jeudi 10 mai 2012

Ce que je pense de la cinquième réunion bilan du programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA)

Les 17, 18 et 19 Avril 2012 s’est tenue à Grand Bassam en Côte d’ivoire, la cinquième réunion bilan du Programme Régional de Protection Intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA). J’ai été invité par le comité d’organisation qui est l’interprofession coton de la Côte d’ivoire. Selon les organisateurs, ils m’invitent pour tout ce que j’ai fait pour le coton dans les pays africains et au niveau international. Cette rencontre a réuni d’une part, tous les représentants de la filière coton (organisations de producteurs de coton, sociétés cotonnières, structures de recherche…) des pays membre du PR-PICA (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire, Mali, Sénégal et Togo), d’autre part les représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la Côte d’Ivoire et des firmes partenaires.
Dans son discours d’ouverture, le représentant du ministre de l’agriculture ivoirien dit que s’il y a une rencontre sur le parasitisme dans le coton en Afrique, c’est important pour eux que moi TRAORE François je sois là, parce qu’ils savent qu’en prononçant seulement mon nom dans un champ de coton, les parasites ont peur. Dans ce même discours d’ouverture, il a trouvé l’esprit du PR-PICA salutaire car selon lui l’insecte n’a pas de frontière. Pour lui la nature a tout donné gratuitement à l’Homme ; que ce soit la terre ou l’eau. C’est l’Homme dans sa façon de faire et surtout l’Homme africain qui doit raisonner africain. Il doit savoir que son existence est liée à celle de l’autre. En résolvant son problème individuel, l’Homme doit aussi se préoccuper de la résolution des problèmes des autres. Chaque fois qu’il ne pensera rien qu’à ses seuls intérêts, vouloir que ce soit lui seul qui gagne sans partage, il se crée des problèmes sans le savoir. Cela est même contre les lois de la nature. Le représentant du Ministre de l’agriculture ivoirien a donc souhaité que les différents maillons de la filière cotonnière africaine qui donnent déjà un bon exemple d’intégration soient une lumière pour les autres filières et pour le développement en Afrique.
Les travaux de la présente réunion bilan du projet PR-PICA ont porté sur : la présentation de la synthèse des acquis du PR-PICA de 2007 à 2010, la situation de la campagne agricole 2011/2012 dans chaque pays du PR-PICA, la surveillance parasitaire, le suivi de la migration des populations adultes et de la résistance des insectes aux insecticides, les méthodes et stratégies de lutte, le transfert de technologies, la formation et l’ information et des exposés de partenaires extérieurs.
Des recommandations ont été faites à l’issue de la série de communication sur ces thèmes. Vu la synthèse des acquis du PR-PICA, il a été recommandé de réadapter les programmes de protection du cotonnier contre les ravageurs (chenilles et piqueurs suceurs) afin d’assurer une meilleure surveillance des infestations de ces ravageurs dans les champs. Pour éviter des pertes de récolte dues à certains insectes, il faut récolter tôt en réalisant la 1ère récolte à 50% d’ouverture des capsules, la 2ème récolte à 14 jours après la 1ère récolte et la 3ème récolte à 14 jours après la 2ème récolte. Cette récolte précoce réduit le temps d’exposition du coton graine à l’insecte. Une solution durable contre les chenilles et les piqueurs suceurs exigent un suivi régulier de leur résistance aux insecticides et une poursuite des prospections. L’étude de la rentabilité a révélé qu’une mise au point de nouvelles stratégies de protection du cotonnier  a été avantageuse. Elle a permis d’obtenir une production satisfaisante dans la plus part des pays membres. En somme, il a été jugé nécessaire de s’ouvrir au coton génétiquement modifié (CGM) vu les résultats enregistrés au Burkina Faso, d’harmoniser les méthodes de calcul pour l’évaluation des impacts socio économiques des innovations testées, d’impliquer dans les pays membres du PR-PICA les autres disciplines dans les programmes de gestion intégrée du cotonnier (agronomes, malherbologues, phytopathologistes, sélectionneurs, etc.) et de s’adapter aux conditions climatiques.
Cette réunion bilan a été également ponctuée par l’exposé de deux partenaires extérieurs. Il s’agit du Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et la société TOGUNA Agro-industries. En perspectives, la société TOGUNA Agro-industries ambitionne entre autre de produire des phosphates naturels en granulé et des engrais moins chers et en plus des pays membres du PR-PICA, étendre son réseau de distribution au Niger, au Ghana et à la Guinée. Le FIRCA quant à lui, envisage poursuivre ses interventions dans la recherche agronomique appliquée, le conseil-vulgarisation, la formation aux métiers agricoles et le renforcement des capacités des organisations professionnelles agricoles.
Moi, François TRAORE en tant que défenseur de l’agriculture et particulièrement du coton africain, j’ai toujours soutenu cette initiative du PR-PICA qui est une initiative propre aux filières cotonnières africaines. Ce n’est que dans un esprit de partage d’appropriation de tout ce qui est positif que la filière cotonnière peut être préservée pour augmenter sa rentabilité. Je souhaite toujours que les gouvernements, les sociétés cotonnières et tous les partenaires qui ont compris que la filière cotonnière africaine est un outil de développement, soutiennent cette initiative du PR-PICA financièrement parce que l’existence du coton est liée à la bonne semence et à la protection du cotonnier. Cette maitrise demande un travail cordonné. Il y a eu plusieurs initiatives pour soutenir la filière cotonnière africaine lors de l’initiative de Paris. L’initiative de Paris n’était pas pour remplacer les revenus du coton, mais c’était pour soutenir des initiatives comme celle de PR-PICA. En quelques années d’existence le PR-PICA a montré sa bonne volonté et son engagement. Avec lui, le coton a de l’avenir. Je termine en remerciant son comité d’organisation en m’adressant au président de l’interprofession ivoirien qui, avec toute son équipe, a travaillé à ce que mon séjour soit agréable pendant la réunion. Vive la filière cotonnière ivoirienne, vive la PR-PICA, vive le coton africain !

                                         Ouagadougou, le 06 mai 2012
                                         TRAOE B. François,
                                          www.francoistraore.blogspot.com                              
                                          Président d’honneur de l’AProCA,
                                           Docteur honoris causa de l’université
                                           de GEMBLOUX.
                                           (+226) 70 95 34 45
                                           (+226) 78 50 16 25  

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