Cela fait 24
ans que les agriculteurs de la boucle du Mouhoun ont mis en place une structure
pour commercialiser leurs excédant céréaliers. Pour prendre en compte les
réalités dans le milieu rural, cette structure est constituée d’hommes et de
femme engagés pour le développement. Et cet engagement a permis d’augmenter les
activités. De nos jours, pour les hommes c’est essentiellement, le maïs, le
mil, et le sorgho ; pour les femmes c’est le Niébé et les fleurs d’oseille.
Un préfinancement est même souvent octroyé aux agriculteurs. Un début
d’approvisionnement en intrants fait également partie des activités de cette
structure. Des formations comme celle du conseil en gestion d’exploitation et
celle sur l’environnement sont permanentes pour la durabilité de leur métier
agricole. Et pour cela le lien entre l’agriculture et l’élevage qui contribue
bien à la fertilisation a été un axe sur lequel cette structure a travaillé.
C’est dans le souci du partage d’expérience et de solidarité que les paysans
canadiens ont apporté cette expérience aux paysans burkinabé depuis 1993. Le Canada
est une puissance agricole et l’une des clés de leur réussite est le dynamisme
de leurs coopératives. Ces agriculteurs ont un niveau de productivité tel que
l’écoulement de leur produit constituait un problème et ce problème, c‘est par
les coopératives qu’ils en ont eu la solution. La commercialisation bien
organisée leur a facilité le crédit agricole, les agriculteurs canadiens ont
accès au crédit du matériel agricole et celui des intrants. Quand le banquier
peut faire la traçabilité du produit d’un agriculteur, il a le courage de le
préfinancer en intrants et est sûr d’être remboursé.
Le vendredi
28 avril 2017, j’ai participé en tant qu’ancien président de la structure à
l’assemblée constitutive de l’Union des Sociétés Coopératives pour la
Commercialisation des Produits Agricoles dans la Boucle du Mouhoun, USCCPA/BMH.
Son ancienne dénomination était l’Union des Groupement pour la
Commercialisation des Produits Agricoles de la Boucle du Mouhoun, UGCPA. En
effet cela fait près de 2 ans que cette structure travaille avec les
producteurs à la base pour s’adapter à la loi OHADA qui est celle des sociétés
coopératives. Cela a d’abord commencé par la mise en place de 15 coopératives simplifiées.
Et ce qui est très important à noter pour montrer la détermination des
agriculteurs est que chacun s’est libéré de sa part sociale et à la date du
vendredi 28 avril, ces parts montaient à 22 0500 000 frs CFA. L’assemblée a
commencé par l’adoption du statut et du règlement intérieur et s’est terminée
par la mise en place des organes de fonctionnement pour la prise de décisions. De
par mon expérience dans le mouvement paysan, cette structure est vraiment bien
partie pour impulser l’économie agricole dans le milieu rural. La principale
doléance des agriculteurs membres était que la structure travaille à avoir des
intrants suffisants pour les membres. Cela permettrait d’augmenter la
productivité des agriculteurs et pour cela ils ont besoin de l’appuis de tous
les partenaires : l’Etat burkinabé, les partenaires techniques et
financiers et les banques. Cette structure est un véritable exemple de lutte
contre la pauvreté et de souveraineté alimentaire.
En tant
qu’ Agriculteur burkinabé
Ouagadougou, le 07 mai 2017
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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