mardi 19 septembre 2017

CE QUE JE PENSE DE L’EFFET DE LA CIVILISATION SUR LE CLIMAT



            Mon analyse de la science et l’histoire est qu’à l’origine, l’humain vivait dans la nature et mangeait directement ce qui s’y trouvait tout comme les poissons qui se nourrissent entre eux dans l’océan. Avec l’évolution du cerveau de l’homme, il y a eu la sédentarisation et celle-ci l’a poussé à faire des réserves de nourriture. C’est dans cette évolution qu’il a commencé à prélever les plantes qu’il préférait pour son alimentation et au fur et à mesure, il a commencé lui-même à les planter et à domestiquer les animaux les plus dociles. L’homme a donc toujours été à la recherche du confort pour sa communauté. Dans la recherche de ce confort, il est arrivé que des humains se fassent la guerre, soit pour préserver leurs territoires, soit pour se défendre où pour attaquer d’autres communautés afin d’obtenir des territoires ou des biens. Ce qui est curieux est que tous les peuples se sont civilisés à leur manière pour se nourrir, se vêtir, se loger ou se déplacer. On peut donc dire que les civilisations à l’époque se différenciaient par l’alimentation que chaque peuple avait choisie. La conquête entre les humains s’est accentuée à partir des moyens de déplacement. Plus on se déplaçait loin, plus on pouvait combattre d’autres personnes et s’approprier leur niveau de civilisation et leurs biens. C’est à cette période que le déséquilibre a commencé à s’installer. Cette conquête a commencé à donner du pouvoir à des clans et à des nations. Avec ce pouvoir, le matériel a été multiplié, sa puissance a été améliorée et continue d’être améliorer.  Au fur et à mesure que le matériel augmentait, les besoins de l’homme dans la nature ont aussi augmenté si bien que l’homme est devenu pesant sur son environnement à cause de ses besoins de nutrition, d’aisance et de son désir de domination. A mon avis, c’est l’origine du changement climatique. Ce qui veut dire que chaque humain a une part de responsabilité aussi petite soit-elle, même si on sait que c’est la recherche du matériel pour la domination par les grands pays qui a accéléré le phénomène de destruction de la nature.

            Moi, je suis agriculteur. Dans mon pays le Burkina Faso, cette année nous avons vécu une disparité de la pluviométrie très déséquilibrée d’une zone à l’autre. Ce qui n’a pas facilité une bonne installation de la campagne et une bonne évolution des plants. En plus de cela, nous avons eu un parasitisme rarement vu sur le coton et les céréales. Nous avons des inquiétudes concernant la finalité de la campagne. Dans notre quête permanente de lutte contre la pauvreté, quand quelque chose nous arrive en dehors de nos efforts, nous sommes obligés de lever le ton en disant : « Tout est en train de changer ! ». Nous voulons donc que les Nations Unis soient à l’écoute des humains et particulièrement des agriculteurs africains dont la majorité est à l’étape de travailler pour survivre. Et nous demandons un soutien à tous ceux qui mènent les actions humanitaires, toutes les ONG pour qu’on nous écoute car tous les humains sont sacrés.

            L’initiative de Paris sur le changement climatique qui a été une des rares fois où tous les représentants du monde entier se sont retrouvés et ont accepté qu’ils sont tous responsables, chacun selon sa capacité, du changement climatique était donc raisonnable. Si nos ancêtres, sans se concerter ont tous décidé de dompter la nature, il est donc normal que ce monde civilisé d’aujourd’hui soit conscient qu’il peut mener des actions qui peuvent permettre à l’humain de préserver cette nature dont il a toujours besoin pour s’épanouir. Nous avons des puissances qui ont du matériel comme la bombe nucléaire qui peut tout détruire en une fraction de seconde. Si nous décidons ensemble de préserver cette nature, nous pouvons aussi avoir ces moyens. Bien sûr que d’un pays à l’autre, il y a un déséquilibre de capacités mais c’est quand même sur la même terre que nous voulons tous vivre. Les catastrophes naturelles dues aux changements climatiques n’ont pas de frontière. En Afrique, ce sont des sécheresses et des inondations qui aggravent la famine et la pauvreté. Ailleurs ce sont des pluies et des vents violents comme ceux qui ont commencé au Texas en faisant beaucoup de morts et de dégâts matériels qui continuent à prendre l’autre partie du monde, traumatisant les humains en détruisant leurs biens. Tout ceci montre que malgré la puissance économique et d’armement, personne n’est épargné, pauvres comme riches. Les engagements de Paris doivent donc être d’actualités sinon améliorés mais ils ne sont pas à réduire car plus on met du temps, plus la situation s’aggrave. Que les riches investissent donc plus pour aider les pauvres n’est que normal parce qu’il ne faut pas que le pauvre dans sa survie soit toujours obligé d’avoir comme moyen de survie seulement la nature. Cela suppose que les guerres que les humains ont faites pour s’enrichir, ne soit plus provoquées. L’Organisation des Nations Unies dans laquelle des talents capables de mener de telles réflexions existent, doit rentrer dans l’histoire en s’appropriant ce sujet. Nous gardons donc l’espoir que ce monde civilisé est capable de mener des actions qui préservent l’humain et son environnement pour une prospérité qui ne nuit à personne.

Ouagadougou, le 19 Septembre  2017

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
 BURKINA FASO

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