L’année 2016 prend fin. Je
souhaite mes vœux de nouvel an 2017. À toutes et à tous, je souhaite une bonne et
heureuse année 2017. Je souhaite particulièrement à tous les agriculteurs et
agricultrices une bonne campagne agricole 2017/2018. Je souhaite l’entente et
la paix à tout le peuple burkinabé et enfin je souhaite la paix dans le monde
entier. Que le Dieu tout puissant nous préserve et nous aide à être positifs
pour la cause de l’humain.
vendredi 30 décembre 2016
mardi 29 novembre 2016
CE QUE JE PENSE DE L’AUGMENTATION DU RENDEMENT DANS LE MILIEU RURAL DANS UN CONTEXT DE CHANGEMENTS CLIMATIQUES POUR SECURISER L’ALIMENTATIION ET AUGMENTER LES REVENUS DES PRODUCTEURS AU BURKINA FASO
Près de 80% de la population burkinabè est rurale, nos activités principales sont
l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Il est reconnu également que le paysan
burkinabé est un travailleur. Mais le constat est que dans les boutiques, en
milieu rural ou en ville, tous les
produits consommables sont à près 90% importés. Cela est dû au fait que les
rendements des agriculteurs et des éleveurs sont très faibles et également au
fait que les produits ne sont pas transformés et adaptés pour la consommation
nationale. A mon avis, cela doit changer et si nous décidons de le changer,
cela nécessite l’organisation des acteurs sur toutes les chaines de production,
la complémentarité et la discipline de tous les acteurs pour que chacun joue
correctement son rôle. Je profite vous expliquer la situation dans laquelle la
filière coton qui est prise pour exemple en terme de structuration des acteurs,
se trouvait avant sa structuration; la crise cotonnière des années 90 nous a
obligé à réfléchir. Nous les producteurs avons dénoncé, à l’époque, la mauvaise
gestion qui se trouvait dans les groupements villageois. Dans ces groupements,
le nombre de producteurs était estimé sans précision, c’est le village qui
constituait le groupement, les intrants également étaient estimés. Il n’y avait
pas de collaboration professionnelle entre les groupements des différents
villages. Le partenaire qui était la société cotonnière n’avait de contact avec
les producteurs qu’au moment de la commercialisation du coton, des instances de
discussion n’existaient pas entre les deux entités.
En 96, après d’intenses discussions entre producteurs,
représentants de l’état et société cotonnière, nous, producteurs avons proposé
la création des groupements de producteurs de coton. Les producteurs devaient
s’identifier et créer librement leurs GPC, les critères de choix des membres du
bureau étaient qu’il fallait être bon producteur et bon gestionnaire crédible, ce
sont eux qui décidaient de leurs nombres et les surfaces de chacun étaient
connues. Par la suite, nous avons également proposé les comités de crédit, ces
comités de crédit permettaient de lier le crédit à la capacité de production de
chaque individu. Cela nous a facilité la gestion de la caution solidaire. La caution
solidaire veut dire que les membres du GPC sont collégialement responsables du
crédit, si un GPC prend un crédit d’intrants (engrais, pesticides, semence…) de
3 millions, et que la valeur du coton du
GPC a couté 10 millions, la société remet les 10 millions à la banque, celle-ci
va trancher les 3 millions et remettra les 7 millions restants au GPC . Les
dirigeants du GPC récupèrent ces 7 millions et les repartissent en faisant la
même déduction de la valeur du crédit de chaque producteurs et lui remettent
son dû. C’est après avoir mis les GPC que nous avons mis en place les unions
départementales, provinciales et l’union nationale en 98. Celles-ci sont des
interlocuteurs selon la structuration hiérarchique et techniques de la société
cotonnière et c’est après tout cela qu’il y a eu la création de l’inter
profession qui regroupe les producteurs et les société cotonnières, c’est là où
se fixe le prix du coton et celui des intrants et ce sont les sociétés qui se
chargent de la commande et de l’achat des intrants, de la vente du coton. La
quantité des intrants à commander c’est le cumule de tous les résultats de
comités de crédit, ce n’est pas de l’à peu près. L’inter profession est en
partenariat avec la recherche pour leur assurer la qualité des intrants
(engrais, pesticides, semences …). Pour ce qui est de la fixation du prix du coton,
il est lié au prix sur le marché et à la fluctuation du Dollar et comme le
producteur du coton veut un prix avant de semer le coton, il ne veut pas que la
fluctuation du prix du coton sur le marché mondial et celle du Dollar l’empêche
d’avoir son prix avant de semer, nous avons donc créé au sein de l’ AICB un
système de fixation du prix dans lequel nous avons prévu un fond de lissage. Ce
système de fixation de prix, pour l’expliquer très simplement, c’est de partir
de ces fluctuations et trouver une moyenne de prix qui rassure le paysan pour lui permettre de semer et on lui payera
un complément après la vente de coton fibre si la vente a été bonne. Mais avant
de payer un complément, on prévoit de l’épargne selon un pourcentage donné,
cette épargne pourrait nous aider en cas de baisse drastique. C’est cette
épargne que nous appelons fond de lissage. Le respect stricte de cette
structuration et de cette collaboration nous amené de la 11ème place
de pays producteurs de coton à la place de 1er producteur de coton
africain. Vous comprendrez pourquoi je parle de discipline et de rigueur dans
les différents maillons.
De nos jours tout le monde est au courant du
disfonctionnement qui existe au sein de l’UNPCB. Il y a eu une ingérence
professionnelle et politique. Cette ingérence a eu un impact négatif sur la
professionnalisation et la crédibilité de l’UNPCB et ses démembrements. Comme le
poisson pourrit par sa tête, ce problème s’il n’est pas apprécié à sa juste
valeur et cherché à être solutionné, il va se multiplier et non seulement la
filière va subir de grands dommages mais elle ne pourra plus nous servir
d’exemple car on aura les même problèmes si on fait une copie de cette
structuration et on restera dans nos habitudes « un pas en avant, deux pas
en arrière ». C’est pour cela que si la structuration de la filière coton
doit être un exemple, il doit systématiquement y avoir une évaluation
périodique des différents maillons sans complaisance aucune.
L’UGCPA Dédougou (l’Union des Groupements pour la
Commercialisation des Produits Agricoles de la boucle du Mouhoun) est une
structure qui aide à produire et qui commercialise des produits agricoles. Les
producteurs membres de cette structure reçoivent individuellement des enquêtes
pour savoir leur surface de production de maïs, de mil, de sorgho, de niébé…
qu’ils prévoient. Par la suite un contrat est signé entre eux et l’organisation
pour leur octroyer un crédit de campagne et le producteur s’engage à donner le
surplus de sa production après déduction de la quantité de céréales consommée
dans sa famille. A la récolte, les producteurs livrent leurs céréales,
l’organisation qui est en bon terme avec les caisses populaires prend du crédit
avec celles-ci et paye le producteur après déduction de son crédit et c’est à
l’organisation de chercher le marché pour la vente de la quantité totale livrée
par le producteur. Après la vente, si bénéfice il y a, 2% sont retenus sur le
chiffre d’affaire et ces 2% constituent un fond de sécurité dont la mission
consiste à : assurer une couverture des producteurs qui auront eu des
problèmes pendant la campagne agricole qui les empêchent d’honorer leur
engagement ; combler tout déficit de commercialisation lié à la mévente
des produits agricoles mise en marche par l’union : ce qui peut contribuer
en cas de crise. C’est une autre forme de fond de lissage adaptée à cette
structure. Il arrive que cette structure signe des contrats avec la recherche
pour avoir des semences de base qui après la production donnent des céréales de
qualité homogènes avec un rendement assez élevé. Avec des céréales de qualité
homogène, cela est une opportunité qu’on peut saisir pour la transformation de
ces produits et la transformation suscite le marché et l’emploi. L’UGCPA dans
les années 2000 a vécu des problèmes de gouvernance, ce qui fait
qu’aujourd’hui, tout l’accompagnement technique est sur les contrats
d’objectivité. Les producteurs sont classés en trois catégories sous des
qualités bien définies : le respect des engagements, la fidélité, la
crédibilité, la qualité des céréales, leurs quantités et l’esprit de leader. Au
sein de l’organisation, il y a un système qui permet de mesurer tout cela. Avec
l’avènement de la loi OADA, elle a travaillé à créer des coopératives
simplifiées au niveau de la base qui vont changer l’UGCPA en une coopérative.
Ces deux exemples de l’UNPCB et de l’UGCPA sont des
structures dans lesquelles j’ai vécu et dont je suis toujours membre. D’autres
expériences existent au Burkina comme le warrantage … mais pour le moment, tout
cela n’a pas permis qu’on atteigne l’objectif visé qui est de nourrir
convenablement les burkinabé, augmenter le revenu, créé des emplois et
préserver notre environnement. On se rend compte que l’organisation et la
discipline de tous les acteurs maillons d’une chaine sont incontournables pour
l’augmentation des rendements car quand
les paysans sont organisés et disciplinés, cela facilite leur formation,
l’obtention du crédit qui augmente forcément le rendement en commençant par la
bonne semence. Au Burkina nous n’avons pas réussi la production et
l’utilisation parfaite de la semence améliorée et à la distribuer à tous les
producteurs. Cela est une lacune à corriger. Il faut aussi se dire qu’on ne
pourra jamais développer une filière avec un nombre de producteurs estimé. Tous
les membres d’une filière doivent être répertoriés et connus pour mieux les
aider à s’organiser et s’ils sont organisés dans leurs filières, ils peuvent
alors signer des contrats de fourniture, cela peut mieux aider à canaliser
l’accompagnement en matière d’intrants… de l’état qui est nécessaire à toutes
les filières . C’est ainsi que des outils de transformation peuvent être
installés car ils auront affaire à des produits de qualité homogène, c’est dans
cela que le partenariat publique-privé peut avoir son sens et cela est valable
pour l’agriculture, l’élevage et l’artisanat. Le désenclavement routier et
énergétique sont des outils incontournables pour la transformation et la
commercialisation. Et pour faciliter la commercialisation, il faut adapter la
production et la transformation à la consommation des villes et des campagnes
pour que les différents produits puissent être complémentaires pour enrichir et
compléter notre alimentation.
Pour ce qui est de la gouvernance, il faudrait que le
développement de l’agriculture et des filières se basent sur les 13 régions du
Burkina impliquant fortement le conseil régional sous la supervision des
gouverneurs, cela n’empêche pas que certaines filières se retrouvent dans
plusieurs régions. Comme les réalités socio-économiques et environnementales
sont différentes suivant les régions, on facilitera cette productivité et
organisation en nous basant sur des structures de la décentralisation dans
lesquelles tous les villages sont impliqués. La résolution du problème foncier
qui est obligatoire nous oblige à cela. Le problème de la dégradation de l’environnement
et des terres doit être une affaire prise en compte par chaque localité. Avec
le changement climatique, nous assistons à une mauvaise répartition des pluies,
à des inondations et à des sécheresses. La gestion de l’eau peut impliquer
plusieurs localités et si elle est bien gérée, elle peut être utilisée pour des
compléments aux arrêts brusques de pluies. Aussi les endroits inondables
pourraient être aménagés pour que l’eau qui est utile pour l’agriculture ne
soit plus un problème pour celle-ci. Il serait également important de
transformer le phosphate du Burkina en engrais granulés consommables la même
année. L’Ethiopie vient d’avoir un accord avec le Maroc et c’est le Maroc qui
va accompagner l’Ethiopie pour la fabrication d’engrais. Dans cette accord,
d’ici 2025, l’Ethiopie va être autonome en matière de fourniture d’engrais,
c’est cela que j’appelle les grands pays qui collaborent et qui osent. Je
conclu en disant qu’il n’est pas trop tard pour développer l’agriculture,
l’élevage et l’artisanat au Burkina pour sécuriser notre alimentation et le
PNSR est l’outil que le Burkina veut utiliser pour cela. Mais sachons que la
pression de la pauvreté nous oblige à aller plus vite, c’est pour cela que tout
chef de service qui sera chargé de travailler pour la concrétisation de nos
objectifs ne doit pas être nommé par
parenté ou complaisance mais recruté sur un contrat d’objectifs dont
l’évaluation implique le conseil régional et cette évaluation doit se faire au
moins deux fois par an pour recadrer les actions et /ou rompre le contrat.
Les pays qui avancent sont les pays qui ont compris la rigueur et le sens du
résultat. De toutes les façons, si nous ne sommes pas rigoureux, la pauvreté,
elle est rigoureuse.
En tant que
citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 29 novembre 2016
François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
dimanche 13 novembre 2016
Ce que je pense des enfants du Président Thomas SANKARA
Après le drame du 15 octobre 1987 dans
lequel le Président Thomas SANKARA a perdu la vie, Mme SANKARA était obligée de
s’exiler avec ses enfants. L’âge des enfants ne leur permettait pas de
comprendre réellement ce qui s’est passé au Burkina mais ils savaient tout
simplement que leur papa avait été tué. Voilà des innocents qu’on a privé de connaitre
leur Burkina et de connaitre leurs parents. A ce que je sache, jusqu’à
aujourd’hui, ils ne sont jamais revenus au Burkina Faso. On pourra peut-être le
démentir comme je ne suis pas proche de la famille SANKARA. Je ne finirai
jamais de remercier ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à ce
que Mme SANKARA échappe avec ses enfants. Ceux qui étaient proches du Président
SANKARA idéologiquement ont été tués ou
mis en prison ou soit obligés de quitter le Burkina. Ceux qui sont restés
devaient être forts, prudents et stratégiques. Les règles juridiques étaient à
la dictat du nouveau pouvoir et dans ce nouveau pouvoir, un groupe très
restreint était le décideur et donnait l’ordre. À partir du soulèvement de
2014, les éléments de ce groupe restreint continuaient à se démasquer par ce
qu’ils n’admettaient pas que leur temps prenne fin. Ces faits dénotent que Mme SANKARA
devait être toujours prudente avec ses enfants. De nos jours, ses enfants sont devenus
grands. Avec le régime actuel, je pense que c’est le moment pour eux de
connaitre le Burkina et de connaitre leurs parents. Je demande à tous ceux qui
peuvent contribuer à ce qu’ils puissent avoir l’occasion de connaitre le
Burkina et leurs parents de le faire pour que leur punition s’arrête car ce
sont des burkinabés innocents. Selon l’information que j’ai, SANKARA, même
après ses 04 ans au pouvoir n’a pas de maison au Burkina. Même si ses enfants
doivent aller loger chez leurs grands-pères, ils doivent venir et peut-être
même se faire une maison.
Ces derniers temps, pendant que le Burkina
continue à subir des actions fomentées avec la complicité des éléments du RSP
de l’ancien système et de certains Hommes politiques, j’encourage le nouveau
régime à garder son calme pour pouvoir installer son système de gouvernance
pour lequel le peuple s’est battu. Ce nouveau système doit être basé en partie sur
la valorisation des ressources humaines, c’est-à-dire mettre l’Homme qu’il faut
à la place qu’il faut. Tout burkinabè conscient voit la différence entre le
début de l’ancien régime et celui de l’actuel régime. Après près d’un an de
pouvoir, malgré les coups d’état fomentés, le nouveau régime n’a pas commandé
la mort de quelqu’un jusqu’à aujourd’hui. Cela est une différence. Ceux qui
parlent de réconciliation doivent être capables de reconnaitre les fautes
commises dans le passé et celles commises aujourd’hui. Lors de la fameuse
journée du pardon (30 mars 2001), ce que j’ai entendu était que le pardon était
demandé pour tous les crimes commis depuis l’indépendance. Malheureusement ceux
qui étaient là et qui semblaient demander le pardon ont continué les crimes.
Que ce soit dans la tradition africaine ou dans les religions, quand on demande
pardon pour une faute, c’est pour ne plus jamais la commettre. Alors que là,
les crimes humains et économiques ont continué jusqu’en 2014. C’est pour cela
que le monde moderne a créé le droit. Si nous acceptons que des criminels de
grands chemins soit jugés et inculpés ; comme le droit est pour tout le
monde, acceptons que le droit soit dit. Le droit en cas de faute a prévu des sanctions
et tout acteur qui a perpétué le mal doit accepter la sanction. Cette sanction
serait pour corriger le fautif et prévenir celui qui n’a pas encore fauté.
J’encourage donc la justice à écouter le cri de cœur du peuple insurgé et à
dire le droit.
En tant que citoyen
burkinabé
Ouagadougou, le 13 novembre 2016
François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
dimanche 6 novembre 2016
Ce que je pense de la célébration du 11 Décembre et de la journée nationale du paysan (JNP)
Cela fait plusieurs années que la fête
de l’indépendance du Burkina Faso se déroule de façon tournante dans les régions.
Un certain nombre d’investissements se font dans les chefs-lieux de région,
dont la réalisation d’infrastructures routières qui est une bonne initiative.
Une citée appelée « citée des forces vives » y est également
construite. C’est surtout par rapport à cette citée que je me donne l’obligation
de faire une analyse et une proposition. Je prends par exemple la citée de
Koudougou : quand je regarde ces villas et la distance de ce site à
Koudougou, je me dis qu’il faut avoir un salaire de plus de 1 000 000 de
FCFA pour être capable de louer une maison dans cette citée et travailler à
Koudougou. Connaissant l’administration Burkinabè, je sais qu’il n’y a pas suffisamment
d’employés à Koudougou qui ont ce salaire. Les employés qui ont le plus besoin
de logement, ce sont les enseignants, la sécurité et la santé. Rares sont ceux
qui parmi ceux-ci, peuvent louer une maison à plus de 50 000 FCFA. Le constat
aujourd’hui est que la majorité de ces villas ne sont pas habitées. Dans les
autres régions ces citées sont dans la même situation que celles de Koudougou.
Si ces investisseurs se mettaient ensemble pour créer une société de
transformation d’un produit propre à la région, cela aurait pu être plus utile,
avec les citées, je ne pense pas qu’on ait résolu un problème essentiel à la région.
Je pense qu’on devait plutôt réfléchir par rapport à chaque région, résoudre
son problème spécifique dont peuvent bénéficier toutes les couches sociales de
la population de la région. Les investissements prioritaires à réaliser dans
une région doivent impérativement être rentables pour l’investisseur et booster
l’économie régionale.
Quant
aux journées nationales du paysan, nous en avons déjà célébré 18. À mon avis, ces commémorations n’ont pas suffisamment fait
évoluer le monde paysan. Après 18 JNP, le problème d’organisation des filières
se pose toujours. Rares sont les organisations qui peuvent s’engager sur un
contrat commercial et l’exécuter au bénéfice de leurs membres. C’est le nombre
d’organisations qui augmente d’année en année mais leurs capacités n’avance
pas. La plupart de celles qui sont visibles ont des dossiers de conflit
financier entre elles en justice. Les services d’accompagnement étatiques n’ont
pas toujours réussit à dynamiser ces structures pour qu’elles puissent rendre
des services économiques à leurs membres. Cela veut dire que les différentes
messes des JNP n’ont pas posé les problèmes réels pour leur résolution. Généralement
lors de ces journées, les paysans qui viennent d’horizon différents prennent
des engagements dont leur structuration ne permet pas l’application et le
contrôle alors que je pense qu’un paysan professionnel planifie sa production
avant d’aller à la JNP. Normalement, c’est le cumule de ces planifications aux
sains des organisations qui devrait être les engagements. Et c’est selon ces
engagements précis que l’Etat peut affiner son accompagnement. En ce moment, le
suivi des engagements des paysans au sein de leurs organisations et
l’accompagnement de l’Etat peuvent être bien évalués. Je souhaite que des réflexions
sur le développement soient menées par les différents conseils régionaux pour
que ceux-ci jouent un rôle qui amène à ce que les spécificités des régions soient
mieux valorisées. La décentralisation n’aura pas de valeur tant que des débats
de ce genre ne se mèneront pas à ce niveau. Les structures décentralisées ne
doivent pas être que des canaux de véhicule politique. Croire que le développement
ne peut venir que de l’argent venant de l’Etat ou de l’extérieur est une
récréation à oublier. Pour moi, le développement des régions doit se baser sur
la promotion de tout ce qui est économie dans la région en collaboration avec
les services étatiques sur place. En France, quand j’ai visité la Bretagne qui
est une des régions qui a attiré mon attention en matière de dévéloppement, on
m’a dit que ce développement est basé sur la cohésion de la population et de
ses ressortissants ; ce qui veut dire une bonne application de la
décentralisation.
En tant que
citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 06 novembre 2016
François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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