lundi 21 décembre 2015

Ce que je pense du cadeau de nouvel an des burkinabé

Après les élections de 2010, les burkinabé qui étaient censés avoir voté Blaise COMPAORE, n’ont pas cessé d’organiser des mouvements de revendications. Ces mouvements sont partis des militaires à la société civile. Ensemble avec les hommes politiques, ce mécontentement traduisait un ral le bol de l’ancien système qui nous gouvernait. Sur la direction des hommes politiques de l’opposition et des membres de la société civile, l’ancien régime est parti. Il restait aux burkinabé de choisir l’homme qui va les gouverner. Les élections du 29 novembre ont permis ce choix en la personne de Rock Marc Christian KABORE. La cour constitutionnelle burkinabé vient de confirmer cette élection. Donc pour moi, après 5 ans de revendication et de mécontentement, la persévérance des burkinabé a fini par leur donner ce qu’ils voulaient ; c’est-à-dire un nouveau président qui n’est pas proposé par l’ancien régime mais choisi par les burkinabé. C’est dans ce sens que je dis que l’élection de Rock Marc Christian KABORE est le cadeau de fin d’année 2015 que le peuple burkinabé s’est offert.

Les 27 ans de règne que des burkinabé ont subi et souvent malgré eux, ont créé des mauvaises habitudes au sein de la population. Si on sait que l’habitude peut devenir une logique sans le savoir, des actions d’incivismes (dues à des abus) en déphasage avec le développement de  la société se sont installées. Or pour que ce cadeau de fin d’année soit le cadeau de la rupture avec l’ancien système, il faut que la population sache que si nous avons choisi un dirigeant pour le changement, il faut que nous acceptons le changement de certains comportements qui étaient devenus nos habitudes et qui  ne peuvent pas être la logique du changement. L’expression « un homme intègre » existe dans toutes les régions du Burkina et cela nos ancêtres ne le disaient pas pour la forme. Si tu ne ressembles pas à ce que ta famille veut, tu pouvais être banni et si un jour tu veux revenir dans la famille, ce retour était possible en acceptant ce que tu avais refusé. Or avec tout ce que les burkinabé ont subi, ça ne leur coûte rien d’accepter la logique du vrai changement qui est une rigueur dans le patriotisme, dans le travail et dans l’intégrité. Cela peut prendre juste un temps pour devenir des habitudes normales. Le nouveau régime qui va s’installer sait très bien qu’il y’ a de la pression. Il ne peut pas gouverner sans rigueur et c’est ce que le peuple lui demande. A titre d’exemple, les entreprises qui construisaient et entretenaient les pistes rurales à qui on était sûr qu’on leur demandait  10 à 15% de pourboire, pouvaient se permettre de ne pas bien faire le travail. Il suffit qu’il donne aussi la part du contrôleur pour qu’on dise que la voie est réalisée dans les règles de l’art. Le ciment et le gas-oil pouvaient être vendus à la population des villages environnants. Les villageois finissaient par être complices de leur propre enclavement. Cette manière existe dans tous les services : santé, éducation, agriculture, l’armée, justice, commerce, etc. C’est cette manière qu’on doit changer.

Je conclu en disant que le peuple burkinabé doit se réjouir avec ce cadeau de nouvel an dans une ouverture d’esprit qui permet à tout un chacun de se poser la question : quelle est l’habitude que je dois personnellement changer ? Il m’arrive de dire que le meilleur juge d’un homme, c’est lui-même. Quand quelqu’un a le courage de s’assoir et se  juger, il peut opter pour le changement sans crier. Ce changement doit prendre en compte ses intérêts et l’intérêt de la société. Durant les années 2014 et 2015, les africains ont eu leur pensé orienter sur le Burkina car ce qui s’y est passé à étonner tout le monde. L’objectif du changement étant le développement pour tous, il faut que tout le monde s’engage. Nous ne sommes pas les premiers en Afrique à prendre la voie du développement mais nous pouvons faire l’extraordinaire car le burkinabé est un travailleur. Je souhaite bonne et heureuse année 2016 à tous les burkinabé.

En tant que Président d’honneur du syndicat des agriculteurs du Burkina (SYNA-B)

Ouagadougou, le 21 décembre  2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

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