Ce que j’ai compris des recherches scientifiques
est que notre monde est le résultat d’un phénomène qui a évolué pendant des
millions d’années et qui nous a donné quelque chose que nous appelons nature.
De cette nature, est sorti l’Homme. L’évolution
de l’intelligence de cet homme, lui a
permis de comprendre la nature et s’en servir. Pendant que le phénomène de l’évolution de la
nature continuait, l’action de l’Homme a créé un deuxième phénomène. En observant
cette nature, son intelligence s’est développée. Ce qui l’a amené à créer la
philosophie. En ne voulant pas que l’évolution de la nature le surprenne, il a
découvert la logique de cette évolution, l’a comprise, s’y est adapté et a créé
des idées philosophiques pour vivre mieux. La logique de l’évolution de la
nature alimente donc la philosophie de l’homme et lui permet de choisir ce
qu’il veut.
De
la philosophie de l’Homme est sortie l’idéologie. Cette idéologie a été le
socle de la constitution de la société par l’Homme. Mais, elle n’est pas toujours basée sur une logique ;
elle est fréquemment basée sur l’objectif qu’on veut atteindre. C’est là, l’origine du bien et du mal. C’est
ainsi que l’idéologie a façonné la société : d’un village à l’autre, cette
métamorphose pouvait être différente de même d’une communauté à une autre. Les
idéologies vont créer ainsi les guerres entre les villages, les tribus et les
pays. Malgré cette situation, l’idéologie n’a pas pu détruire la société sauf
que la philosophie après l’idéologie, ne prenait plus sa source que dans la
nature, mais aussi dans le résultat des idéologies. Ce fait a manipulé la philosophie
en plusieurs formes de logiques. En revanche, comme le caractère de la
philosophie est généralement positif, il arrive que la philosophie recadre les
idéologies.
Le
phénomène de l’évolution dans lequel est sortie une philosophie qui a souvent
orienté l’idéologie, a abouti à notre monde moderne. Pour éclaircir ce que je
dis, je cite le capitalisme et le communisme comme exemples. Ils sont nés de
l’idéologie influencée par une philosophie ; seulement cette philosophie
n’a pas été influencée que par la nature. De nos jours, le communisme s’est
plus ou moins effondré pour laisser sa place au capitalisme, au libéralisme et au
socialisme parce qu’il avait des limites. Dans le capitalisme, l’Homme le plus
riche a le droit sur toute la nature et même sur les autres Hommes. C’est ainsi
que les noirs ont été déportés en Europe, aux États-Unis et en Moyen Orient. L’énergie
des hommes et des femmes noirs utilisée au maximum, a contribué à enrichir l’homme capitaliste.
Voilà, d’où vient la force du début de l’industrialisation. Après cette
industrialisation, il y a eu la colonisation de l’Afrique qui donnait droit aux
capitalistes d’utiliser l’Homme et la nature comme ils veulent. Et cela a
conduit au déséquilibre prononcé dans la recherche du bien-être ; les uns très
riches et les autres très pauvres.
C’est ce qui fait qu’aujourd’hui avec
le déséquilibre du capitalisme, les Africains ont continué à se nourrir essentiellement
par les dons de la nature. C’est ainsi que l’essentiel de l’agriculture
est pluvial ; les animaux d’élevage continuent d’être alimentés principalement
par la nature. Alors que les différentes manipulations de la nature par l’Homme
et en particulier le capitaliste, ont porté un coup dur au phénomène positif de
la nature. La nature n’arrivant plus à satisfaire ses hommes et ses animaux, la
jeunesse fer de lance est obligée à l’exode.
Par ailleurs, pendant que le
phénomène de l’évolution normale et initiale continue son cycle, nous avons
commencé à sentir ce qu’on appelle aujourd’hui le changement climatique. En Afrique
de l’Ouest, ce changement est caractérisé par des stress climatiques tels que
les sécheresses (rareté des pluies) et les inondations. Au pôle Nord,
c’est la fonte des glaciers dans l’Océan. Ailleurs, ce sont des vents violents souvent accompagnés de pluies torrentielles
avec de nombreuses pertes en vies humaines. Le réchauffement de notre planète, dû
essentiellement aux actions anthropiques, surtout celles des pays développés
(centrales énergétiques, processus industriels démesurés, etc.), est la
principale cause du changement climatique. En Afrique, la destruction galopante
des forets (exportation abusive du bois, …) contribue également à l’expression
du phénomène de changement climatique. Mais le constat actuel est que riches
comme pauvres, chacun est menacé. Selon les experts du climat, la température moyenne
globale de la terre a augmenté et augmenterait d’au moins 1,5 °C d’ici 2100 même si des mesures idoines sont
prises.
Tout cela m’amène à dire que si les
idéologies nous ont amené à des comportements qui nous rendent la vie difficile
et incertaine aujourd’hui, ce qui nous reste, c’est de sortir une philosophie permettant à l’Homme d’atténuer les
risques climatiques et de s’y adapter. Le principe de l’atténuation est « d’éviter l’ingérable » surtout
pour les générations futures. Nous pouvons influencer positivement le cycle
normal de la nature. Le savoir et la richesse de ce monde suffisent pour
arriver à nous préserver et réduire significativement les effets néfastes du
changement climatique. In fine, il convient de prendre conscience que chaque
idée déséquilibrée crée des problèmes à l’humanité.
Ouagadougou, le 07 juillet 2015
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de
l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
BURKINA FASO
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