samedi 2 février 2013

Ce que je pense de la mission effectuée dans le cadre du projet du coton équitable et bio équitable au Cameroun


Au nom de l’association des producteurs de coton africain (AProCA), le secrétaire permanent par intérim monsieur Yousouf SIDIBE et moi  avons effectué une mission au Cameroun. L’objet de la mission était  d’échanger avec les producteurs de coton et les sociétés cotonnières camerounais par rapport au projet financé par l’Agence Française de Développement (AFD) sur le coton équitable et bio équitable. En 2008, l’AProCA a signé un protocole avec l’AFD pour le financement de ce projet. Les pays ciblés étaient le Burkina, le Benin, le Mali et le Sénégal. Pour le Cameroun, il s’agissait du coton équitable. La signature de la convention  a coïncidé avec une période où le prix du coton sur le marché mondial était bas. Le coton équitable et bio équitable comme alternatif n’avait pas également un bon marché. Le Cameroun qui produisait déjà le coton équitable avait déjà enregistré une perte de près de deux (2) milliards avant ce projet comme tous les autres pays. Depuis lors,  par rapport à ce projet, le Cameroun a été hésitant. Une réunion de recadrage s’est tenue à Cotonou au Benin en 2012 pour examiner des stratégies de réadaptation du projet. A cette rencontre, Les  structures  FLO et MACHA Blar ont laissé entendre que le marché du coton équitable devait reprendre en 2013 et s’améliorer en 2014. La présente mission avait pour but d’expliquer cela au Cameroun.
                                   
                                                       Photo après la rencontre avec la CNPC-C
Nous avons été reçus par des responsables de la Confédération Nationale des Producteurs de Coton du Cameroun (CNPC-C). Nous avons d’abord donné des explications par rapport au nouveau consensus avec l’AFD après la rencontre de Cotonou et l’information sur la situation du marché du coton équitable; ensuite,  la CNPC-C a soulevée les inquiétudes  suivantes: Il n’y a pas de visibilité sur le marché du coton équitable. Elle a demandé si les structures sus citées ont obligation de les aider à écouler le coton équitable à un prix rémunérateur. Ce qui n’est pas le cas. Alors, elle a émise des inquiétudes concernant le temps qu’occupe le projet par rapport à la somme qui leur est allouée. Nous leur avons donc dit de réfléchir afin de donner une position claire à l’AProCA.
                         
                                                                                  Photos des techniciens de la CNPC-C : Directeur et assistant
Après l’entretien avec les responsables des producteurs de coton, nous avons rencontré le directeur général adjoint de la société cotonnière. Il nous a dit que le projet ne leur est pas avantageux. La raison évoquée était que le coton équitable leur  a fait perdre beaucoup de millions et ils ne peuvent pas accepter que cette se perte perdure à cause d’un projet. Les deux parties, producteurs et société cotonnière camerounais se sont engagés à nous donner leur position après concertation.
Avant que je ne fasse ce document, le 02 janvier 2013 l’AProCA a reçu la position du Cameroun pour dire qu’il renonce à l’utilisation du budget affecté à leur pays. En tant que président d’honneur de l’AProCA, mon constat est que la filière cotonnière au Cameroun se porte bien aujourd’hui. La cohésion est gérée par les deux entités (CNPC-C et société cotonnière). Par exemple, selon le directeur de la CNPC-C la production du Cameroun de cette campagne est d’environ 250 000 tonnes  de coton graine et le  directeur  général adjoint de la société cotonnière d’ajouter qu’il a été décidé unanimement avec les producteurs d’avoir comme produit de diversification le soja. L’idée de travailler à sécuriser le producteur en revenus leur est venue depuis la crise cotonnière. En même tant le soja, aliment très nutritif  contenant de l’huile est transformé dans leur usine d’huilerie (pour extraire l’huile), le tourteau de soja est utilisé comme aliment bétail. En plus de cela, en commun accord, ils forment les femmes des producteurs pour la transformation locale du soja en beaucoup de produits. J’ai trouvé cette collaboration professionnelle. Vouloir que tout le monde gagne et la société et les producteurs et dans n’importe quelle circonstance, est louable.
Certains projets notamment celui de l’UE et de CompACI leur permettent également de payer du matériel agricole et de construire des infrastructures pour les producteurs.

                
Un champ de mousquari                                                                                                                                                   Deux épis de mousquari
Une autre particularité au Cameroun, c’est le mousquari, un sorgho cultivé dans les bas-fonds  à la fin d’une campagne pluviale et qui n’a pas besoin de pluie. L’humidité des bas-fonds et le froid suffisent pour boucler le cycle de ce sorgho. Non seulement ce sorgho contribue largement à la sécurité alimentaire, mais il permet aussi aux producteurs de coton de s’occuper de leur coton pendant l’hivernage et produire le mousquari pour se nourrir après l’hivernage. Il constitue l’essentiel des céréales utilisées en alimentation dans la zone cotonnière au Cameroun et au Tchad.
Lors de cette mission, nous avons profité préparer la formation de l’université du coton qui aura bientôt lieu à Douala. Il s’agit d’une  formation destinée aux agents des sociétés cotonnières. La CCNPC-C, organisation des producteurs s’est engagée comme tuteur à aider l’AProCA pour la réussite de cette formation à Douala.
                                         Ouagadougou, le 06 janvier 2013
                                                   TRAORE B. François,
                                             www.francoistraore.blogspot.com                             
                                          Président d’honneur de l’AProCA,
      Docteur honoris causa.
      (+226) 70 95 34 45
                                         (+226) 78 50 16 25


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