La société SEMAFORT est une structure crée il y a
environ un an à Bobo Dioulasso dont le projet est de faire produire des
semences hybrides à haut rendement qu’elle va mettre à la disposition des
agriculteurs burkinabés. Dans ce sens, elle collabore avec l’Université, toute
la recherche et les paysans burkinabés pour avoir de la semence adaptée aux
besoins de consommation divers pour les humains et l’élevage. Le 10 octobre
2018, j’ai participé dans ce sens à une journée de démonstration et
d’information au profit des acteurs du monde paysan et de leurs
accompagnateurs. Comme céréales, ils ont plusieurs variétés de maïs et de
sorgho. Selon les variétés de maïs en expérimentation, le rendement peut aller
de 5 à 13 tonnes par hectare en appliquant la fumure organique et l’engrais aux
doses recommandées. Le suivi du parasitisme est aussi recommandé avec les
produits adaptés. Le rendement du sorgho peut atteindre 6 tonnes à l’hectare
dans les mêmes conditions. Les expérimentations sont faites par des
agriculteurs. Nous avons été impressionnés par la satisfaction des producteurs
qui avec eux ont fait le travail. C’était l’occasion pour nous de comprendre
pourquoi nous continuons à importer des céréales pendant que 87% de la
population sont des ruraux. Nos rendements ne sont toujours pas suffisants
comparés à ceux des autres. Nous savons que la science dans l’histoire, a guidé
nos parents dans l’agriculture et aujourd’hui la science moderne venant de
l’instruction offre d’autres opportunités dont il faut profiter. Sinon nous
n’aurons pas de raison d’avoir des chercheurs qui peuvent comprendre les
sciences pointues et les mettre à notre disposition. Depuis le début des années
2000, j’ai effectué une mission au Canada et les agriculteurs étaient déjà à 14
tonnes à l’hectare pour le maïs. Un brésilien présent à la démonstration de SEMAFORT
disait que chez eux, ils ont ce haut rendement avec une pluviométrie qui ne dépasse
pas 300,0 mm par an dans certaines zones.
Un autre aspect à prendre en compte est qu’on peut
avoir des céréales de haute qualité homogène qui facilitent la transformation.
Si jusqu’à présent des céréales sont importés pour la bière au Burkina, cela
est dû à la recherche de qualité qui n’est pas souvent présente dans notre
système de production. Je soutien donc fortement cette société et ses
collaborateurs pour une perfection et un rendement qui permet de bien valoriser
ce métier rural.
En tant que vétéran agricole
Ouagadougou, le 14 Octobre 2018
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur Honoris Causa de l’Université de Gembloux
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