jeudi 23 avril 2015

Ce que je pense du soulèvement en Afrique du sud contre les étrangers et du naufrage des migrants en allant en Italie

En Afrique du Sud, sur la déclaration d’un chef traditionnel contre les migrants, la population sud-africaine s’est mise à combattre des africains qu’ils appellent migrants. Lorsque, je suivais ces évènements à la télévision, ils étaient tous noirs. La seule différence est que certains étaient débout et d’autres couchés à terre et sont en train d’être battus. Après sept (7) morts, le même chef sort et dit qu’il n’a pas été compris. Pour la mémoire de Nelson Mandela, cela est une honte pour l’Afrique. En plus, l’Afrique du Sud est l’une des grandes puissances africaines. Elle devrait aujourd’hui être un donneur de leçons en matière de démocratie et de droit de l’homme. C’est elle qui devrait dénoncer ces discriminations, ces violences et dire que cela ne doit pas se faire en Afrique. Toute l’Afrique a soutenu les noirs sud-africains dans leur lutte contre l’apartheid, ce n’est pas ainsi qu’elle devrait être récompensée. Or aujourd’hui, la présidente de l’union africaine est une sud-africaine. Nous attendons fermement sa réaction.

L’Afrique doit se battre pour son avenir et ce, la main dans la main. Après, les évènements en Afrique du sud, voilà encore plus de huit cent (800) jeunes qui ont péri dans les eaux en voulant migrer. Cet accident amène l’Europe présentement à de grandes rencontres pour trouver une solution à la migration des africains vers elle. Je dis à l’Europe que la solution n’est pas sur la mer mais plutôt en Afrique. Les ressources naturelles africaines sont comme un bœuf que l’on a tué et l’Europe est la première à avoir le couteau pour le dépecer. Elle est en train d’enlever toute la viande et ne laisser que les os à l’Afrique (propriétaire du bœuf). Et pour que les africains ne disent rien, les mauvais chefs d’États sont souvent soutenus par les européens. La preuve est qu’après leur règne au pouvoir, ils terminent tout le reste de leur vie en Europe afin de mieux savourer ensemble leurs butins. Alors pour arrêter le départ des africains en Europe, c’est cette façon de travailler avec Afrique qu’il faut arrêter.

Outre, pour la situation actuelle du Burkina, l’UEMOA vient d’envoyer des émissaires pour essayer de faire une médiation entre les structures politiques et la société civile à propos du nouveau code électoral voté par les députés burkinabé. Selon eux, le code prône l’exclusion. Je dis non, parce qu’aucun parti politique n’est exclu. L’inéligibilité concerne des individus qui ont fauté contre le peuple burkinabé et qui ont amené les évènements des 30 et 31 octobre qui a coûté la vie à de nombreux burkinabé. Comment comprendre que ces jours-ci, on est en train de juger en Allemagne une personne âgée de quatre-vingt-treize (93) ans pour connivence au nazisme et demander au Burkina de laisser tranquille les complices des malheurs du peuple ?

Voilà autant de problèmes, discriminations qui tuent, migrants qui meurent dans les eaux, mal gouvernance économique et social qui tuent, auxquels l’Union africaine, la CDEAO et l’UEMOA devraient s’attaquer. Nous devrions être au temps de changement, de prise en compte des intérêts des africains et de la défense des droits humains.

Citoyen burkinabé

Ouagadougou, le 23 avril 2015
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

lundi 13 avril 2015

Ce que je pense après le vote de la loi électorale par le CNT

La majorité des burkinabés ont trouvé que cette loi est juste. Dans cette loi, les anciens dignitaires qui étaient aux décisions lors de l’insurrection ne peuvent pas être candidat aux prochaines élections, pour la mémoire de nos martyrs il fallait ça. J’ai par la suite écouté le professeur Etienne TRAORÉ sur RFI et ce que j’ai compris selon lui ces dignitaires ne savent pas à quel niveau le peuple est fâché contre eux et ils ne mesurent pas la gravité de leur position. Quand j’ai suivi Jean Baptiste PLACCA sur la même radio, il a abordé le sujet dans le même sens. Selon ce que j’ai compris de lui, celui qui ne veut pas subir ce sort dans cette décision aurait dû démissionner avant l’insurrection pour avec peuple. Et comme la démission n’est pas dans l’habitude des dirigeants africains, certains ont cru se taire. N’oubliant que même le silence à l’époque est condamnable.

Les dirigeants du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) en commençant par son Président Rock Marc Christian KABORÉ, Salif DIALLO, Simon COMPAORÉ et le Larlé NAABA dès leur démission du CDP étaient permanemment menacés de mort, tout burkinabé qui suivait les informations était au courant de cela. Mais comme ils savaient que le peuple avait l’espoir en eux, ils ont pris le risque. Ensemble avec les autres partis de l’opposition, ils ont crée le CFOP et le peuple les a suivis. Ils ont fini par avoir raison et je trouve que c’est cela le patriotisme. Toutes les structures qui doivent accompagner la transition sont actuellement mises en place. Je souhaite donc le bon fonctionnement de ces structures pour nous amener à de bonnes élections.

Nous avons tous prôné le changement, tous les partis politiques de l’ex- opposition pour nous amener à une cohérence de comportement pour le changement. Il existe plus d’une centaine de partis politiques au Burkina Faso, mais il n’y a qu’un seul Burkina à développer. En tant qu’agriculteur, le langage politique politicienne qui n’est pas basé sur le bon comportement de l’homme politique, doit être proscrit. Quand je suis sorti sur le terrain, les agriculteurs m’ont dit qu’ils sont contents que je sois dans la politique mais, ils ont quand même émis des inquiétudes en me disant « toi on te connaît, tu n’aimes pas le mensonge alors que la plupart des hommes politiques nous ont toujours menti, est-ce que la politique ne va pas te transformer en menteur?». Je leur ai dit que si j’ai adhéré au MPP, c’est parce qu’il est arrivé en sauveur et je me suis donné le devoir de contribuer en tant qu’agriculteur et je leur ai rassuré que dans le MPP je suis écouté. Le MPP est de la sociale démocratie et celle-ci doit se préoccuper des intérêts du peuple et les ruraux sont majoritaires dans la population burkinabé.

Moi, je pense que pour le développement du Burkina Faso, on ne devrait pas avoir plus de deux tendances politiques. Tous ceux qui se réclament de la vrai sociale démocratie doivent pouvoir se mettre ensemble même s’ils sont dans des partis différents. Le vrai progrès de notre société ne se fera que quand les penseurs du même bord seront capables de se mettre ensemble. Ce n’est pas pour rien qu’aux États-Unis on a que deux grandes tendances malgré le nombre des partis politiques, en France on a également deux tendances. La multiplicité des tendances n’est faite que par des gens qui veulent leur intérêt individuel. Et cet intérêt individuel n’amène nulle part. Nelson Mandela a passé toute sa vie à travailler pour toute la nation sud-africaine, tout le monde entier a reconnu cela. Nous avons vu que même mort, il a été utile. C’est lors de la cérémonie de son décès que Barack OBAMA, l’actuel président des USA et Raoul KASTRO, l’actuel président de Cuba se sont serré la main pour la première fois et cela a ouvert une nouvelle ère entre les deux nations. Je souhaite donc que nous soyons capables de nous mettre ensemble pour sauver notre nation.

Ouagadougou, le 13 avril 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25

 BURKINA FASO

jeudi 2 avril 2015

Ce que je pense de l’évolution actuelle de la politique au Burkina Faso

Le Burkina Faso vient de mettre en place une Commission de Réconciliation Nationale et des Reformes (CRNR) dans l’optique d’asseoir un renouveau politique dans le pays. Des hommes capables de faire une réconciliation ne font pas défaut au Burkina Faso. Le problème, c’est qui est-ce qui on réconcilie avec qui ? Qu’est-ce que cette réconciliation doit changer ?
Après l’avènement du 15 octobre 1987, le peuple burkinabè s’était indigné de ce qui s’était passé entre les militaires. Blaise COMPAORÉ qui venait de prendre le pouvoir, savait qu’il n’était pas connu dans la société civile. Il savait également que ce qui venait de se passer n’avait pas plu au peuple burkinabè. Il fallait donc que des gens contribuent à réconcilier le pouvoir et le peuple. Parmi ceux-ci, il y’a les ténors actuels du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP). Ils  ont beaucoup contribué dans cette réconciliation dans l’esprit de faire la paix au Burkina Faso. Ce qu’ils n’ont pas pu contrôler de l’armée burkinabè, c’est la violence. Les tueries ont continué, on peut citer Henri ZONGO ; Jean Baptiste LENGANI et autres.
Le 13 décembre 1998,  une autre tragédie s’est produite au Burkina Faso notamment l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO, un journaliste que le même peuple burkinabè appréciait et supportait. En 2014, les ténors du MPP se sont dits : «  nous avons cru pouvoir aider à faire la paix et le changement mais les idées de départ de  Blaise COMPAORÉ n’ont jamais changé. Tout devait être pour lui ». Ils ont alors quitté le navire COMPAORÉ.
Au Burkina Faso, l’armée burkinabé est reconnue comme une armée solide et vaillante mais divisée par la façon dont elle est gouvernée. Si l’esprit de réconciliation était dans le cœur des ténors de cette armée, le travail que devrait faire les généraux de l’armée serait de travailler à reconstituer cette armée en une armée républicaine unie et soudée pour la défense de toute la nation sauf s’ils ne méritent pas ce grade de général. Ils auraient fait leur tâche dans le processus de réconciliation et de recherche de justice engagé dans le pays. La meilleure façon pour ces généraux de rendre service au Burkina n’est pas de quitter l’armée pour faire la politique pendant que ça ne va pas au sein de l’armée. En Guinée Conakry, Sékouba KONATÉ a été utile pour la transition et est resté  utile en Afrique en matière de sécurité.
Les états généraux de la justice viennent de se tenir au Burkina Faso. J’ai suivi un débat contradictoire de quatre juristes burkinabé à la Télévision Nationale du Burkina (TNB). Dans ce débat, le Secrétaire général du syndicat de la justice, monsieur TRAORÉ, a justifié l’utilité de ces états généraux. Pour la rémunération des juristes, il dit que si nous ne voulons pas des juristes corrompus, il faut qu’on revoie leur rémunération à la hausse.
Mais pour maître FARAMA, ces états généraux ne valaient pas la peine d’être tenus parce que tout ce qu’il faut changer était connu avant ces états généraux. Pour lui, être juriste, c’est un sacerdoce et le juriste doit avoir un bon comportement. Pour étayer sa conviction, il a pris l’exemple d’un monseigneur ou d’un imam. Ces personnalités savent que leur comportement doit refléter leur titre. La valeur d’un homme n’est pas forcement liée à sa rémunération.
Cependant, là où les deux se sont accordés, c’est quand ils soutiennent tous qu’une bonne politique appliquée est celle qui peut mettre la justice à l’aise. À la lumière de ce que j’ai vécu, je trouve que cela est vrai. En effet, je vis dans le milieu rural où les démembrements de la justice, c’est la gendarmerie et la police… Dans ce milieu, nous nous disons que quand vous avez un problème qui doit se résoudre auprès de la justice et ses démembrements, vous devez « mettre un caillou sur le papier » (corruption) sinon le vent va l’emporter. Et lorsque vous êtes capable de mettre un caillou sur le papier, ils sont capables de maltraiter à mort votre adversaire pour vous récompenser. Souvent, il suffit d’avoir un bras long qui passe un coup de fil pour qu’on te fabrique une vérité. Ces bras longs, ce sont les démembrements de la politique.
Quand le garant de la loi devient le destructeur de cette loi sans être inquiété, le droit est bafoué. Or, dans notre société africaine, une erreur commise par un garant des lois traditionnelles lui coutait la vie immédiatement. À titre d’exemple, dans les 1990, un préfet et un commerçant complice ont pris quatre cent (400) sacs de maïs dans ma production. Le préfet a utilisé les cachets de la préfecture sur les correspondances qu’il m’adressait, pour me montrer que c’est l’administration qui s’en occupait. Deux mois après, ils ne m’ont pas payé. Le dossier est allé en justice mais les deux avaient de bras longs. La justice n’a jamais pu me mettre dans mes droits. Beaucoup de producteurs vivent cette situation.
J’ai hâte donc de savoir qu’est-ce qu’on fait tout de suite avec les résultats des états généraux ? Quelle sera la place du politique ? Qu’est-ce que ces états généraux disent de la politique actuelle ? Je reste convaincu que le changement est possible. Le peuple burkinabé peut se réconcilier mais avec une politique qui respecte le droit. Le droit ne doit pas être la propriété du politique ou d’un individu car dans ce cas, on lui donne la  possibilité de le manipuler comme il veut.
Ouagadougou, le 02 avril 2015

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
(+226) 70 95 34 45
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