mardi 17 juin 2014

Ce que je pense des héros Burkinabè

J’ai effectué une mission de l’AProCA du 14 au 20 mai 2014 à Paris. Après les séances de travaux, j’ai eu une promenade qui m’a amené devant l’hôtel de ville de Paris. Mon premier constat et ma stupéfaction fut l’édifice construite. Je me suis alors demandé combien de temps a été mis pour réaliser cette œuvre. Un parisien m’a dit que ce qui est important à savoir, c’est de connaître que c’est une œuvre commune des savants qui se sont succédés pour  obtenir ce résultat. J’ai bien observé l’édifice et j’ai vu que tous les héros qui se sont battus pour la souveraineté et le développement de la France ont leur monument érigé en leur mémoire sur le mur de l’hôtel de ville (de Paris). Pour un africain comme moi, ces sculptures sont très importantes, car dans nos traditions les enfants étaient éduqués à partir des réussites de nos ancêtres ; ce qui leur donnait plus du courage pour affronter la vie.

Des photos de la mairie de Paris  présentant quelques héros de la France

C’est autour des années 60 que les pays africains ont commencé à accéder à leur indépendance. Or depuis lors, l’Afrique a eu des Hommes qui se sont battus pour la liberté, l’épanouissement de l’africain et pour son développement. Mais très souvent, selon les différents changements de pouvoir ces hommes sont mis dans des oubliettes forcées. En Guinée Bissau, j’ai découvert un exemple palpable, le monument du héros Amilcar Lopes CABRAL a été confectionné par un pays ami, mais le chef de l’Etat l’a caché et c’est après sa mort que son successeur l’a exposé. Ce monument est aujourd’hui une grande référence pour la jeunesse du pays. Il constitue un élément important qui attire les touristes.

Au Burkina Faso, nous pouvons citer l’exemple de Daniel Ouezzin COULIBALY et de Thomas SANKARA pour ne citer que ceux-ci. Ce sont des citoyens dont nous entendons tous parler et louer à l’extérieur. Ceux qui ont édifiés les monuments des héros sur l’hôtel de ville de Paris ne devraient pas comprendre que ces Héros burkinabè n’aient pas leurs monuments dans les lieux importants du pays des Hommes intègres. Je demande pourquoi ne valorisons-nous pas nos héros pour galvaniser nos enfants ? L’effort est plutôt fait pour qu’on les oublie. 

Tout récemment le tribunal burkinabé s’est déclaré incompétent pour exhumer la tombe du président Thomas SANKARA pour une autopsie ; ce qui pourrait faire la lumière sur l’authenticité de sa tombe et compléter son histoire. Cela me pousse à ne pas comprendre quelques mots dans la juridiction burkinabé: incompétent, non-lieu, irrecevable. Tous ces faits ne permettent pas à ce que l’histoire soit bien utilisée. Si le capitaine SANOGO du Mali était un burkinabè, on aurait trouvé les mots pour l’acquitter.

Au Burkina Faso, c’est le refus de reconnaître l’effort fourni, la qualité des Hommes, qui a abouti à la création du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Le Burkina Faso doit reconnaître ses héros et valoriser les compétences.

Ouagadougou, le 17 juin 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
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