jeudi 18 juillet 2013

Ce que je pense de la tournée de Barack Obama en Afrique

Le  président  américain  Barack Obama a effectué un voyage en Afrique du 26 au 30 juin 2013 à travers le Sénégal, l’Afrique du sud et la Tanzanie. Ce voyage à dimension diplomatique et économique a été marqué par  des discours, des visites et de profonds accords. La rencontre avec son homologue sénégalais Macky Sall a constitué la première étape.

Les deux chefs d’Etat ont d’abord eu une pensée pour Nelson Mandela. « C’est l’un de mes héros personnels, mais je ne suis pas le seul. Il est le héros pour le monde entier, a déclaré Barack Obama. Lorsqu’il nous quittera, nous saurons tous que son bilan et son héritage seront pour des siècles ». Ils ont ensuite exprimé leurs points de convergence. En effet, tous deux ont rappelé qu’ils avaient en commun les mêmes valeurs concernant la démocratie et la bonne gouvernance. C’est ce que le chef de la Maison Blanche a affirmé en ces termes : « Le Sénégal est l’une des démocraties les plus stables d'Afrique et l’un de nos partenaires les plus forts dans la région ».

Obama et son hôte ont également insisté sur le nécessaire renforcement de la coopération économique entre l’Afrique et les Etats-Unis. Le président Obama a souhaité un véritable changement de paradigme chez les africains: se concentrer davantage sur le commerce, le développement, les partenariats et non plus seulement sur l’aide publique. Concernant les échanges sur les fondamentaux de la démocratie, il a insisté sur le message qu’il avait déjà délivré en 2009 au Ghana : « L’Afrique a besoin d’Institutions fortes plutôt que d’hommes forts ». Le fait de se rendre à la cour à Dakar suprême a été également une manière pour Obama d’insister sur l’importance de l’indépendance de la justice dans un Etat de droit et sur le rôle essentiel que doivent jouer ces institutions.
Aussi, lors de sa rencontre avec les leaders de la société civile sénégalaise à l’institut de Gorée à Dakar, Obama a délivré l’un de ses messages forts: « au-delà des partis politiques, la société civile a un grand rôle à jouer dans les processus de démocratisation en Afrique ».

En Afrique du sud, le président Obama a animé une conférence de presse avec son homologue sud-africain Jacob Zuma. Il a souhaité que les négociations commerciales entre l’Afrique et les grandes puissances soient du gagnant-gagnant. Aux jeunes entrepreneurs de Soweto, Obama a fait cette déclaration à maintes reprises: « Vous incarnez le dynamisme, l'imagination, la créativité de votre continent » ; Puis ajouta ceci : « J'ai confiance en l'Afrique, un continent en mouvement ».  Mais le chef d'Etat américain leur a néanmoins rappelé leurs responsabilités. En premier lieu, la nécessité de demander des comptes au président qui les dirige, surtout dans les domaines de la gouvernance, de la corruption et de la transparence.

C’est à l’Université du Cap que le chef de la Maison Blanche a prononcé le principal discours de sa tournée. Il a d’abord annoncé l’organisation d’un sommet rassemblant des chefs d’Etats d’Afrique sub-saharienne l’an prochain à Washington. Puis, pour accroître la croissance économique africaine, Obama a annoncé la mise en place d'un plan dénommé « Power Africa », l'énergie pour l'Afrique. Il a pour objectif de doubler l'accès à l'électricité sur le continent africain en mettant l’accès sur l’énergie renouvelable. « L'électricité, c'est la lumière qui permet aux écoliers d'étudier, l'énergie qui permet de transformer une simple idée en entreprise, et la connexion qui permet de brancher l'Afrique sur le réseau de l'économie mondiale», a déclaré Obama. Selon la Banque mondiale, la faiblesse électrique de l'Afrique lui coûte environ deux points de croissance chaque année.

Cependant pour Obama, il n’y a pas d’opportunités économiques sans stabilité politique. C’est pourquoi il a terminé son discours par un plaidoyer sur la démocratie. Il s'est appuyé sur l’exemple de Nelson Mandela. Mais il a regretté que cette vision démocratique de Madiba n’ait été que partiellement mise en œuvre sur l’ensemble du continent. Il a cité les conflits, les gouvernements corrompus, les nombreuses inégalités, l’injustice et les souffrances endurées par les femmes.
Le chef d’Etat américain a bouclé sa grande tournée africaine en Tanzanie en lançant un appel à la mobilisation immédiate pour développer l’accès à l’électrification du continent. « Nous devons tous avoir un sentiment d’urgence. Si nous voulons électrifier l’Afrique, il faut le faire plus rapidement » a-t-il déclaré.

En conclusion, cette visite de Obama qui visait à promouvoir un nouveau type de relation entre les Etats-Unis et l’Afrique, a permis de reconnaitre les efforts de certains chefs d’Etats africains en matière de démocratie et de développement et de mettre en garde d’autres qui hypothèquent l’avenir de leur peuple en s’accrochant au pouvoir tout en cultivant la corruption et l’injustice.

A travers cette tournée, j’ai encore découvert la vision de Obama qui veut que l’Afrique (continent) se développe. Son langage n’était pas de la caresser dans le sens des poils. Quand j’étais jeune, la manière dont mes parents m’éduquaient, c’était de me montrer les opportunités que j’ai en étant jeune ; le sens social que je dois avoir et l’ambition pour l’épanouissement de la famille. Ils me signalaient toutes mes erreurs mais souvent je croyais que ce n’était pas des erreurs. Souvent aussi, je ne les comprenais même pas dans leur rigueur. Aujourd’hui, j’ai soixante trois ans ; en tant que agriculteur,  je continue à découvrir la vision que mes parents  avaient de moi en me mettant chaque fois devant mes responsabilités. Je pense que c’est parce que Obama aime l’Afrique qu’il a raisonnée de cette manière.

                                                   Ouagadougou, le 18 juillet 2012
                                                   TRAORE B. François,
                                                  www.francoistraore.blogspot.com                        
                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa.
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