lundi 21 décembre 2015

Ce que je pense du cadeau de nouvel an des burkinabé

Après les élections de 2010, les burkinabé qui étaient censés avoir voté Blaise COMPAORE, n’ont pas cessé d’organiser des mouvements de revendications. Ces mouvements sont partis des militaires à la société civile. Ensemble avec les hommes politiques, ce mécontentement traduisait un ral le bol de l’ancien système qui nous gouvernait. Sur la direction des hommes politiques de l’opposition et des membres de la société civile, l’ancien régime est parti. Il restait aux burkinabé de choisir l’homme qui va les gouverner. Les élections du 29 novembre ont permis ce choix en la personne de Rock Marc Christian KABORE. La cour constitutionnelle burkinabé vient de confirmer cette élection. Donc pour moi, après 5 ans de revendication et de mécontentement, la persévérance des burkinabé a fini par leur donner ce qu’ils voulaient ; c’est-à-dire un nouveau président qui n’est pas proposé par l’ancien régime mais choisi par les burkinabé. C’est dans ce sens que je dis que l’élection de Rock Marc Christian KABORE est le cadeau de fin d’année 2015 que le peuple burkinabé s’est offert.

Les 27 ans de règne que des burkinabé ont subi et souvent malgré eux, ont créé des mauvaises habitudes au sein de la population. Si on sait que l’habitude peut devenir une logique sans le savoir, des actions d’incivismes (dues à des abus) en déphasage avec le développement de  la société se sont installées. Or pour que ce cadeau de fin d’année soit le cadeau de la rupture avec l’ancien système, il faut que la population sache que si nous avons choisi un dirigeant pour le changement, il faut que nous acceptons le changement de certains comportements qui étaient devenus nos habitudes et qui  ne peuvent pas être la logique du changement. L’expression « un homme intègre » existe dans toutes les régions du Burkina et cela nos ancêtres ne le disaient pas pour la forme. Si tu ne ressembles pas à ce que ta famille veut, tu pouvais être banni et si un jour tu veux revenir dans la famille, ce retour était possible en acceptant ce que tu avais refusé. Or avec tout ce que les burkinabé ont subi, ça ne leur coûte rien d’accepter la logique du vrai changement qui est une rigueur dans le patriotisme, dans le travail et dans l’intégrité. Cela peut prendre juste un temps pour devenir des habitudes normales. Le nouveau régime qui va s’installer sait très bien qu’il y’ a de la pression. Il ne peut pas gouverner sans rigueur et c’est ce que le peuple lui demande. A titre d’exemple, les entreprises qui construisaient et entretenaient les pistes rurales à qui on était sûr qu’on leur demandait  10 à 15% de pourboire, pouvaient se permettre de ne pas bien faire le travail. Il suffit qu’il donne aussi la part du contrôleur pour qu’on dise que la voie est réalisée dans les règles de l’art. Le ciment et le gas-oil pouvaient être vendus à la population des villages environnants. Les villageois finissaient par être complices de leur propre enclavement. Cette manière existe dans tous les services : santé, éducation, agriculture, l’armée, justice, commerce, etc. C’est cette manière qu’on doit changer.

Je conclu en disant que le peuple burkinabé doit se réjouir avec ce cadeau de nouvel an dans une ouverture d’esprit qui permet à tout un chacun de se poser la question : quelle est l’habitude que je dois personnellement changer ? Il m’arrive de dire que le meilleur juge d’un homme, c’est lui-même. Quand quelqu’un a le courage de s’assoir et se  juger, il peut opter pour le changement sans crier. Ce changement doit prendre en compte ses intérêts et l’intérêt de la société. Durant les années 2014 et 2015, les africains ont eu leur pensé orienter sur le Burkina car ce qui s’y est passé à étonner tout le monde. L’objectif du changement étant le développement pour tous, il faut que tout le monde s’engage. Nous ne sommes pas les premiers en Afrique à prendre la voie du développement mais nous pouvons faire l’extraordinaire car le burkinabé est un travailleur. Je souhaite bonne et heureuse année 2016 à tous les burkinabé.

En tant que Président d’honneur du syndicat des agriculteurs du Burkina (SYNA-B)

Ouagadougou, le 21 décembre  2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

vendredi 11 décembre 2015

Ce que je pense des prochaines élections municipales au Burkina Faso

Depuis le début de la transition, le Burkina Faso a entamé un virage très important vers le développement de la population. Le Gouvernement de la transition, le Conseil National de la Transition (CNT) et la Commission Electorale nationale Indépendante (CENI) ont bien compris ce que veut le peuple et ont tous contribué, chacun en jouant bien son rôle, au bon déroulement les élections présidentielles et législatives. Le développement n’est possible que si chaque Burkinabè se sent acteur, concerné, bénéficiaire. Cela demande une organisation. La formule d’organisation prévue par la constitution au Burkina Faso, c’est la décentralisation. C’est dans cette optique que les élections municipales sont prévues.

Dans l’histoire du Burkina Faso, je me rappelle de deux formes de décentralisations : celle de la révolution qui était illustrée par l’élection des CDR dont le côté positif était de permettre à la population de prendre en main sa destiné en choisissant ses dirigeants locaux. Quant à son côté négatif, la population n’avait pas souvent su choisir les hommes qu’il faut. Il est donc arrivé que l’effet contraire se produise ; c’est-à-dire que certains des élus ne travaillaient pas dans l’intérêt général de la population. Après cette révolution, nous nous sommes retrouvés dans une nouvelle forme de décentralisation avec des élections municipales. Mais plus de 15 ans après la pratique de cette nouvelle forme, le constat est que les résultats entendus par tous sont restés mitigés. Il y’a eu bien sûr des réussites par endroit mais pour moi l’échec est majoritaire et pire dans le milieu rural.

A titre d’exemple, je connais une commune rurale qui se situe à près de 500 kilomètres de Ouagadougou. Cette commune a eu un Maire qui habitait à Ouagadougou et qui pouvait faire souvent plus d’un mois sans aller dans sa commune. Quand une ONG voulait aider la commune en termes d’investissements, le Maire qui devait signer la convention  exigeait que l’ONG  paye ses frais de déplacement aller-retour (Ouaga-comnune-Ouaga). Cette ONG était dans sa commune et lui à Ouagadougou. La décentralisation exige des initiatives internes et volontaires. Or l’initiative interne nécessite une connaissance de la localité, une présence effective et permanente, une connaissance des mentalités de la population et une crédibilité. Pour cette crédibilité, le choix des Conseillers doit être bien réfléchi en tirant leçon du passé sans complaisance.

En souvenir, le Président Barack OBAMA disait que l’Afrique n’a pas besoin d’ « Hommes forts » mais d’institutions fortes. Après ce message, parmi les commentaires que j’ai entendus, certains disaient que sans « Homme fort » l’Afrique ne peut pas se développer. À mon avis, ces personnes ont confondu leader et «  Homme fort ». Pour un « Homme fort », c’est lui seul qui doit émerger ; les autres sous ses ordres. Il veut que les autres agissent strictement dans le sens qu’il veut. Au Burkina Faso, on appelle celui-ci « un mogo puissant ». Quant au leader, c’est un serviteur ; un éclaireur qui a une certaine longueur d’avance sur les autres et qui œuvre pour que tout le monde comprenne car malgré son intelligence, sa détermination, tout seul il ne fera pas avancer la société alors que c’est de cela qu’il s’agit. Dans tous les villages et les communes du Burkina Faso, des leaders existent.

Un ressortissant fonctionnaire qui souhaiterait accompagner sa localité en se faisant élire comme Conseiller doit se rassurer qu’il passe plus de temps dans la localité. Être Maire ne doit plus être un poste où un ressortissant cherche à abuser de la population et des ressources de la commune. Pour les ressortissants qui sont loin de leur commune d’origine, ils peuvent aider leur commune sans forcément prendre la place de ceux qui peuvent être sur place. Je prends pour cela l’exemple de la Bretagne en France. J’ai appris que c’est les ressortissants cadres qui travaillent ailleurs qui se sont donnés la main et ensemble ils ont soutenu ceux qui sont sur place. C’est ce qui fait que la Bretagne est devenue une région exemplaire en matière de développement locale en France. La majorité des industries selon mon information sur la Bretagne sont la propriété des communautés et emploient directement les jeunes.

Je souhaite désormais que les ressortissants fonctionnaires sachent que ce n’est pas seulement quand on veut un poste politique qu’on doit s’intéresser au village ;  je ne dis pas aussi d’aller au village pour partager de l’argent à la population mais partager des idées pour la cohésion du village. Je souhaite donc que les élections municipales prochaines soient bien réfléchies pour que la cohésion règne dans les villages et les communes. Cette cohésion est le passage obligatoire pour le développement tant attendue.

En tant que Président d’honneur du syndicat des agriculteurs du Burkina (SYNA-B)

Ouagadougou, le 11 décembre  2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

jeudi 3 décembre 2015

Ce que je pense du résultat des élections présidentielles et législatives du 29 novembre 2015 au Burkina Faso

Pour ces élections couplées tant attendues, 14 candidats étaient en liste pour les présidentielles. Les  Burkinabès ont choisi Roch Marc Christian KABORE du MPP comme Président. Je profite de cet article pour remercier l’ensemble des Burkinabès pour leur comportement patriote du fait qu’il y a pas eu d’incidents et de nous avoir épargné d’un second tour. Un des symboles très significatif de ce patriotisme, est que des candidats qui étaient en compétition avec lui, ont  accepté les résultats publiés par la CENI et l’ont félicité. Dans un de mes articles précédents, j’avais dit qu’à travers l’insurrection, le peuple burkinabè voulait donner une leçon de démocratie au monde pour sa propre satisfaction et pour l’Afrique. Je suis convaincu que tous les pays africains vont chacun à sa manière, arriver à cette démocratie constructive qui permet à la population de vivre paisiblement ; ce qui permettra de bouter la pauvreté hors de l’Afrique.

Concernant les élections législatives, le MPP a décroché 55 sièges. La majorité absolue étant de 64 sièges, le parti a initié des démarches pour des alliances qui pourront faciliter la tâche au gouvernement futur dans le cadre de la prise de décisions innovantes que le peuple burkinabè a besoin. Il y aura donc forcément un groupe qui gouverne et un groupe d’opposition. Nous comptons sur le nationalisme de tous ces groupes pour que toutes les actions soient constructives en faveur du peuple burkinabé. Lors du discours du Présidant Roch au dernier meeting du MPP, il a dit qu’après les élections, l’ensemble des filles et fils du Burkina  devraient immédiatement se mettre au travail de manière synergique pour espérer le développement. Au cours de son premier discours en tant que Président du Faso démocratiquement élu,  il a encore appelé le peuple burkinabé au travail. Il lui est arrivé également de dire que s’il devient Président du pays des Hommes intègres, le mérite de tout bon travailleur sera reconnu. Cela interpelle tous les acteurs des différents domaines de métier : santé, éducation, agriculture, justice, sécurité, etc.

Je fais partie des 86% de la population burkinabé qui est paysanne. Notre principale activité, c’est la production végétale et animale. Ce secteur a été souvent gangréné par une mauvaise gestion sociale et économique, chose qui ne facilite pas la professionnalisation et la confiance entre les acteurs en matière d’organisation. Ce secteur mérite d’être réellement accompagné pour sa  professionnalisation afin d’augmenter les rendements de la production. L’augmentation de cette production oblige et facilite la transformation. La transformation  de ces produits crée de l’emploi tant attendu par la jeunesse. Désormais faire la politique doit obligatoirement contribuer à l’émergence réelle  du pays. La politique ne doit pas être le favoritisme pour la médiocrité. Le peuple burkinabé   souhaite que tous les hommes politiques soit utiles à la nation.

En tant que militant MPP

Ouagadougou, le 03 décembre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

dimanche 22 novembre 2015

Ce que je pense de la jeunesse face au double scrutin du 29 novembre 2015

Lors des événements des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’état perpétré par les éléments du RSP  le 16 septembre 2015, la jeunesse burkinabè a montré son courage, sa détermination et sa cohésion pour le changement. Cela a coûté des vies à cette jeunesse burkinabé. L’ancien système du régime défunt qui a chaque fois eu raison même quand il avait tort, a été surpris par cette résistance des jeunes. Le monde entier a admiré le courage de cette jeunesse. Cette bataille, la jeunesse l’a mené pour avoir la liberté et l’égalité des chances pour le développement ; en un mot la démocratie tout court.

La meilleure fin de cette bataille, c’est réussir l’élection d’un Président le 29 novembre prochain. Ce nouveau Président devra  rassurer cette jeunesse par rapport au développement. Pour moi, il n’y a pas un autre chemin à prendre ; c’est le même courage, la même détermination et la même cohésion qui doit toujours guider cette jeunesse. Dans le même pays où certains disaient que personne ne peut diriger le Burkina Faso en dehors de Blaise COMPAORÉ, nous avons aujourd’hui 14 candidats à la conquête du fauteuil présidentiel; cela doit faire réfléchir la jeunesse, elle doit pouvoir distinguer le candidat qui s’est battu pour la liberté du peuple burkinabé et ceux qui ont saisi l’opportunité. Et dans ce sens, je me trouve dans l’obligation de rappeler ce que des dirigeants du MPP ont subi lors du coup d’état du RSP.

Le RSP, le noyau dur de l’ancien système, avait comme objectif d’éliminer physiquement les trois leaders de ce parti. Le Président Roch Marc Christian KABORE qui est le candidat du MPP à la présidence du Faso, a été sauvé par les éléments de sa sécurité rapprochée à l’hôte Laïco. Le vice-président du parti, Directeur de la campagne et le deuxième vice-président ont eu leur maison canardée par le RSP ; heureusement qu’ils n’étaient pas là .Ce fait vient nous confirmer les rumeurs du vœu du régime Compaoré que tout parti politique au Burkina le succède sauf le MPP. Par ailleurs des écoutes téléphoniques viennent de révéler que le vice-président du MPP, Salif DIALLO et le Président du CNT devaient être anéanti.  Une preuve de plus qui montre que le système de l’ancien régime reconnait que c’est le MPP qui était réellement avec la jeunesse pour faire partir Blaise COMPAORÉ.

Des élections présidentielles avec 14 candidats, c’est la démocratie qui gagne mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. L’ancien système a plongé le MPP et la jeunesse burkinabé dans le même groupe. À nous de savoir gérer notre cohésion pour atteindre notre objectif car ensemble nous avons pu faire le plus dur. Dans la démocratie, il y’a la vision et cette vision ici, c’est de sortir de l’ancien système de gouvernance. Alors, jeunesse burkinabé, ne te fait pas rouler par des candidats complices de l’ancien système. Roch Marc Christian KABORE est l’homme qu’il faut pour cette brave et consciente jeunesse du Burkina. Donc voté Roch Marc Christian KABORE, c’est voté pour le vrai changement et l’égalité des chances.

En tant que militant MPP

Ouagadougou, le 22 Novembre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO


dimanche 15 novembre 2015

Ce que je pense des élections présidentielles et législatives du 29 novembre 2015 au Burkina Faso

Pour bien couronner les événements d’Octobre 2014 qui ont vu Blaise COMPAORÉ quitter la présidence du Faso, des élections présidentielles et législatives sont prévues le 29 novembre 2015. Pour ce qui est de la présidentielle, 14 candidats sont à la conquête. Plusieurs partis politiques sont en liste pour les législatives. Ces élections couplées sont celles démocratiques qui engagent essentiellement les hommes politiques issus de la société civile. L’issue de ces élections mettra fin à la transition entamée depuis 2014.

Pour ces élections, à mon avis, le MPP reste le parti dans lequel toutes les logiques de la démocratie sont réunies. Je m’explique en faisant une petite description de quelques leaders de ce parti. Je commence par le Président du parti, Roch Marc Christian KABORÉ qui est candidat à la présidence. Pour ses amis, c’est quelqu’un qui s’est intéressé à la politique depuis l’université avec un esprit patriote et progressiste. Cet esprit faisait qu’on le voyait rarement fâché. Il a par ailleurs une détermination particulière. En effet, quand il est convaincu de quelque chose, il ne recule pas. Dans tous les postes politiques qu’il a occupés, il a maintenu ce caractère et cela a fini par l’opposé au système Blaise COMPAORÉ.

Concernant le premier vice-président du MPP, le camarade Salif DIALLO, je l’ai côtoyé quand il était Ministre de l’Agriculture. Il a un courage inaccessible au découragement. A titre d’exemple, il avait dit qu’on pouvait produire le riz partout au Burkina afin d’éviter les importations de riz. Pour cela, il a favorisé des aménagements de bas-fonds partout au Burkina. Pour augmenter davantage la production nationale du riz, il a même encouragé le riz pluvial. Cette vision de nourrir les burkinabés avec du riz produit par les agriculteurs burkinabé n’arrangeait pas le système de la famille COMPAORE qui avait ses intérêts dans l’importation du riz.
Quant au camarade Simon COMPAORÉ, il a œuvré à donner une propreté exemplaire à la ville de Ouagadougou quand il était Maire. Quelqu’un m’a dit que la Mairie de Ouagadougou n’est plus innovatrice parce que Simon n’est plus Maire. Le MPP a beaucoup d’hommes et de femmes d’expériences dont leurs actions (de développement) passées restent dans la mémoire de la population Burkinabé. L’esprit du MPP, c’est de pouvoir accompagner la jeunesse en lui faisant bénéficier de cette expérience pour un Burkina nouveau. C’est pour cela que la jeunesse s’est engagée à payer la caution du Président Roch marc Christian KABORÉ.

Ma mère me disait que quand tu es adulte, il faut savoir que tes intérêts et ceux des autres sont liés et il faut tout faire pour que tout le monde trouve son compte  dans tes œuvres ; en ce moment quand tu vas vieillir, c’est ceux qui ont bénéficié de tes œuvres qui parleront de toi. Dans le cas où tu auras œuvré que pour toi seul, à un âge avancé, tu ne feras que mentir parce que tu voudras parler de ton expérience sans témoins qui ait bénéficié de ton œuvre. Tu ne seras non plus une bonne référence.

La confiance du peuple burkinabé au MPP a fait que de la région au village, le MPP est le parti le mieux implanté. Donc dans la logique de la démocratie, l’élection du Président Roch Marc Christian KABORE au premier tour ne serait que logique et arrange le Burkina. Le peuple burkinabé ne se serait pas trompé. La mauvaise gestion sociale et économique du système COMPAORE et le coup d’état de l’ex RSP qui a perturbé la transition, l’économie du Burkina en a extrêmement souffert ; sa population aussi. L’élection de Roch Marc Christian KABORE comme Président du Faso au soir du 29 novembre 2015 fera respirer le Burkina.

En tant que militant MPP

Ouagadougou, le 15 novembre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

lundi 12 octobre 2015

Ce que je pense de la pression subit par la presse après l’évènement du 16 septembre 2015

Depuis que le gouvernement a été pris en otage le 16 septembre 2015, nous avons commencé à avoir des difficultés d’information par le canal de la presse. En effet, nous avons constaté que la presse, dans sa généralité, était une cible qu’il fallait faire taire. Les radios et des télévisions n’émettaient plus. Les militaires du RSP avaient très bien planifié le blocage de l’information. Des attaques matérielles et humaines ont eu lieu. Ils sont allés jusqu’à la destruction de certains medias. Cela veut dire que le système de l’ancien régime avait sorti vraiment ses dernières cartouches. La manipulation de certaines presses par l’argent ne suffisait plus et il fallait tout simplement les détruire physiquement. Malheureusement pour eux, le système Norbert ZONGO n’avait pas disparu et que des hommes de presses intègres pour accompagner la démocratie pour le développement pour tous, existaient toujours. C’est l’occasion pour moi de saluer tout le travail abattu par les réseaux sociaux. Avec l’anéantissement des médias, il y’a eu une accélération de l’utilisation des réseaux sociaux  accompagner par les communications téléphoniques; ce qui fait que même dans le milieu rural les gens étaient informés. Quand le RSP a compris cela, il a également attaqué une société téléphonique de la place. Mais c’était difficile de tout anéantir.

            Dans l’histoire de la démocratie, le système de l’information juste et vraie reste incontournable. Les grands pays de démocratie ont compris que la liberté de la presse est un des meilleurs baromètres pour veiller sur la démocratie. Aux États-Unis comme en Europe la presse reste un pouvoir que la démocratie doit accepter subir. L’histoire de Dominique Strauss Kahn avec la guinéenne dans un hôtel à New York est une histoire qu’on trouverait banale en Afrique. Or elle a créé un scandale qui a eu un impact sur la carrière de ce grand homme politique. C’est pourquoi j’encourage la presse africaine à avoir un principe qui la permet d’accompagner notre démocratie à son rythme.
Sur la situation politique du Burkina, il m’arrive d’entendre certaines presses affirmées que c’est parce qu’il y a eu exclusion de candidature pour les élections au Burkina, qu’il ya eu le putsch du 16 septembre 2015. Alors que c’est des individus dont on reproche leur contribution aux évènements du 30 et 31 octobre 2014, qui ont été recalés. A titre d’information pour ce qui est des députés de l’ancienne mouvance présidentielle,exceptionnellement, ils avaient été logés et nourris dans un hôtel de la place.Les rumeurs disent qu’ils avaient même été payés pour voter la loi. Et ceux-ci savaient pertinemment que si on les avait exceptionnellement mis dans ces conditions, c’était pour faire ce que le peuple ne voulait pas. Je pense que si des actions de ce genre étaient menées en Europe ou aux États-Unis, ces gens seraient obligés de mettre fin à leur carrière politique. J’ai été heureux d’entendre que le gouvernement de transition envisage aller au secours de tous ces hommes de media qui ont été offensés parce qu’ils veulent dire la vérité.

En tant que Président d'honneur du syndicat des agriculteurs burkinabé (SYNIA-B)

Ouagadougou, le 12 Octobre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
Skype:dadilotbf52   
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO

dimanche 4 octobre 2015

Ce que je pense après l’arrestation des putschistes

L’armée nationale du Burkina Faso vient de libérer son peuple d’un chao programmé par les putschistes du 16 septembre 2015. Le 02 octobre dernier, après leur acte triomphal, ces militaires ont été accueillis dans toutes les localités d’où ils venaient par la population inspirée par la joie. On se rend compte que cette population est reconnaissante quand un acte patriote est posé. Mon père avait l’habitude de me dire qu’on ne peut pas chanter les louanges d’un homme quand il ne fait que de l’ordinaire. C’est devant un acte extraordinaire que les autres en face font de toi un héros. Les acclamations du peuple devant ces militaires répondent à cela. L’acte de l’armée républicaine n’a pas été de caractère belliqueux mais une bravoure professionnelle reconnue unanimement par le peuple burkinabé. Les militaires ont fait leur travail. Les putschistes sont dans la main de la justice et cela doit siffler la fin du système COMPAORÉ.

Parmi les dérives du système COMPAORÉ, la mauvaise gouvernance sociale et économique étaient les principales reproches. Je compte donc sur notre brave justice pour enrailler définitivement le système. Le peuple est là pour apprécier. La joie manifeste du peuple vis-à-vis de l’acte des militaires a fait une mobilisation titanesque que le régime COMPAORÉ, même avec l’argent, n’a jamais pu faire. La population a mare de faire la courbette pour survivre. Non seulement elle subissait des crimes mais tous les domaines économiques étaient possédés ou téléguidés par les membres du système COMPAORÉ. Tous ceux qui acceptaient cette manipulation étaient des rois comme eux, des intouchables. Jusqu’à ce jour, Ce système existe toujours. Pour eux, c’est l’argent qui fait tout. C’est de ça que le peuple a marre. Nous savons également que notre justice était étouffée. À écouter le Président KAFANDO et son gouvernement, ils sont contre cette façon de faire. Il n’y a donc pas de raison qu’on ne compte pas sur notre justice, la faire confiance. Je dis courage à cette justice.

En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 04 octobre 2015
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

samedi 3 octobre 2015

Ce que je pense de la rencontre avec les parlementaires sénégalais et le Conseil économique et social sur la biotechnologie du coton burkinabé

Le coton est la principale culture de rente au Burkina Faso. Il est également l’une des filières la mieux organisée. C’est pour cela que tous les acteurs tels que l’Union Nationale des Producteurs de Coton du Burkina, les sociétés cotonnières et l’interprofession sont les principaux acteurs dans les prises de décisions.
Pour la culture du coton, un certain nombre d’intrants sont utilisés notamment les engrais organique et minérale (NPK et Urée) et les pesticides. Le Burkina était à 660 592 ha de coton cultivé pour la campagne 2014-2015. La production s’élevait à 707 012 tonnes. Les producteurs prennent des crédits bancaires pour produire. Leur souci est donc de faire une bonne récolte afin de pouvoir faire face aux crédits et avoir des recettes qui leur permettent de satisfaire leurs besoins. Mais un de leur gros souci est le parasitisme. Le cotonnier est une plante très prisée par les insectes et s’ils ne sont pas maîtrisés, le cotonculteur  peut perdre toute sa production.
Dans l’histoire du coton au Burkina Faso, à partir des années 90, les producteurs ont commencé à avoir de sérieux problèmes avec les parasites (chenilles surtout). Or,  au moins 06 traitements phytosanitaires étaient préconisés par la société cotonnière et la recherche. En 1991, certains cotonculteurs sont allés jusqu’à 18 traitements pour sauver leur coton. Malgré cela, la plupart des cotonculteurs avaient fait une très maigre récolte. A titre d’information, le il faut 01 litre de pesticide pour un traitement d’un hectare ; le litre coûte en moyenne 4000 FCFA. Ce qui revenait à 72 000 FCFA les 18 traitements d’insecticide par hectare contre 24000 FCFA de prévu. En plus de cette charge, il faut ajouter le coût de l’engrais utilisé pour le même hectare. En fin de compte, le cotonculteur n’a pas pu payer sa dette et est resté fortement endetté.
Un différend s’est ainsi déclenché entre producteurs, entre producteurs et banques et entre producteurs et sociétés cotonnières. Pour les cotonculteurs, c’est la société cotonnière (SOFITEX) qui ne leur a pas donné un produit insecticide efficace. La SOFITEX de son côté disait que c’est les cotonculteurs qui n’ont pas respecté les doses et les conditions d’application des produits phytosanitaires. Mais comme les producteurs n’étaient pas bien organisés à l’époque, le débat était difficile. La production cotonnière a chuté de 180 000 à 116 000 tonnes. L’économie du Burkina avait donc pris un coup. Ce qui a obligé l’assemblée nationale à en débattre dans ses instances. L’état burkinabé a été obligé de prendre en charge ce surendettement des producteurs de coton.
Pour relancer la filière, il fallait apporter des solutions à ces problèmes. Pour y arriver, il fallait écouter les producteurs. Comme les pesticides avait été mises en cause par les producteurs, un atelier international regroupant tous les acteurs de la filière a été organisé à Bobo-Dioulasso pour analyser la situation. On pouvait compter parmi les participants d’éminents chercheurs du monde scientifique de divers pays de la planète terre. Cet atelier, a révélé qu’il y avait une résistance des insectes ciblés aux produits utilisés (les pyréthrinoïdes). Les résultats de cet atelier ont obligé la société cotonnière burkinabé à utiliser l’endosulfan qui était interdit en Europe pour sauver le coton, grâce à une dérogation. Cette dérogation ne pouvant pas durer, le Burkina était donc dans l’obligation de continuer à explorer d’autres pistes de solutions. L’UNPCB a été créé en 1998 par les cotonculteurs. Une de ses missions était de collaborer avec les sociétés cotonnières afin de trouver une solution « pérenne » au parasitisme et sauver le coton Burkinabé.
La réflexion a commencé. Le Burkina a découvert MONSANTO et SYNGENTA. Il a fait des expériences avec les deux firmes et le choix a porté sur MONSANTO. Après l’expérimentation au niveau de la recherche, il était question d’introduire le gène dans une variété de semence coton burkinabé. C’est ce qui a été fait. Je fais parti des paysans avec lesquels les semences sont démultipliées.
Plus de 10 ans avant cette situation, j’avais été sélectionné comme producteur de semence coton conventionnel et quand j’ai commencé à cultiver le Coton Génétiquement Modifié (CGM), j’ai continué à être producteur de semence CGM. Cette multiplication de semence est faite par plusieurs producteurs au Burkina.
Au niveau des droits de propriété intellectuelle, il y a lieu de faire une distinction nette entre le droit de propriété du gène qui a été inséré et  le droit de propriété de la variété dans laquelle le gène est inséré. Depuis que nous avons commencé à travailler avec MONSANTO sur leur technologie, on utilise des semences qui sont la propriété du Burkina Faso. En juillet 2008, MONSANTO  et le Burkina ont signé un accord commercial selon lequel l’État burkinabé est copropriétaire avec MONSANTO des variétés génétiquement modifiées. Les royalties sont réparties à 72% pour le Burkina et à 28% pour MONSANTO.
Avec le coton génétiquement modifié, il est recommandé deux (2) traitements phytosanitaires contre les piqueurs suceurs à la fin du cycle du cotonnier. Dès lors, le producteur économise 04 traitements phytosanitaires. A partir de la campagne agricole 2007-2008 jusqu’à nos jours, je cultive effectivement le coton génétiquement modifié dans mes champs. Les 02 traitements ont toujours suffit et je fais de meilleurs rendements.
Les avantages du CGM pour moi producteur sont énormes : le gène Bt dans la semence de coton est comme un vaccin dans le corps humain, le cotonnier tout petit est déjà soigné et s’épanouit très rapidement. Il entame aussi sa productivité très tôt. Un autre avantage est que les quatre (04) traitements que j’ai pu éviter représentent plusieurs kilomètres de marches avec un poids de 20kg sur le dos. J’utilise le temps de ces quatre (04) traitements restants pour cultiver du sésame. Alors que les deux traitements utilisés sont faits au moment où les travaux culturaux sont presque achevés et j’en passe.
Vu ces nobles avantages du CGM, si un jour le coton OGM n’existe plus et qu’il n’y a pas d’alternative plus rentable, dans ma famille, nous allons arrêter de cultiver le coton d’abord pour notre santé, puis pour celle de la nature. Rappelons qu’avec les pesticides, on ne parle pas de risques potentiels pour la santé humaine ou animale et pour l’environnement ; ce sont plutôt des risques quotidiens et avérés. Tous les producteurs qui cultivent le coton transgénique Bt raisonnent de la même façon.
            Avant mon intervention devant les parlementaires sénégalais, plusieurs orateurs avaient intervenu sur la biotechnologie dans le monde ; parmi lesquels le professeur Chantal ZOUNGRANA, Directrice de l’Agence Nationale de Biosécurité au Burkina (ANB). Ce que j’ai retenu de ces orateurs est que depuis 1996, date de la mise en marché de la biotechnologie jusqu’à nos jours, près de 20 ans après, le nombre d’utilisateurs de cette technologie ne fait qu’augmenter et les inquiétudes sur sa consommation et son effet sur l’environnement ont été toujours vérifié sans conséquence. Il y’a toujours eu des rumeurs qui n’ont jamais été justifié.         
Après deux jours de discussion, les parlementaires ont dit qu’ils étaient sous informés sur la biotechnologie. Ils croyaient que la semence venait des États-Unis. Ils ne savaient pas que la technologie peut être insérée dans votre propre semence selon vos désirs. Car les variétés de semence américaines ne sont pas forcément adaptées à nos systèmes de production et aux réalités agro-climatiques. A titre d’exemple, le Nigeria a commencé des essais d’introduction du gène dans ses variétés de manioc et de niébé. Le Burkina essaie également en plus du coton le sorgho et le niébé. Ce que les sénégalais ont regretté est qu’après la signature de la convention de Cartagena, techniquement le Sénégal était un peu en avant par rapport au Burkina mais que le Burkina est en avance dans l’action. Les parlementaires sénégalais ont même répété l’adage qui dit que le Sénégal est plus fort dans la conception des projets mais c’est le Burkina qui va plus vite dans l’exécution. A la fin de l’atelier, les parlementaires sénégalais étaient pour l’adoption de la biotechnologie mais après une large communication et diffusion de l’information.

Ouagadougou, le 03 octobre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO


jeudi 1 octobre 2015

Ce que je pense des évènements qui ont suivi le putsch survenu le 16 septembre au Burkina Faso

        Le processus démocratique pour lequel le peuple Burkinabé se bat depuis 2014 a été bloqué pendant plus d’une dizaine de jours  par le Général DIENDERE  et ses complices. Grace à la détermination du peuple burkinabé et aux partenaires de bon sens aux niveaux national et international, le processus démocratique a repris sa forme avec la réinstallation des organes de la transition. Le peuple burkinabé qui est majoritairement jeune a préféré se sacrifier au Burkina Faso que d’aller le faire aux frontières de l’Europe comme migrants économiques. Ces migrants prennent des risques. Ce parcourt nécessite des investissements mais après tous ces efforts, ils risquent de mourir ou d’être refoulé.  Le vœu du peuple burkinabé depuis 2014 est la bonne gouvernance qui permet le développement au fruit de l’effort et dans l’égalité des chances. Et tout cela dans un esprit social apaisé.
        Je lance un appel à ce peuple burkinabé en lui disant que la démocratie, c’est quelque chose qu’il faut forger pour l’adapter et pour cela notre pays a besoin de la contribution idéologique de tous les burkinabé patriotes. Beaucoup de structures associatives et de syndicats ont contribué positivement dans ces événements passés. Le souhait est que ces patriotes rejoignent les structures politiques. En tant que militant du MPP, Parti qui a œuvré a coup de sacrifice pour le changement, ce parti fait une grande ouverture pour la jeunesse et accorde de l’importance aux hommes et femmes qui ont de bonnes idées. Le MPP a besoins de militants phares pour fabriquer et mettre en action la machine du développement. Notre souhait est d’avoir des militants qui se sentent acteurs du développement à n’importe qu’elle niveau que se soit. Dans l’histoire de la démocratie, les bons syndicalistes et associations qui vivent avec les populations sont devenus de très bons hommes politiques avec des idées pratiques pour l’acteur du développement. Donc pour moi, pour mieux défendre sa cause dans une société où nous sommes entrain de modeler notre démocratie, l’adhésion politique peut beaucoup aider notre nation à avoir une vision claire.  

En tant que militant MPP

Ouagadougou, le 01 octobre 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO