mercredi 6 avril 2011

Ce que je pense de la rencontre organisée sur la biosécurité par l’UEMOA (PRB/UEMOA).

J’ai été invité par l’UEMOA au nom de l’APROCA à la «  réunion de validation du rapport de revue à mi-parcours et de relecture du cadre de résultats du programme régional de biosécurité de l’UEMOA (PRB/UEMOA) » les 31 Mars et 01 Avril 2011 à Ouagadougou.
Avec comme partenaire la banque mondiale, l’UEMOA a entrepris d’accompagner les Etats pour harmoniser leur document de biosécurité. De nos jours, la CEDEAO et le CILSS sont associés à ce projet. La  biotechnologie étant une technologie qui peut certes avoir des avantages et des inconvénients, nécessite que personne ne soit surpris par son introduction dans son pays ou soit par l’effet de son introduction par un pays voisin. En plus, le protocole de Cartagena oblige tous les pays signataires d’avoir une loi de biosécurité. Les participants étaient les représentants des pays membres de l’UEMOA et ceux des sociétés civils dont l’APROCA. Il ressort que le projet dans son programme initial est en retard. Il était donc question de voir quel recadrage on devrait lui donner. C’est là où j’ai toujours déploré la lenteur de nos structures dans l’exercice des projets. Selon les uns et les autres, ces lenteurs s’expliquent toujours par la longueur des procédures .Il faudrait un jour qu’il y ait un débat autour de ces lenteurs de procédures. Est-ce une question de manque de confiance ? Dans l’esprit de la recherche en générale, je pense que les Etats africains n’ont pas toujours bien mesuré la portée de la recherche.
Chez nous les agriculteurs au village, il y a toujours des choses sacrées. Les personnes qui ont la charge de ces choses sacrées sont respectées et soutenues. Au début de l’hivernage, quand un sacrifice doit être fait pour qu’il y ait une bonne pluviométrie, tout le village est unanime pour que le sacrifice soit fait. En Europe, ce qui a fait le développement, c’est le savoir scientifique et les chercheurs. Il arrivait même pour certains chercheurs qu’on les isole pour bien les entretenir pour qu’ils puissent mieux travailler. Alors qu’en Afrique les chercheurs sur lesquels nos Etats ont investi s’en vont dans les projets parce qu’ils y sont mieux entretenus. Je souhaite alors que nos Etats « mettent le paquet » pour garder nos chercheurs afin que nos recherches prennent leur vraie place dans le développement. N’est-ce pas là le secret du Brésil et de l’Inde? J’ai l’intention qu’en Afrique, on fête plus qu’on ne cherche. A ce rythme, l’Afrique risque de rester le continent «vierge » où l’agriculture n’a pas avancé et va être envahi par les pays qui ont compris l’agriculture et qui pensent que la terre y existe mais qu’on ne la travaille pas suffisamment. Je souhaite donc que ce recadrage que nous avons entamé sur ce projet soit pris en compte rapidement et que les partenaires nous permettent de rattraper le temps perdu. Je voudrais également que l’initiative des pays africains de se regrouper dans les différents projets scientifiques soit l’amorce d’un développement durable accéléré. 

                                                         Ouagadougou, le 03 avril 2011
                                                         TRAORE B. François,
                                                         Docteur honoris causa


Aucun commentaire: