dimanche 3 septembre 2017

CE QUE JE PENSE DE L’ANNULATION DES RÉSULTATS DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES AU KENYA



La cour suprême Kenyane vient d’annuler les résultats des élections présidentielles du 08 Août 2017. A en croire la presse nationale et internationale et même les réseaux sociaux, cette décision sort de l’ordinaire de ce que nous avons l’habitude de voir en Afrique. Ce que j’ai compris est que le perdant avait déposé une plainte. Malgré tout ce qu’on peut dire, il l’a fait quand même. Et quand la cour suprême a décidé de l’annulation de la prétendue victoire du Président sortant Uhuru KENYATTA, celui-ci s’est malgré tout plié à cette décision. Il faut également dire que ces élections avaient été supervisées par des experts internationaux comme ceux régionaux qui ont tous sillonné le pays pour se rassurer du bon déroulement des élections. Après l’annonce des résultats, je n’ai pas senti une réaction contradictoire de ces experts internationaux et régionaux dans le sens de révéler des anomalies qui puissent mettre en cause cette élection. C’est plutôt la réaction des militants de l’opposition et leur candidat Raila ODINGA que nous avons tous entendue. Pour ma part, la seule chose à saluer dans le processus de cette élection et venant du niveau international, c’est d’avoir encouragé le candidat perdant à déposer plainte pour éviter les affrontements. Il apparait évident que beaucoup de leçons peuvent être tirées de ce qui vient de passer au Kenya avec ces élections.

La leçon que je tire est que les experts internationaux et régionaux sont des carriéristes. En effet, ils ont souvent une mission voilée à accomplir pour plaire à leurs mandataires et continuer à mériter leur confiance surtout si on sait que le travail qu’ils font n’est pas gratuit. Ils sont pris en charge avec des émoluments exceptionnels. Donc arriver à faire plusieurs missions de ce genre garanti leur existence. Il y a donc de quoi ne pas trop compter sur leur objectivité. Dans le processus de cette élection, je pense que c’est le peuple africain et ses hommes politiques qui reçoivent par là une leçon. Le nationalisme, le patriotisme et le courage décisionnel qu’il faut pour chaque pays du monde, sont des valeurs humaines et progressistes souvent rares en Afrique. D’abord, toute la population doit s’impliquer en âme et conscience pour mériter leurs dirigeants. Pour y arriver, l’homme politique doit être d’abord un éducateur. Il doit aider à une prise de conscience de la population en lui indiquant comment elle peut mieux travailler et bénéficier des fruits de son labeur et pour que chaque personne sache que ce qui est bien pour soi-même est bien pour les autres. Un homme politique responsabilisé pour une mission doit être un homme exemplaire dans la société. La politique ne doit pas être faite seulement pour gagner sa vie en profitant des opportunités qui se présentent.

Quelqu’un a dit ici au Burkina que « Mamadou et Binéta sont devenus grands ». Cela veut dire que depuis la colonisation, l’école a commencé à exister en Afrique. Le niveau d’instruction qu’il y a dans la société civile, dans les fonctions publique et privée permet à ce qu’on ait des hommes conscients. Un de mes amis paysans m’a dit un jour qu’il voit beaucoup de fonctionnaires qui dans l’exercice de leur métier, ne méritent pas leurs salaires. Aller dans la fonction publique pour certains, c’est juste une porte ouverte pour ne pas travailler mais avoir son salaire à la fin du mois. Et c’est souvent eux qui deviennent des représentants politiques par ce qu’ils ont le temps et les bras longs. La conscientisation du peuple évoquée plus haut ne passera jamais par ce genre de personnes qui dans le milieu où ils vivent ne constituent pas un exemple professionnel dans leur métier. En conclusion, sans vouloir me mettre du côté de l’opposant ou de l’ancien Président du Kenya, je veux tout simplement que les pays africains sachent que le Kenya vient de montrer qu’il y a des intellectuels qui osent prendre leurs responsabilités. Et cela doit se passer ainsi à tous les niveaux en Afrique, il faut que la population sorte gagnante ; c’est l’objectivité pour la cause de la nation qui doit guider tout le monde. Les actions ou les interventions du niveau international ne peuvent être utile pour nous que si nous sommes conséquents avec nous-même. Je reste convaincu que l’Afrique va décoller car les capacités et les ressources existent. Avec une vraie prise de conscience, ce rapport « gagnant-gagnant » avec tous les partenaires deviendra être effectif.
En tant que citoyen Burkinabé
Ouagadougou, le 03 Septembre 2017

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com

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