dimanche 20 février 2011

La nécessité du partage d’expériences

La nécessité du partage d’expériences
Dans la société Bwaba dont je suis issu, à 50 ans, la sagesse dit que lorsque l’homme  a eu l’occasion d’assister à beaucoup de choses, d’écouter ceux qui l’ont précédé en âge, il doit avoir accès à la maison sacrée, contribuer aux bien être de la famille, du village et de la société. Il doit avoir une vision du devenir de sa progéniture. Cela l’interpelle donc à participer à l’éducation, à la formation et aux conseils de celle-ci.
Moi TRAORE B. François, je suis du village de Konkuy dans le département de Doumbala province de la Kossi au Burkina Faso. Dans la société africaine, un adage dit qu’un jeune qui a connu cent villages, a environ la même connaissance qu’un vieux qui a cent ans. Moi, j’ai eu l’occasion de passer mon enfance au Sénégal dans la zone de Kaolack, une partie au Mali entre Kita et Toukoto et je suis rentré au Burkina en 1973 lorsque j’avais 20 ans. En 1975, je suis allé en Côte-d’Ivoire dans la zone de Aboisso. Après trois mois de travail dans les champs de palmiers et de café, je suis retourné au bercail. Par la suite, les responsabilités que j’ai occupées dans mon pays et au niveau africain, m’ont permis de voyager dans plusieurs continents. Aujourd’hui, j’ai 59 ans, j’ai donc plus de la moitié de cent ans, je connais également plus de cent villages. Cela implique que je dois avoir de l’expérience positive et négative qui peut aider la jeunesse dans le métier de l’agriculture que j’exerce. Mon village, et mon pays se trouvent en Afrique un des rares continents où on importe encore beaucoup à manger pourtant, près de 80% de la population est agricultrice et rurale. Je dis alors que j’ai un devoir vis-à-vis de cette société. C’est la raison pour la quelle, j’ai décidé de créer un blog à travers lequel je vais de temps en temps partager mon expérience et donner mon avis sur mon métier qui est l’agriculture africaine. La mondialisation nous contraint à être ouvert. Je serais souvent obliger de parler de l’agriculture des autres  continents que j’ai visités afin de participer à la construction de la société humaine dans cette mondialisation que je veux voir en positif. L’agriculture pour moi est le premier signe de civilisation homogène à tous les peuples. Tous ces peuples sont  partis de cueillette et de chasse à la créativité et à la  découverte de quelque chose qu’ils pensent bon, qu’ils isolent et entretiennent pour que cela se développe mieux. En effet, c’est ce qui a permis à l’homme de s’épanouir et de gagner à manger sur place et de ne pas continuer à errer dans la nature pour cueillir des fruits et chasser des animaux. C’est ainsi qu’après l’agriculture, l’homme a créé le village. Les ancêtres de tous les peuples sont humanistes, chercheurs, et mêmes visionnaires. Cette vision, n’a pas pris la même allure d’un point du globe à l’autre. C’est ce qui a créé la disparité du niveau de l’agriculture, et du développement dans le monde. L es raisons de la disparité de ces différents progrès sont multiples. Il faut alors les rechercher en se référant à la créativité de nos parents, de nos ancêtres, tout en sachant que tous les hommes sur la terre sont les mêmes et disposent tous des mêmes capacités.
L’Afrique est à la fois riche et pauvre. Selon les statistiques du commerce mondial, elle n’y pèse pas (grande chose) . Or, tout le monde reconnait qu’elle est riche et pourtant, les agriculteurs africains sont les plus pauvres. Certains penseurs trouvent que  cette pauvreté  provient de notre ignorance. Pourtant dans les années trente, on  a recruté ces africains dans les villages sans chaussures, et ou sans chemises, et quelques mois après, ils étaient des combattants dans la guerre 39-45. Les personnes sincères savent leur utilité dans cette guerre. Nous avons ainsi participé positivement  à cette mondialisation avec notre corps et notre rapidité de compréhension. Mais, il s’agit donc de quelle ignorance qui empêche notre développement?
De nos jours, pour l’agriculture en Afrique apparemment, il y a beaucoup de volonté politique, de social, de conférences et de financements à l’endroit du milieu rural. Mais lorsque vous allez dans ce milieu, beaucoup de paysans ne savent pas que c’est d’eux qu’on parle. Ceux-ci pensent qu’ils sont nés pour être pauvres. Il est donc temps de revoir les choses, de partir de la situation actuelle de l’agriculture dans les villages où les terres et les populations s’appauvrissent de jour en jour. Les populations sont contraintes de se rabattre sur leur environnement pour survivre. Or, elles devaient entretenir cet environnement, mais l’insuffisance de temps et de moyens ne leur permettent pas de le faire.
Sur ce blog, c’est un débat ouvert que j’ouvrirai à chaque fois je vais écrire. J’aimerai aussi qu’il y ait des commentaires ou  des débats sur mes écrits et si nécessaire m’interpeler sur certains sujets face à l’agriculture.
                                                        Ouagadougou, le 19 février 2011
                                                                TRAOE B. François,
                                                                 Président d’honneur l‘AProCA,
                                                                Docteur Honoris Causa


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