mercredi 15 janvier 2014

Ce que je pense de la crise en Centrafrique et au Soudan



Depuis les indépendances, l’idée d’une Afrique unie est née. Je laisse l’analyse aux différents lecteurs de se poser la question pourquoi cette idée n’a pas grandi. Je constate que 50 années  après la naissance de l’idée, on n’est toujours pas arrivé à la concrétiser. On assiste plutôt à la division des grands pays africains. Le soudan en est un exemple. Dans les rumeurs, des gens avaient commencé à parler de la division de la Centrafrique.

Comme si tout cela ne suffisait pas, des divisions entre les religions, entre les ethnies, et la division entre le monde instruit et le monde analphabète se sont installées. Ce que le  monde analphabète africain ne comprend pas, c’est si on lui  dit qu’il ne peut pas aller dans un pays africain sans visa. Voilà ce qui constitue pour moi les ingrédients qui ont fait qu’on n’est jamais arrivé à l’union africaine.

Quand le Soudan du sud a pris son indépendance, les connaisseurs avaient dit que c’était le moindre mal. On se souvient également que le même pétrole qui était à la base de ce conflit d’indépendance, a été sujet de discordes  entre les différentes ethnies. Ce qui me fait mal, c’est le fait que pendant que l’habillement des deux présidents (Soudan du nord et Soudan du sud) n’a pas changé (vestes et cravates), je vois le monde paysan sur les routes abandonnant champs et maisons. Ces producteurs s’en vont sans visa vers la mort parce qu’on n’en a  pas besoin dans ce cas.

En Centrafrique, c’est devenu une fierté nationale pour certains pays africains d’aller chercher ses ressortissants en Bangui. Alors que je pense que  si ces ressortissants ont été en Centrafrique, ils se disaient qu’ils avaient le droit parce qu’ils sont africains. C’est ce droit qu’on leur prive aujourd’hui. Plus grave encore, on a réussi à opposer les musulmans aux chrétiens ; pourtant vous trouverez dans la Bible et dans le Coran des messages qui se répètent. Lors d’une rencontre des différentes religions dans le monde, organisée par le Pape Jean-Paul, j’ai même vu à travers les reportages que toutes les religions se sont reconnues et respectées mutuellement.

Tout cela m’amène à tirer la conclusion que tous nos problèmes en Afrique ont toujours été que politique : la politique interne et celle de l’extérieur. Pourtant l’intelligence et la capacité d’analyse des humains me fait dire que tous ces outils utilisés pour diviser peuvent être utilisés pour unir. Je souhaite donc une vraie analyse de la politique par les africains appuyés par leurs partenaires sensibles pour positiver notre existence.
                                                                                                                                 
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail:dadilotbf52@yahoo.fr    
Skype:dadilotbf52                                                                                     
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