mardi 22 octobre 2013

Ce que je pense de l’atelier d’appropriation de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle par la société civile



Le 17 octobre 2013, j’ai été représenté à Ouagadougou, l’Union des Groupements de Commercialisation des Produits Agricoles (UGCPA/Dédougou) à une réunion convoquée par la Confédération Paysanne du Faso (CPF) pour donner sa contribution dans l’élaboration de la Politique Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN) au Burkina Faso. Cette politique se justifie par la vision du gouvernement Burkinabè d’assurer à tout Burkinabè à l’horizon 2025, une alimentation suffisante et saine. 

Il s’agissait pour cet atelier d’appropriation de la PNSAN par la société civile, de consulter également tous ces acteurs non-étatiques (organisations professionnelles agricoles, organisations de la société civile, secteur privé) pour améliorer le contenu de cette politique. 

Pour atteindre la sécurité alimentaire, je pense qu’avec les 86% de la population Burkinabè vivant de l’agriculture, elle ne peut qu’être basée que sur la production nationale. Cela parce que les statistiques disent que c’est dans le milieu rural qu’il y a plus de ménages en insécurité alimentaire. Selon l’enquête nationale sur la sécurité alimentaire (ENIAM, 2008), elle est de 37% en milieu rural contre 31% en milieu urbain. C’est également dans ce milieu qu’on rencontre les populations les plus pauvres. La souveraineté alimentaire pourra résoudre ces  fléaux. Si les gens sont pauvres, c’est parce qu’ils n’ont pas suffisamment de revenus. S’ils sont affamés, c’est parce que leur production ne suffit pas pour les nourrir et pour les soigner. 

Pour éviter que toute cette population ne se retrouve dans les villes et les rendre ingérables, il faudrait forcement que l’État investisse  dans le milieu rural pour la maintenir dans son milieu de vie. La maitrise réelle de l’eau superficielle et souterraine, un bon système d’approvisionnement en intrants pour les 86% de la population en fonction de leur production et le désenclavement des zones agricoles tout en résolvant le problème foncier sont des facteurs intournables pour faciliter le travail de ces acteurs ruraux.

L’État doit également œuvrer à faciliter la commercialisation et la transformation. La transformation peut employer une bonne partie de la franche jeune. Parce que l’augmentation de la productivité bien commercialisée lutte contre la pauvreté et rend disponible et suffisamment l’alimentation. L’augmentation de la production par des agriculteurs  bien organisés rassure également les transformateurs pour permettre d’avoir de l’alimentation de qualité. Si tout cela est fait  de façon consensuelle et professionnelle, on peut arriver à la souveraineté alimentaire avant 2025 car les agriculteurs Burkinabè ont démontré leur capacité dans la sous région dans leur ardeur au travail. Je souhaite que cette politique ne soit pas un document de plus car le temps presse.

TRAORE B. François,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
Président d’honneur de l’AProCA,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr                                                                                         
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 BURKINA FASO

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