Le 11e Sommet du G20 s’est tenu du 04 au 05 septembre 2016 à
Hangzhou en Chine. Le thème de ce Sommet était « vers une économie mondiale innovante,
revigorée, interconnectée et inclusive ». À l’issue des travaux qui ont regroupé les représentants
des grandes puissances économiques mondiales, un communiqué final a été
diffusé. Les principales résolutions se déclinent comme suit :
- mettre en œuvre des politiques et des concepts novateurs en faveur de la croissance ;
- mettre en place une économie mondiale ouverte ;
- faire en sorte que la croissance économique profite à tous les pays et à tout un chacun ;
- la mise en œuvre du programme de développement durable à l'horizon 2030 et de l'accord de Paris sur le changement climatique. La particularité à ce niveau est l’engagement des États-Unis et de la Chine sur les résultats de la COP21 tenu à Paris.
- la transparence fiscale au niveau international et la lutte contre le financement du terrorisme.
Dans
mon article du 07 juillet 2015, intitulé « Ce que je pense du changement climatique », j’avais dit en
conclusion qu’il y a suffisamment des moyens et de connaissances dans ce monde
pour limiter les dégâts du changement climatique et de l’injustice. Les résolutions
du 11e Sommet du G20 sont allées dans ce sens. Dans le même article,
j’avais également dit que si on ne change pas notre façon de faire, les riches
et les pauvres allaient continuer à souffrir de ce changement climatique et de
cette injustice. L’exemple qui frappe les deux entités riches et pauvres aujourd’hui,
c’est les guerres et l’émigration. En Europe comme aux États-Unis, cette émigration
est entrain de diviser les Hommes politiques et la société. En effet, l’Angleterre
s’est engagée à construire un mur en France pour contrer les migrants. Aux États-Unis,
le candidat des républicains aux élections présidentielles a fait comme mot
d’ordre de campagne, de faire ériger un mur entre les États-Unis et le Mexique ;
mur financé par les mexicains contre les mexicains. Comme je crois à
l’intelligence et au courage de l’humain surtout quand il est pauvre ou quand
il soufre ; j’ai dit dans un de mes articles il y’a quelques années, que
si le développement n’est pas déclencher en Afrique, que même s’il faut marcher
sous l’eau, les africains allaient se rendre en Europe. Je reste convaincu qu’un
mur ne peut pas arrêter un humain. Par contre, si les décisions du G20 sont
mises en pratique au bon moment, on aura commencé à travailler pour préserver
l’humain et sa planète. Je suis cependant quasi-pessimiste sur le respect de la
mise en œuvre de ces décisions des grandes puissances mondiales conformément
aux échéances prévues.
Ce
qui me donne le droit du doute, c’est qu’il m’est arrivé de participer à une
rencontre appelée « initiative de
Paris sur le coton ». L’objectif de cette initiative était de répondre
à l’appel des producteurs de coton africains qui souffraient du mauvais prix du
coton sur le marché. Les différents engagements des partenaires de ce jour
faisaient croire que le coton africain allait être fortement soutenu ; ce
qui devait contribuer à augmenter la productivité du cotonnier et par ricochet l’augmentation
des revenus des cotonculteurs africains. Quelques années après, le rendement de
production du coton à l’hectare a baissé dans tous ces pays africains
producteurs de coton. Ce fait me pousse à poser 02 questions : est-ce que
ces partenaires ont réellement donné dans le bon sens ? S’ils ont donné,
est-ce que les pays africains ont bien utilisé les appuis apportés ? Ces
jours-ci, j’ai entendu sur Radio France Internationale (RFI) que l’usine de
fabrication de trains Alstom à Belfort est menacée d’être fermée ; avec le
risque de mettre 400 personnes en chômage. Alors, si on voulait réellement l’équilibre,
un des problèmes essentiels en Afrique est l’enclavement. En France le train
est l’outil qui a fortement servi au désenclavent des différentes zones de
production. Il y’a donc un marché important pour cette société en Afrique. Mais
l’usine Alstom elle seule ne peut pas combler le marché africain. Faire chômer
ces 400 personnes en France en recevant les réfugiés politiques notamment les
syriens, et les iraniens, est une autre bombe à retardement. C’est des exemples
d’incohérence de langage et d’actions de ce genre qui font que l’humanité
continue à souffrir. J’ose croire que les 20 pays qui ont pris les engagements savent
ce qu’ils font, qu’ils tireront les leçons du passé en faisant attention aux
menaces à venir pour concrétiser leurs décisions pour sauver l’humanité.
En tant que citoyen
burkinabé
Ouagadougou, le 14 septembre 2016
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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