Depuis
2002, la date du 12 Juin a été choisie par les institutions internationales pour lutter
contre le travail des enfants dans le monde. L’objectif est d’attirer chaque
année l'attention des décideurs politiques, des acteurs de la société civile et
des employeurs sur le travail des enfants ainsi que les actions et les efforts
nécessaires pour l'éliminer. Ladite journée est célébrée cette année 2016 sous
le thème : « Éliminer le travail des enfants dans les chaînes de production -
C'est l'affaire de tous! ».
Nous
apprenons que ce travail des enfants prend de l’ampleur en Afrique. Cela me
pousse en tant que paysan africain à donner quelques raisons que je pense être
à la base de ce travail des enfants. En effet, dans nos pays africains 70 à 80%
de la population est rurale. Ces ruraux sont pour la plupart des cas, pauvres.
Nous savons aussi que notre façon d’être gouverné à créer la pauvreté dans les
villes. Cette pauvreté dans les villes africaines est accrue par l’exode rural.
Je pense que ces réalités trouvent leur source dans la gouvernance mondiale. L’Afrique a eu tort d’être le dernier
continent à avoir des ressources naturelles importantes. Pour cause, les pays
développés qui ont forcément besoin de ces ressources ne peuvent pas accepter
que le bénéfice de ces ressources soit utilisé pour réduire significativement
la pauvreté en Afrique. Les pauvres de tous les continents subissent ce sort.
Par
ailleurs, nous savons également que les armes sont fabriquées par les riches.
Malheureusement dans ce cas, ces mêmes institutions internationales favorables
à l’élimination du travail des enfants, ne peuvent pas décréter des journées
pour arrêter la fabrication des armes. Je suis donc convaincu que la pauvreté
qui est due à la mauvaise gouvernance, aux guerres qui sont fabriquées pour l’intérêt
de certains pays riches. Ces maux doivent être combattus
par les institutions qui luttent contre le travail des enfants. Tout homme qui gagne sa vie dans son
travail aime son enfant. Les réfugiés et les émigrants sont un exemple de
gens qui souffrent avec leurs enfants ou qui les abandonnent derrière eux.
Bref,
le monde est suffisamment riche et la gouvernance mondiale dans laquelle se trouvent
les institutions internationales promotrices de cette journée mondiale, peut
travailler à équilibrer cette richesse. Cette justice peut permettre à l’Afrique
de bénéficier de ses ressources et on verra que les africains aiment leurs enfants.
En tant que
Président d’honneur du syndicat des Agriculteurs du Burkina
Ouagadougou, le 12 juin 2016
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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