lundi 13 juin 2011

Ce que je pense de l’initiative de Oxfam pour la campagne contre la faim.

Oxfam vient de lancer une campagne mondiale contre la faim.  Je pense que c’est une très bonne initiative en tant qu’agriculteur africain, car lorsqu’on parle de faim dans le monde et particulièrement en Afrique, la majorité de ceux qui en souffre sont des ruraux.  En ville, c’est encore ceux qui ont fui la faim en campagne, qui sont frappé par la faim.  Pourtant, la civilisation est née lorsque l’homme a entrepris de planter ou de cultiver pour se nourrir, parce qu’il a compris que la cueillette ne le satisfaisait plus. Depuis lors, les peuples se sont engagés dans l’agriculture si bien que de nos jours en occident, l’agriculture a atteint un seuil auquel on cultive pour nourrir les animaux dont les produits permettent à leur tour d’améliorer la nourriture de l’homme. Pendant ce temps en Afrique, les produits agricoles ne suffisent pas pour nourrir les populations humaines. Ce n’est pas un miracle pour l’occident, mais seulement parce qu’il a compris qu’il faut investir dans l’agriculture.
 Le développement de l’agriculture en occident a été d’abord de rassurer la nourriture, mieux il a permis la naissance et la croissance de l’industrie. Du coup, on a assisté à la création de nouveaux emplois surtout pour ceux qui n’y avaient plus leur place ou ceux qui ne voulaient pas pratiquer l’agriculture. Ainsi, on sent une contribution à la lutte contre la pauvreté. En Afrique, une parabole dit qu’un jour lorsqu’il faisait beaucoup froid, l’hyène,  qui en sortant de sa grotte a senti que le vent soufflait fort, déclare que le vent est complice du froid, car plus il souffle, plus il fait froid. Cela signifie que plus on est pauvre, plus on a faim.
En 1971 dans ma famille, on avait une quantité de céréales juste pour l’année. Pour avoir un âne pour cultiver, j’ai été obligé d’en vendre une partie. Du même coup, nous avons travaillé au champ sans manger à notre faim. A l’époque mon père avait perdu la vue, ainsi avec mes petits frères de 12 ans et moins nous nous sommes battus pour survivre et nourrir nos parents. Faut-il parler de travail d’enfants ? Si oui, la cause s’appelle misère.
Aujourd’hui, l’initiative de lutte contre la faim doit être prise à bras le corps par les gouvernants africains en priorisant l’investissement dans l’agriculture. Cette année les experts économiques disent que la croissance des pays africains va baisser. En effet, ils importent beaucoup de produits alimentaires ; or ceux-ci ont augmenté de prix. Cela est vraiment dommage qu’on importe des produits agricoles en quantité dans un continent où il y a suffisamment de terres arabes pour l’agriculture. Il est temps que nous arrêtions les discours et que nous soyons plus actifs. La chine pour enter dans le concert de développement a multiplié ses actions par dix. C’est pourquoi elle avance comme un bulldozer et devient une grande puissance économique. En Afrique, les chinois qui viennent, font peu de discours sur leur travail, mais agissent beaucoup. Le Brésil est également devenu une puissance agricole. A la différence de l’Afrique, il exporte les produits agricoles en Europe.
J’interpelle alors les instituions internationales à soutenir cette initiative afin d’enrailler la faim en Afrique et dans le monde.

                                                  Ouagadougou, le 08 juin 2011
                                                   TRAOE B. François,
                                                  www.francoistraore.blogspot.com                        
                                                   Président d’honneur de l’AProCA,
           Docteur honoris causa.
           (+226) 70 95 34 45
          (+226) 78 50 16 25


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