mercredi 6 avril 2011

Ce que je pense de l’assemblée générale annuelle de l’UGCPA

Le 30 mars 2011, j’ai participé à l’assemblée générale annuelle de l’UGCPA dont le thème était « législation fiscale au Burkina Faso, quels enjeux et obligation pour les organisations paysannes ».
L’UGCPA est une structure paysanne de commercialisation essentiellement des produits consommables (maïs, sorgho, petit mil, niébé, bissap). C’est une structure régionale qui a 18 ans de vie avec 2100 membres. C’est sur un partenariat de paysans à paysans avec les agriculteurs de l’Union des Producteurs Agricoles /Développement International (UPA/DI) du Canada qu’est née l’UGCPA à Dédougou. Aujourd’hui l’UGCPA travaille avec beaucoup de partenaires qui croient en sa crédibilité.
 Sur le thème de l’assemblée, trois interventions ont été présentées :   un consultant, un représentant de l’agriculture et celui des impôts ont chacun exposé sur cette fiscalisation. Dans les synthèses de ces exposés et de ces débats, le constat est qu’il y a des opportunités de défiscalisation qui sont prévues pour les organisations paysannes actives ; cela n’occulte pas qu’ils aient également des devoirs. Selon le directeur régional des impôts, il y a plus de 7 000 organisations et associations qui existent au Burkina Faso. Le problème est que la majorité porte double carapaces. Il y a certaines organisations paysannes dont le récépissé est détenu ou exploité par un individu. Quand on veut procéder à une vérification dans ses organisations, les responsables changent de langage. Donc selon lui les organisations sérieuses ont le devoir de se faire connaître. Il a rassuré sa disponibilité pour mieux discuter avec ces organisations pour qu’elles bénéficient des faveurs qui leurs sont prévus.
Pour le représentant du ministère de l’agriculture, les organisations paysannes ont des opportunités offertes dans la loi 14 qu’elles ne saisissent pas souvent. Mais pour les saisir, il faut au préalable que ces organisations soient crédibles. Cette même loi a prévu une structuration qui permet que les structures au niveau décentralisé puissent faire remonter les problèmes au niveau des structures nationales des producteurs pour que ceux-ci soient défendus. Rien n’empêche les producteurs qui font la même activité de se mettre ensemble pour certaines opérations pour être fort.
Pour le thème de l’assemblée, je trouve très bien l’exonération des agriculteurs dans leurs activités car toutes les activités que l’agriculteur mène, même en vendant ses produits, c’est toujours pour réinvestir et mieux produire. Les commerçants de céréales ne se mettent en action que quand les producteurs ont produit. L’accompagnement de l’Etat et de ses partenaires à celui qui multiplie la graine n’est que nécessaire car c’est après la production que la machine de commerce se met en marche. Dans mon expérience, certaines sociétés industrielles demandent comme condition d’installation, souvent plusieurs années d’exonération avant de commencer à payer l’impôt. Si je trouve cela normal à leur niveau c’est parce qu’ils vont produire et apporter un plus à la nation, l’agriculteur étant un entrepreneur aussi, surtout pour multiplier la graine, a le droit d’être exonérer. L’expérience m’a montré que chaque pays dans sa vision de développement a son secret. Les organisations et les coopératives paysannes professionnelles sont à la base du développement en agriculture. L’UGCPA a ainsi été félicitée de cet esprit qu’elle a eu de débattre de ce thème, par tous les représentants des services présents à son assemblée. L’UGCPA devient une fierté de ses partenaires aujourd’hui en commercialisant plus de 2 000 tonnes de produits pour cette campagne en cours, avec une capacité de stockage (magasin propre à eux) de 4 000 tonnes. L’UGCPA est également une structure qui donne de l’engrais et de la semence à ses paysans. C’est l’occasion pour moi en tant que membre et ancien président de l’UGCPA, de dire merci à tous ces partenaires qui ont accompagné cette structure, qui ont accepté son autonomie. Je ne suis pas surpris de la confiance que l’UGCPA a avec ses partenaires et surtout les banquiers parce qu’une structure qui se forge sur ses règles démocratiques et professionnelles selon sa vision et qui les applique correctement, n’attend pas ses résultats au paradis. Ceux-ci se répercutent immédiatement dans la vie quotidienne de ses membres. Je souhaite donc courage et détermination à l’UGCPA pour l’avenir.
                                  Bobo-Dioulasso, le 02 avril 2011
                                  TRAORE B. François,
                                  Docteur honoris causa


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