jeudi 13 décembre 2018

Ce que je pense du salon de l’élevage (SABEL) du Burkina Faso



Du 27 novembre au 01 décembre 2018, s’est déroulé le salon international de l’élevage du Burkina Faso avec une forte implication de la chambre d’agriculture. Chose que je trouve normale car la chambre d’agriculture est représentée dans tous les villages. Avec son implication, on a la chance que l’information soit bien véhiculée dans le milieu rural. Au Burkina Faso, environ 86% de la population est rurale. L’occupation principale de ces ruraux, c’est l’agriculture et l’élevage. Ce qui est paradoxale, est qu’on ne finit pas avec le conflit agriculteur/éleveur. Cette foire à montré le contraire. On voit plutôt une complémentarité entre les deux sous-secteurs. Dans le vieux temps, c’est la nature qui nourrissait les animaux. Il suffisait tout simplement de chasser les animaux mettre dans la brousse et ils se nourrissaient. L’accroissement de la population a augmenté la surface des champs. Comme les résidus des champs sont plus nourrissants, les éleveurs cherchent souvent à se servir eux même dans les champs. Les interventions des agents de l’agriculture et des l’élevage n’ont pas pu résoudre le problème.
 

Pendant ce salon, j’ai été heureux de constater plusieurs efforts par-ci, par-là, de valorisation des résidus. Les chercheurs ont démontré une autre façon d’élevage en l’occurrence l’élevage moderne dans plusieurs domaines. L’élevage, ce n’est pas une chance, c’est une maîtrise. Les artisans ont montré leur capacité d’adaptation dans la fabrication des outils utiles pour l’élevage. C’est l’occasion pour moi de féliciter mon ami, son excellence le naaba Tigré de Saponé pour l’invention de sa broyeuse KATO et surtout qu’il a commencé à valoriser l’énergie solaire sur ses machines. Ce qui montre que le Sahel a des avantages dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage. Au Canada, pendant près de trois mois, les éleveurs sont obligés de mettre les animaux dans les maisons parce qu’il neige. Pendant tout ce temps, les animaux sont nourris par du foin et des graines. Un agriculteur canadien nous dira qu’on est plus avantageux que lui. Pourtant, c’est à partir de l’Occident que le lait, les œufs et certaines viandes sont importées en Afrique. Dans ces pays occidentaux, la population rurale n’excède pas 5%. Chez nous aussi, la modernisation et l’organisation des acteurs du secteur rural pourrait donner du métier décent à la jeunesse dans le milieu rural. Je souhait également que l’implication de la chambre d’agriculture soit un canal par lequel, la sensibilisation passe pour réduire les feux de brousse. A ce niveau, agriculteurs et éleveurs, ont intérêt.


En tant que vétéran agricole

Ouagadougou, le 13 décembre 2018

TRAORE B. François
Agriculteur Burkinabé
Docteur Honoris Causa de l’Université de Gembloux
www.francoistraore.blogspot.com


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