas comment l’Union européenne peut faire fructifier son commerce avec des pauvres. Au nom de la population africaine et au nom des vielles relations entre l’Union européenne et l’Afrique, je souhaite une vraie amélioration dans ce partenariat car la tendance actuelle ne nous fait pas honneur. L’Afrique dit qu’elle est exploitée et l’Europe dit qu’elle est envahie par des migrants économiques africains ; cela ne peut plus durer.   
  
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 21 Septembre 2016

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com   

CE QUE JE PENSE DU LIBRE ÉCHANGE



        La société civile Allemande a manifesté ses inquiétudes par rapport au libre-échange en négociation entre l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique. L’Allemagne est l’une des plus grandes puissances économiques dans l’Union européenne ; sa puissance agricole et industrielle n’est plus à démontrer et tout cela est dû à la discipline du citoyen allemand dans le travail. L’entreprise pharmaceutique allemande BAYER vient d’acheter MONSANTO la multinationale américaine, une des poids lourds de l’agrochimie dans le monde. Plusieurs pays de l’Union européenne font partie du G20, le groupe des 20 pays les plus industrialisés dans le monde. Pourquoi alors la société allemande s’inquiéterait-elle du libre-échange ?
         Les négociations entre l’Union européenne et l’Afrique sur les APE semblent irréversibles malgré les différentes manifestations de la société civile africaine. Je suis amené souvent à me demander si les APE ne sont pas une pression au lieu d’une négociation. Qu’à cela ne tienne, malgré tout, nous y sommes. L’Union européenne a plusieurs engagements d’accompagnement des pays africains par rapport à des limites qui ne leur permettent pas de gagner dans ces échanges. Les domaines dans lesquels l’Afrique a urgemment besoin d’accompagnement, c’est le désenclavement, la modernisation de l’agriculture et la résolution du problème de l’énergie. Pour le désenclavement, l’Union européenne ne peut pas prétendre commercialiser jusqu’aux villages et ne pas contribuer au désenclavement pour que son produit circule. Pour ce qui est de l’agriculture, elle emploie près de 70 à 80% de la population. Avec 65% des terres arables dans le monde sur le continent africain, la modernisation de l’agriculture permettrait aux paysans d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leur niveau de vie. Quant à l’énergie, c’est un des outils incontournables dans l’industrialisation et c’est en Afrique que l’énergie propre est abondante : le soleil (entre 35 et 50 degrés à l’ombre), les multiples fleuves qui existent, les grands vents qui soufflent comme l’harmatan pourraient servir aux éoliennes... Dans les villages, plus de la moitié des paysans ne savent pas que ces engagements avec l’Union européenne existent. Pour ce qui est des villageois, ils voient plutôt de l’amitié entre les autorités africaines et européenne. Je ne vois pas comment l’Union européenne peut faire fructifier son commerce avec des pauvres. Au nom de la population africaine et au nom des vielles relations entre l’Union européenne et l’Afrique, je souhaite une vraie amélioration dans ce partenariat car la tendance actuelle ne nous fait pas honneur. L’Afrique dit qu’elle est exploitée et l’Europe dit qu’elle est envahie par des migrants économiques africains ; cela ne peut plus durer.    
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 21 Septembre 2016

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com   

mercredi 14 septembre 2016

CE QUE JE PENSE DU 11e SOMMET DU G20



Le 11e Sommet du G20 s’est tenu du 04 au 05 septembre 2016 à Hangzhou en Chine. Le thème de ce Sommet était « vers une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et inclusive ». À l’issue des travaux qui ont regroupé les représentants des grandes puissances économiques mondiales, un communiqué final a été diffusé. Les principales résolutions se déclinent comme suit :
  • mettre en œuvre des politiques et des concepts novateurs en faveur de la croissance ;
  • mettre en place une économie mondiale ouverte ;
  • faire en sorte que la croissance économique profite à tous les pays et à tout un chacun ;
  • la mise en œuvre du programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'accord de Paris sur le changement climatique. La particularité à ce niveau est l’engagement des États-Unis et de la Chine sur les résultats de la COP21 tenu à Paris.
  •  la transparence fiscale au niveau international et la lutte contre le financement du terrorisme.
Dans mon article du 07 juillet 2015, intitulé « Ce que je pense du changement climatique », j’avais dit en conclusion qu’il y a suffisamment des moyens et de connaissances dans ce monde pour limiter les dégâts du changement climatique et de l’injustice. Les résolutions du 11e Sommet du G20 sont allées dans ce sens. Dans le même article, j’avais également dit que si on ne change pas notre façon de faire, les riches et les pauvres allaient continuer à souffrir de ce changement climatique et de cette injustice. L’exemple qui frappe les deux entités riches et pauvres aujourd’hui, c’est les guerres et l’émigration. En Europe comme aux États-Unis, cette émigration est entrain de diviser les Hommes politiques et la société. En effet, l’Angleterre s’est engagée à construire un mur en France pour contrer les migrants. Aux États-Unis, le candidat des républicains aux élections présidentielles a fait comme mot d’ordre de campagne, de faire ériger un mur entre les États-Unis et le Mexique ; mur financé par les mexicains contre les mexicains. Comme je crois à l’intelligence et au courage de l’humain surtout quand il est pauvre ou quand il soufre ; j’ai dit dans un de mes articles il y’a quelques années, que si le développement n’est pas déclencher en Afrique, que même s’il faut marcher sous l’eau, les africains allaient se rendre en Europe. Je reste convaincu qu’un mur ne peut pas arrêter un humain. Par contre, si les décisions du G20 sont mises en pratique au bon moment, on aura commencé à travailler pour préserver l’humain et sa planète. Je suis cependant quasi-pessimiste sur le respect de la mise en œuvre de ces décisions des grandes puissances mondiales conformément aux échéances prévues.

Ce qui me donne le droit du doute, c’est qu’il m’est arrivé de participer à une rencontre appelée « initiative de Paris sur le coton ». L’objectif de cette initiative était de répondre à l’appel des producteurs de coton africains qui souffraient du mauvais prix du coton sur le marché. Les différents engagements des partenaires de ce jour faisaient croire que le coton africain allait être fortement soutenu ; ce qui devait contribuer à augmenter la productivité du cotonnier et par ricochet l’augmentation des revenus des cotonculteurs africains. Quelques années après, le rendement de production du coton à l’hectare a baissé dans tous ces pays africains producteurs de coton. Ce fait me pousse à poser 02 questions : est-ce que ces partenaires ont réellement donné dans le bon sens ? S’ils ont donné, est-ce que les pays africains ont bien utilisé les appuis apportés ? Ces jours-ci, j’ai entendu sur Radio France Internationale (RFI) que l’usine de fabrication de trains Alstom à Belfort est menacée d’être fermée ; avec le risque de mettre 400 personnes en chômage. Alors, si on voulait réellement l’équilibre, un des problèmes essentiels en Afrique est l’enclavement. En France le train est l’outil qui a fortement servi au désenclavent des différentes zones de production. Il y’a donc un marché important pour cette société en Afrique. Mais l’usine Alstom elle seule ne peut pas combler le marché africain. Faire chômer ces 400 personnes en France en recevant les réfugiés politiques notamment les syriens, et les iraniens, est une autre bombe à retardement. C’est des exemples d’incohérence de langage et d’actions de ce genre qui font que l’humanité continue à souffrir. J’ose croire que les 20 pays qui ont pris les engagements savent ce qu’ils font, qu’ils tireront les leçons du passé en faisant attention aux menaces à venir pour concrétiser leurs décisions pour sauver l’humanité.

En tant que citoyen burkinabé

Ouagadougou, le 14 septembre  2016

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com