Le
25 novembre 2013, j’ai été invité à un débat organisé par Confrontation Europe en partenariat avec la Fédération Nationale des Industries de
l’Agroalimentaire et de Transformation du Burkina (FIAB). L’objet de la discussion était de réfléchir sur les enjeux de coopérations entre l’Union
européenne et l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans les secteurs de
l’agriculture et de l’agroalimentaire. Étaient invités à cette rencontre
des représentants de l’UE vivant au Burkina Faso et en Afrique et des
représentants de la société civile burkinabè.
A
l’introduction, l’initiatrice de ces débats, la directrice de FIAB, a fait le
bilan du partenariat entre l’Afrique et l’Europe. Elle a parlé de la crise
financière aujourd’hui en Europe en faisant allusion aux progrès économiques
que l’Afrique est entrain de faire ces derniers temps. Elle a conclu en donnant
son opinion sur la façon dont l’Afrique et l’Europe pourraient faire pour mieux
fructifier leurs relations en prenant en compte la sécurité alimentaire. Pour le
représentant de l’Union européenne, il est prévu des financements du 11e
FIAB, un certain nombre d’accompagnements dans des domaines cibles dont la
sécurité alimentaire, la santé et la bonne gouvernance.
Selon
la société civile burkinabè, le financement sur la bonne gouvernance doit être
bien reparti jusqu’à l’accompagnement de la décentralisation ; il doit aussi permettre
aux acteurs de terrain de connaitre leurs droits et leurs devoirs. Le peuple
doit être éduqué pour une conscientisation vers son développement pour que la
population se fasse confiance. Selon certains participants, l’UE doit assouplir
sa procédure pour que les acteurs de la société civile et des associations
puissent avoir accès à ses financements.
C’est
lorsque ceux-ci ont accès aux financements, que l’UE impulse leur développement.
Ainsi ils pourront produire suffisamment pour leur propre alimentation avec des
excédents à commercialiser. Ces excédents peuvent faire appel aux
transformateurs. L’accompagnement de ces transformateurs est également très
important. Cela facilite l’industrialisation et crée des emplois pour la
jeunesse. Aussi, les denrées alimentaires pourront être conservées plus
longtemps et même leur qualité nutritionnelle améliorée par l’essor des
industries agro-alimentaires.
Nous
savons que dans l’industrialisation et dans la technologie, l’UE est un
partenaire incontournable. Mais ce partenariat doit être du gagnant-gagnant,
donc sincère. Les leçons du passé doivent nous servir. Dans le passé, à titre
d’exemple, la France, l’Angleterre, la Belgique, le Portugal et l’Allemagne ont
colonisé les pays en Afrique. Après la guerre 1939-1945, l’Allemagne a été
sanctionné. Parmi ces sanctions, il y’avait la dépossession de l’Allemagne de ses
colonies en Afrique. 50 ans après, l’Allemagne est devenue le pays le plus
puissant économiquement en Europe.
Je
souhaite que cette image de l’Allemagne jadis dépossédée de ses colonies et qui
est devenue une puissance économique nous fasse réfléchir. Dans l’évolution du
monde, la population africaine est restée majoritairement pauvre et pendant que
ces principaux pays colonisateurs sont en crise financière, l’Allemagne
s’enrichit. L’Europe et l’Afrique doivent avoir le courage de parfaire leur partenariat.
Les crises de conflits actuels en Afrique ne sont que le résultat du passé mal
conçu. Le passé ne doit pas nous empêcher d’avancer ; nous devons plutôt y
tiré leçons.
Aujourd’hui,
l’Afrique a de nouveaux partenaires qui la convoitent et qui même inquiètent
souvent l’Europe. Mais nous devons positiver tout cela en faisant une bonne
analyse pour prendre de bonnes décisions. J’ai l’habitude de dire que la paix,
c’est un résultat qui s’entretient permanemment. Pour moi l’Europe et l’Afrique
ont des atouts qu’ils partagent, il suffit de mieux les valoriser.
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16
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BURKINA FASO
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