lundi 6 octobre 2014

Ce que je pense de la position de l’Église catholique dans les politiques africaines

Ces derniers temps, l’Église catholique burkinabè a donné une position tranchée contre la modification de l’article 37 au Burkina Faso. Au Congo démocratique (RDC) comme au Togo, l’Église catholique a eu la même réaction sur le tripatouillage de la constitution pour permettre aux présidents en place de se représenter en fin de mandat. J’ai suivi quelques réactions de la société civile. Certains trouvent cela normale mais d’autres non, en disant que ce n’est pas le travail de l’Église catholique. Quant à moi, je pense que l’Église catholique ne fait que son devoir.
Dans l’histoire du développement dans le monde, l’Église catholique à un moment donné, a joué un grand rôle lié au fait qu’elle a des missionnaires partout et qui vivent avec toutes les couches sociales. À titre d’exemple, en France et au Canada,  ces missionnaires ont été à l’origine de la création des associations pour le développement dans les milieux ruraux à travers une conscientisation. En effet, les missionnaires catholiques disaient à ces ruraux que c’est dans la cohésion et le partage d’expériences qu’ils peuvent se développer.
Dans l’histoire de l’Afrique avant et après les premières heures des indépendances, la position de l’Église catholique a été souvent considérée comme mitigée, comme complice ou passive. Mais, ayant fait une partie de mon enfance à l’internat d’une mission catholique, je reconnais l’œuvre de charité que ces missionnaires ont mené. La preuve est qu’au Burkina Faso, la majorité des premières écoles et des centres de santé primaires ont été l’œuvre de ces missionnaires de l’Église catholique.
Je constate également que depuis l’avènement de la démocratie, que l’Église catholique a été chaque fois celle qui subit la société civile en détresse. Une preuve est qu’à l’avènement de la Côte-d’Ivoire, mon oncle qui est un musulman et qui vivant à Dokoué, a été obligé de se refugié dans une mission catholique. Il a été protégé par celle-ci et a été sauvé. Chaque fois qu’il y’a une crise dans un pays, les Églises sont envahies par les populations qui se sauvent. Nous avons vu tout récemment la situation en Centrafrique. L’Église catholique a été chaque fois donc obligée de supporter et d’entretenir les femmes et les enfants qui ont fuient leurs maisons sans savoir de quoi il s’agit. En Afrique du sud, au moment de la lutte contre l’apartheid, la position de l’archevêque Desmond TUTU a été un grand apport pour l’unité des sud-africains contre le racisme.
Selon les fidèles catholiques, la religion catholique, est le chemin par lequel on peut arriver chez Dieu après sa mort. Mais les actions pour y arriver, sont basées sur comment l’humain s’est comporté vis-à-vis de ses prochains durant sa vie terrestre. Donc, je pense que religieusement et socialement, l’Église catholique est dans son devoir de prévenir pour réduire l’ampleur d’une crise sociale afin d’éviter de subir que les malheureux qui sont souvent innocents. L’Église catholique ne peut exercer convenablement sa mission chrétienne que dans une société paisible où les droits et les devoirs des uns et des autres sont respectés. À ma compréhension, la position de l’Église catholique n’a pas pour but de chercher un pouvoir. Elle souhaite plutôt qu’il ait une société pacifique pour mieux exercer son travail de religieux surtout que la société est déjà en guerre contre la pauvreté.
Ouagadougou, le 06 octobre 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
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