dimanche 6 novembre 2016

Ce que je pense de la célébration du 11 Décembre et de la journée nationale du paysan (JNP)



Cela fait plusieurs années que la fête de l’indépendance du Burkina Faso se déroule de façon tournante dans les régions. Un certain nombre d’investissements se font dans les chefs-lieux de région, dont la réalisation d’infrastructures routières qui est une bonne initiative. Une citée appelée « citée des forces vives » y est également construite. C’est surtout par rapport à cette citée que je me donne l’obligation de faire une analyse et une proposition. Je prends par exemple la citée de Koudougou : quand je regarde ces villas et la distance de ce site à Koudougou, je me dis qu’il faut avoir un salaire de plus de 1 000 000 de FCFA pour être capable de louer une maison dans cette citée et travailler à Koudougou. Connaissant l’administration Burkinabè, je sais qu’il n’y a pas suffisamment d’employés à Koudougou qui ont ce salaire. Les employés qui ont le plus besoin de logement, ce sont les enseignants, la sécurité et la santé. Rares sont ceux qui parmi ceux-ci, peuvent louer une maison à plus de 50 000 FCFA. Le constat aujourd’hui est que la majorité de ces villas ne sont pas habitées. Dans les autres régions ces citées sont dans la même situation que celles de Koudougou. Si ces investisseurs se mettaient ensemble pour créer une société de transformation d’un produit propre à la région, cela aurait pu être plus utile, avec les citées, je ne pense pas qu’on ait résolu un problème essentiel à la région. Je pense qu’on devait plutôt réfléchir par rapport à chaque région, résoudre son problème spécifique dont peuvent bénéficier toutes les couches sociales de la population de la région. Les investissements prioritaires à réaliser dans une région doivent impérativement être rentables pour l’investisseur et booster l’économie régionale.
          Quant aux journées nationales du paysan, nous en avons déjà célébré 18. À mon avis,  ces commémorations n’ont pas suffisamment fait évoluer le monde paysan. Après 18 JNP, le problème d’organisation des filières se pose toujours. Rares sont les organisations qui peuvent s’engager sur un contrat commercial et l’exécuter au bénéfice de leurs membres. C’est le nombre d’organisations qui augmente d’année en année mais leurs capacités n’avance pas. La plupart de celles qui sont visibles ont des dossiers de conflit financier entre elles en justice. Les services d’accompagnement étatiques n’ont pas toujours réussit à dynamiser ces structures pour qu’elles puissent rendre des services économiques à leurs membres. Cela veut dire que les différentes messes des JNP n’ont pas posé les problèmes réels pour leur résolution. Généralement lors de ces journées, les paysans qui viennent d’horizon différents prennent des engagements dont leur structuration ne permet pas l’application et le contrôle alors que je pense qu’un paysan professionnel planifie sa production avant d’aller à la JNP. Normalement, c’est le cumule de ces planifications aux sains des organisations qui devrait être les engagements. Et c’est selon ces engagements précis que l’Etat peut affiner son accompagnement. En ce moment, le suivi des engagements des paysans au sein de leurs organisations et l’accompagnement de l’Etat peuvent être bien évalués. Je souhaite que des réflexions sur le développement soient menées par les différents conseils régionaux pour que ceux-ci jouent un rôle qui amène à ce que les spécificités des régions soient mieux valorisées. La décentralisation n’aura pas de valeur tant que des débats de ce genre ne se mèneront pas à ce niveau. Les structures décentralisées ne doivent pas être que des canaux de véhicule politique. Croire que le développement ne peut venir que de l’argent venant de l’Etat ou de l’extérieur est une récréation à oublier. Pour moi, le développement des régions doit se baser sur la promotion de tout ce qui est économie dans la région en collaboration avec les services étatiques sur place. En France, quand j’ai visité la Bretagne qui est une des régions qui a attiré mon attention en matière de dévéloppement, on m’a dit que ce développement est basé sur la cohésion de la population et de ses ressortissants ; ce qui veut dire une bonne application de la décentralisation.
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 06 novembre 2016

François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com   

jeudi 3 novembre 2016

Ce que je pense des grèves au Burkina Faso



La grève fait partie des droits de l’Homme libre surtout quand il travaille et est payé par une tierce personne ou structure étatique. Dans la démocratie, l’Etat doit être préoccupé par le fait que tout Homme doit avoir du travail et vivre décemment de ce travail. Au Burkina Faso, cela fait près d’un an que dans les services étatiques et privés, les grèves se succèdent et se chevauchent. En étant Agriculteur, donc un privé, je suis ces mouvements de grève avec attention. Souvent, nous Agriculteurs, nous sommes victimes. C’est le cas par exemple quand les enseignants et les agents de santé grèvent. Je me suis donc trouvé dans l’obligation de faire une analyse.
À mon avis, une partie du problème se retrouve dans le changement de régime qui forcément doit amener une autre forme de gouvernance. Pour se maintenir au pouvoir, l’ancien régime avait comme système, le réseautage dans les services. En effet dans chaque service, il fallait avoir un groupe d’Hommes acquis à sa cause et cela même pour camoufler des faits malsains. Les éléments de ce réseau n’avaient pas forcément besoin d’être des Hommes de qualité dans le travail et cela jouait forcément sur la direction des services. Une partie des décorations se faisait par ce canal. Les Hommes qui ne croyaient qu’au travail bien fait dans leur service étaient souvent combattus s’ils n’étaient pas dans le réseau. Travailler pour l’intérêt de la nation dont on fait partie avait perdu son sens. Si le Burkina existe aujourd’hui, c’est  parce que nos ancêtres ont travaillé pour qu’il existe et du temps de nos ancêtres, les louanges leurs étaient faites par rapport aux services rendus à la société. Pendant l’ère Compaoré, on dirait que plus on se sert malhonnêtement pour avoir la fortune, plus on a des louanges. Or le travail fait dans les règles de l’art avec patriotisme et honnêteté était un fait ordinaire sous le règne de son prédécesseur Sankara. Des travailleurs ont été brimés sous le système Compaoré. Le régime actuel est en train de subir ces séquelles.
Face à cette situation que faut-il faire ? Comme le travail honnête est le seul libérateur de l’homme, je demande aux vaillants travailleurs malgré leur droit de grève qui est légitime, de prioriser le travail et le dialogue. Chaque fois qu’un service s’arrête, c’est une pièce de la machine du Burkina qui ne fonctionne pas ; alors que le Burkina fait partie de la mondialisation qui bouge tous les jours. Un pays comme le Burkina qui fait partie des pays les pauvres accroit son retard chaque fois qu’il s’arrête pour grever. Cela va se répercuter  sur nous et nos enfants car c’est le travail que nous nous faisons aujourd’hui qui va créer le travail de demain pour nos enfant. Sachons également que chaque fois que le Burkina s’arrête, les autres pays continuent, personne ne nous attends. Certains font leurs bénéfices quand nous sommes en train de nous chamailler. C’est ça aussi la règle non dite des affaires.
Je demande aux différents chefs de services et directeurs, de rompre avec le passé en bannissant le mensonge, les intrigues et en reconnaissant le mérite du travail bien fait. Je souhaite également que les chefs de services et les directeurs soient nommés par rapport à leur  qualité, leur honnêteté et leur capacité de travail. Une nomination ne doit pas être qu’un privilège à l’endroit de la personne à laquelle elle est accordée, mais elle doit avantager le service dans sa bonne marche. J’ai l’habitude de dire qu’un leader ne se sert pas mais il sert. Le nouveau Burkina se fera avec des burkinabés conscients de ces principes de développement. Il faut la  cohésion et l’honnêteté. Des pays comme la Corée du sud et le Vietnam nous montrent un bon exemple. En Afrique certains pays ont commencé à se faire respecter dans la bonne gouvernance et là je vous laisse imaginer. Je souhaite qu’un jour le Burkina soit compté parmi ces pays qui donnent le bon exemple.
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 03 Novembre 2016

François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com   

jeudi 27 octobre 2016

CE QUE JE PENSE DE L’INSÉCURITÉ AU BURKINA FASO



           L’insécurité a commencé au Burkina Faso à partir de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses compagnons le 15 octobre 1987. Une série d’assassinats se sont également succédé durant les 27 ans de règne de Blaise Compaoré ; à cette série de crimes s’en est suivie l’insécurité financière pendant laquelle lui et son clan ont toujours été les privilégiés sur la richesse du Burkina. Pour ceux qui connaissent cette famille, elle n’a pas hérité de richesse. Au contraire, elle a été soutenue par des familles dont  celle du père de Sankara. Le 31 octobre 2014, après un carnage de la jeunesse, Monsieur Compaoré a été obligé de se retirer avec un convoi de voitures et de fortune.  Comme la révolution du peuple burkinabè n’en voulait pas au physique, lui et son clan se sont presque tous retirés du pays avec des fortunes ; sauf quelques-uns qu’on a pu arrêter. Dans le passé, ils ont été les professionnels de l’insécurité dans plusieurs pays et comme ils se sont tous cachés dans des pays voisins, ils continuent à perpétuer leurs habitudes de violence, surtout qu’ils avaient des amis violents. Au nom du peuple burkinabè et au nom du Burkina qui reste leur patrie, nous leur demandons pour la grâce de Dieu, de laisser le Burkina tranquille pour pouvoir revenir au Burkina quand les préalables seront gérés.
          Après l’insurrection, des élections ont porté Rock Marc Christian KABORÉ Président au Burkina Faso ; un progressiste non violent et pacifique. Le peuple burkinabè qui a été manipulé pendant ces 27 ans s’est sacrifié pour avoir accès à une vraie démocratie. Ce peuple ardent et travailleur souhaite le développement. La population du Burkina est ouverte à l’extérieur et cette ouverture permet à la population une symbiose d’harmonie permettant ainsi aux acteurs de se compléter. C’est dans ce sens que le peuple burkinabè attend de tous les peuples qui aiment la paix et la justice une bonne collaboration entre les institutions, les nations et les peuples. Ce peuple compte sur sa propre force de travail éprouvée. Mais la mondialisation oblige, nous avons besoin d’une complémentarité avec les autres peuples pour arriver au développement. Je dis à tous les partis politiques que la démocratie commence par le patriotisme et l’humilité. La démocratie c’est le partage des idées pour construire et cette maison à construire qu’est le Burkina, nous sommes obligés de la bâtir ensemble car tout le monde y habite. La démocratie dans la haine et la méfiance n’a jamais servi. L’homme dans sa nation doit travailler pour avoir une contribution positive car à la retraite, c’est de cela que tu pourras te venter publiquement. Le peuple burkinabè a été patient et c’est ce peuple qui demande à tous les hommes politiques patience et collaboration. Que Dieu protège le Burkina Faso.
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 27 octobre 2016

mercredi 19 octobre 2016

CE QUE JE PENSE DE LA CONSTITUTION EN COURS D’ÉLABORATION AU BURKINA FASO



Sur ordre des 1ères autorités du pays, le Burkina Faso a entamé l’élaboration d’une nouvelle constitution afin de passer à la 5ème république. À cet effet, une commission constituée de représentants de la majorité au pouvoir, de l’opposition politique, de la société civile, de juristes et de constitutionnalistes, a été mise en place. Nous pouvons nous féliciter de la composition de cette commission car une nation, pour prospérer, a besoin d’une constitution adaptée. Nous souhaitons donc une bonne collaboration et complémentarité entre ces acteurs.
Au village, un de mes grands-pères, a proposé un jour en conseil de famille, d’immoler « sur les ancêtres », des porcs à la place des chèvres. En effet pour lui, le porc a plus de viande ; ce qui permettrait à toute la famille d’être bien servie. Un de ses conseillés a demandé si les ancêtres allaient accepter le sang du porc. Mon grand-père dans sa réponse a dit que c’est la cohésion entre eux les descendants que les ancêtres appréciaient ; que si eux qui étaient vivants s’accordaient tous sincèrement pour remplacer le porc par la chèvre, les ancêtres accepteraient leur offrande. Des images de cohésion de ce genre existent dans toutes les religions. C’est donc valable pour le développement et la paix sociale de tout un peuple.
Dans la perspective d’une paix sociale durable, une commission de réconciliation avait déjà été mise en place par la transition. Je trouve que l’initiative était très bonne; je souhaite également plein succès à cette commission. En effet, elle veut nous réconcilier sur le passé mais la constitution nous prépare pour le futur en tirant leçon du passé. Au Burkina Faso, nous avons déjà eu une journée nationale de pardon. La majorité de nos notables étaient habillés entièrement en blanc; des pigeons blancs ont été lâchés pendant cette journée décrétée en faveur du pardon entre fils et filles du Burkina. Mais en 2011, après les mutineries de l’armée, il y a eu un massacre inégalé des jeunes revendicateurs à Bobo Dioulasso. Ce sang a entaché les boubous blancs portés lors de la journée nationale du pardon passée ; les pigeons blancs ont disparu. Ces massacres ont continué jusqu’en 2014 et tout le monde connait la suite des faits.
Pour qu’une nation avance, il faut des règles pour tous et leur respect par tout le monde. La nouvelle constitution doit pouvoir mettre fin à l’hypocrisie. Par ailleurs, l’insurrection et les élections ont montré que le pouvoir est donné par le peuple; il doit désormais être exercé pour l’intérêt de l’ensemble du peuple burkinabé et non pour un « noyau ».
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 20 octobre 2016

François B. TRAORE
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com   

dimanche 9 octobre 2016

CE QUE JE PENSE DE L’APPLICATION DE LA DÉMOCRATIE EN AFRIQUE



Pour moi la démocratie vient de la liberté. La liberté, c’est travailler et gagner ta vie à la sueur de ton front. Chaque homme libre doit aimer la liberté de l’autre. C’est de là que nait la cohésion et la complémentarité. J’appelle tout cela la civilisation. Je suis natif d’une grande famille car mon père avait beaucoup d’enfants qu’il aimait au même niveau. Quand l’heure du repas arrivait dans la famille, il s’assurait d’abord que tout le monde soit là avant qu’il ne commence à manger. Lorsque le repas était accompagné de viande, il mettait la viande en petits morceaux et faisait de telle sorte que chacun ait sa part. Quand le repas ne suffisait pas, il se contentait de quelques poignées en nous laissant le reste et veillait à ce que les plus grands ne mangeaient pas tout pour ne rien laisser aux plus petits. S’il n’était pas là pendant le repas et qu’il venait trouver un étranger à la maison, ma mère lui apportait sa part de nourriture. Mais avant de manger, il s’assurait que l’étranger a mangé. Cette philosophie familial, mon père et ma mère étaient unanimes là-dessus. En Afrique, dans toutes les familles, l’amour du prochain est beaucoup cultivé et perpétué.
L’Afrique d’aujourd’hui est dans le processus de la démocratie. Particulièrement au cours des années 2015 et 2016, plusieurs pays africains ont fait de nouvelles élections pour la gouvernance nationale et locale. Cela fait plusieurs années qu’on parle de démocratie en Afrique mais le constat sur la population pour moi est toujours amer. Je ne sens pas beaucoup la liberté et le travail bien fait. Le favoritisme dans cette démocratie fait que souvent on n’a pas plus de 20% de gens qui travaillent correctement. Ces 20% sont découragés par ceux qui ne travaillent pas bien si bien que la corruption est devenue un mode de vie dans certains services. Il m’a l’air que la corruption est devenue l’outil majeur de compétition dans les pays africains. Ne soyons donc pas surpris que l’insécurité persiste. J’ai suivi un reportage sur le Vietnam qui est sorti de la guerre dans le années 70 après l’indépendance des pays africains. À mon avis aucun pays africains ne peut se comparer au Vietnam aujourd’hui en matière de développement. Alors, la question suivante s’impose : En Afrique la démocratie se limite-t-elle seulement aux élections ? Nos partenaires Occidentaux accusent certains de nos hommes politiques de biens mal acquis et quand ces Occidentaux ne sont pas contents, ils gèlent les avoirs de ces hommes politiques. Ce fait veut dire que ces avoirs sont tellement colossaux et douteux qu’ils ne peuvent pas rester en Afrique ; et même la progéniture de ces hommes politiques ne peut pas souvent avoir accès à l’argent qui a été déposé en Occident.
 Au Burkina Faso, nous avons vécu une période exceptionnelle que le Président Thomas SANKARA a appelé « la révolution démocratique et populaire ». Le choix de nos dirigeants locaux se faisait en public ; les travaux d’intérêts collectifs se faisaient dans tous les villages ; la corruption était systématiquement combattue. Certains responsables de haut niveau, corrompus, étaient appelés «  les délinquants aux cols blancs ». Nous, en tant qu’agriculteurs, nous n’étions pas oubliés. À titre d’exemple, SANKARA disait une fois aux encadreurs : « Nous avons dit aux agriculteurs de produire, ils ont produit beaucoup de céréales. Vous allez entrer dans tous les villages pour leur acheter ces céréales pour que leurs efforts soient bénéfiques à leurs familles ». Par ailleurs, pour lui, le coton devait être transformé au Burkina. C’est ainsi que  porter du Faso Danfani était un signe d’intégrité et de patriotisme. En 1986, le prix du coton était de 80F CFA le kilogramme. SANKARA a décidé en 1987 que le prix du kilogramme de coton soit 100 F CFA. Tous les paysans étaient contents. Son assassinat a eu lieu le 15 octobre. En début novembre, mon groupement avait commencé à peser le coton à 100 F CFA le kilogramme. À notre grande surprise, dès l’installation du nouveau pouvoir, le prix du coton a été revu à la baisse, notamment à 90F CFA le kilogramme. Depuis ce jour, nous avons fait la différence entre l’ancien régime et le nouveau régime. Des progressistes comme SANKARA ont rarement été compris en Afrique pendant leur présence. Ils ont toujours été trahis par leur proche entourage. 27 ans après, nous avons vu ce que cela a donné comme conséquences. En somme, l’Afrique a des références si elle veut bien se rappeler. Pour moi, quand la démocratie est bien appliquée, tout le monde gagne et cela est aussi possible en Afrique. Que Dieu accompagne le peuple africain.         
        En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 09 octobre 2016
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com