mercredi 25 mai 2011

L’intelligence de l’homme

L’intelligence de l’Homme est la matière qui lui permet de réfléchir, d’analyser, de décider et de prévoir. Elle est pour moi la matière qui différentie l’être humain de  l’animal. Tous les Hommes naissent avec un minimum d’intelligence. Cette intelligence peut être développée par l’éducation, par l’environnement et par l’expérience. De cet fait, l’instruction devrait être un passage pour aider au développement et à une meilleure utilisation de cette intelligence. Mais elle ne la crée pas. C’est là parfois la confusion quand souvent les gens prennent ceux qui sont instruits comme étant les seuls intelligents. Avant la généralisation de l’instruction moderne, les peuples du monde réfléchissaient, créaient et cherchaient. C’est cela qui a été renforcé par l’instruction moderne. En Afrique le malheur est que certains pensent que c’est à partir de cette instruction moderne que les gens ont commencé à réfléchir. Les peuples qui sont partis de leur capacité intellectuelle et de leur réalité environnementale pour orienter leur instruction moderne n’ont pas eu de rupture entre la théorie et la pratique. L’instruction a plutôt été un outil pour faciliter l’évolution de leur vision. Dans l’un de mes précédents écrits, j’ai dis que dans l’histoire, tous les peuples étaient des chercheurs ; la preuve est que chacun avait trouvé de quoi manger et chacun avait découvert  le feu. Il m’arrive souvent d’entendre au village que le noir ne sera jamais comme le blanc. Cela sème le doute  chez certains villageois comme si le noir ne possède pas cette matière grise; alors que c’est le déracinement de l’idéologie de l’instruction qui  n’a pas pris en compte les réalités du milieu pour que l’instruction  soit profitable aux masses. C’est pour cela qu’il y a une rupture entre leur façon de penser, d’agir et l’instruction moderne.  Les villageois voient l’instruction plutôt comme une ruse de quelque chose qu’on apprend, qui n’est pas chez eux et qu’au village il faut simplement subir.  Pourtant, les enfants ont été instruits pour compléter ce que les parents pensent et font au village. Alors,  il se trouve un grand écart entre l’action de ceux qui ont été instruits et la réalité au village. Il arrive que  les bonnes œuvres réalisées pour les populations  par le politique ou les services techniques, soient appréhendées  par  les populations  comme une gentillesse, alors que ceux-ci n’ont fait que leur devoir. C’est ce qui fait que ces œuvres sont souvent utilisées pour la grandeur de ces intervenants. Comme les villageois pensent que c’est un cadeau, même si c’est le centième de ce qui devrait être fait qui est réalisé, ils applaudissent quand même. Cela fait persister une déconnexion entre les deux entités(les instruits et les non instruits) et ne fait pas évoluer la cohésion des analyses pour le développement du milieu rural.
 L’Afrique a été colonisée pour ses potentialités naturels et son capital humain. L’Afrique indépendante a de la peine à utiliser ses ressources pour se développer alors qu’il m’a tout l’air que l’indépendance était acquise pour permettre ce développement. C’est vrai  que nous pouvons  faire la comparaison entre nos grandes villes et certaines villes européennes dans le confort, mais nous constatons que la pauvreté persiste dans le milieu rural. Or de nos jours, les ressources ont beaucoup diminué pendant que la démographie est galopante. Souvent,  je me demande s’il n’est pas trop tard de combler ce fossé mais ce qui me console c’est que je suis convaincu que nous avons la même matière grise les occidentaux. Je suis aussi convaincu qu’on peut faire le constat et réagir le plus vite. Je pense toujours que la population rurale africaine demeure docile pour le moment. Le retour  de certains qui sont allés à l’exode rural, et de certains élèves,   au village provoque un  changement de comportements, d’actions et de réflexion. Donc pour moi, une bonne orientation du développement du milieu rural peut permettre de positiver toutes les pensées éveillées qui pourraient aider à avancer.
                                                    Ouagadougou, le 22 Mai 2011
                                                   TRAOE B. François,
                                                  www.francoistraore.blogspot.com                        
                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa.
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