lundi 13 avril 2015

Ce que je pense après le vote de la loi électorale par le CNT

La majorité des burkinabés ont trouvé que cette loi est juste. Dans cette loi, les anciens dignitaires qui étaient aux décisions lors de l’insurrection ne peuvent pas être candidat aux prochaines élections, pour la mémoire de nos martyrs il fallait ça. J’ai par la suite écouté le professeur Etienne TRAORÉ sur RFI et ce que j’ai compris selon lui ces dignitaires ne savent pas à quel niveau le peuple est fâché contre eux et ils ne mesurent pas la gravité de leur position. Quand j’ai suivi Jean Baptiste PLACCA sur la même radio, il a abordé le sujet dans le même sens. Selon ce que j’ai compris de lui, celui qui ne veut pas subir ce sort dans cette décision aurait dû démissionner avant l’insurrection pour avec peuple. Et comme la démission n’est pas dans l’habitude des dirigeants africains, certains ont cru se taire. N’oubliant que même le silence à l’époque est condamnable.

Les dirigeants du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) en commençant par son Président Rock Marc Christian KABORÉ, Salif DIALLO, Simon COMPAORÉ et le Larlé NAABA dès leur démission du CDP étaient permanemment menacés de mort, tout burkinabé qui suivait les informations était au courant de cela. Mais comme ils savaient que le peuple avait l’espoir en eux, ils ont pris le risque. Ensemble avec les autres partis de l’opposition, ils ont crée le CFOP et le peuple les a suivis. Ils ont fini par avoir raison et je trouve que c’est cela le patriotisme. Toutes les structures qui doivent accompagner la transition sont actuellement mises en place. Je souhaite donc le bon fonctionnement de ces structures pour nous amener à de bonnes élections.

Nous avons tous prôné le changement, tous les partis politiques de l’ex- opposition pour nous amener à une cohérence de comportement pour le changement. Il existe plus d’une centaine de partis politiques au Burkina Faso, mais il n’y a qu’un seul Burkina à développer. En tant qu’agriculteur, le langage politique politicienne qui n’est pas basé sur le bon comportement de l’homme politique, doit être proscrit. Quand je suis sorti sur le terrain, les agriculteurs m’ont dit qu’ils sont contents que je sois dans la politique mais, ils ont quand même émis des inquiétudes en me disant « toi on te connaît, tu n’aimes pas le mensonge alors que la plupart des hommes politiques nous ont toujours menti, est-ce que la politique ne va pas te transformer en menteur?». Je leur ai dit que si j’ai adhéré au MPP, c’est parce qu’il est arrivé en sauveur et je me suis donné le devoir de contribuer en tant qu’agriculteur et je leur ai rassuré que dans le MPP je suis écouté. Le MPP est de la sociale démocratie et celle-ci doit se préoccuper des intérêts du peuple et les ruraux sont majoritaires dans la population burkinabé.

Moi, je pense que pour le développement du Burkina Faso, on ne devrait pas avoir plus de deux tendances politiques. Tous ceux qui se réclament de la vrai sociale démocratie doivent pouvoir se mettre ensemble même s’ils sont dans des partis différents. Le vrai progrès de notre société ne se fera que quand les penseurs du même bord seront capables de se mettre ensemble. Ce n’est pas pour rien qu’aux États-Unis on a que deux grandes tendances malgré le nombre des partis politiques, en France on a également deux tendances. La multiplicité des tendances n’est faite que par des gens qui veulent leur intérêt individuel. Et cet intérêt individuel n’amène nulle part. Nelson Mandela a passé toute sa vie à travailler pour toute la nation sud-africaine, tout le monde entier a reconnu cela. Nous avons vu que même mort, il a été utile. C’est lors de la cérémonie de son décès que Barack OBAMA, l’actuel président des USA et Raoul KASTRO, l’actuel président de Cuba se sont serré la main pour la première fois et cela a ouvert une nouvelle ère entre les deux nations. Je souhaite donc que nous soyons capables de nous mettre ensemble pour sauver notre nation.

Ouagadougou, le 13 avril 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
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 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

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