samedi 12 novembre 2011

Ce que je pense du lancement de l’année des coopératives 2012 à New York

Les Nations unies m’ont demandé d’être membre d’une commission qu’ils ont dénommée « les ambassadeurs pour l’année des coopératives 2012 ». La mission qu’on veut attribuer à ses ambassadeurs selon leur expérience, consiste à véhiculer l’idéologie des coopératives comme véritable outil de développement et de lutte contre la faim aux politiques, à la société civile et aux partenaires partout où ils ont l’occasion.



François TRAORE aux Nations unies à New York

Les travaux ont débuté par des présentations sur les coopératives le 31 octobre à New York, suivis par une assemblée générale des nations unies à laquelle nous avons assisté. Ce que j’ai pu retenir de cette assemblée, c’est l’importance que les nations unies accordent à cette année internationale des coopératives 2012 ; à commencer par le président de l’assemblée des nations unies qui trouve que le système des coopératives est la forme originale qui permet de prendre en compte toute la population d’une localité pour permettre à celle-ci de satisfaire les besoins alimentaires et sociales, de permettre à chacun dans son activité de bénéficier de ce qu’il n’aurait pas pu avoir tout seul. C’est pour cela qu’il demande au nom des nations unies un soutien fort des politiques pour que cette année 2012 des coopératives fasse émerger toutes les nations. L’intervention de l’ancien premier ministre Britannique Golden Brown m’a aussi ému. Il dit qu’il est engagé à soutenir cette année des coopératives parce que pour lui le développement passe nécessairement par là. Il a aussi ajouté que la vraie valeur d’un homme c’est de pouvoir s’associer à un autre homme ou à d’autres pour s’épanouir. L’ancien premier ministre Britannique a même cité la vision de Martin Luther King dans laquelle celui-ci demandait la cohésion de tous les hommes. L’homme, en venant dans le monde vient dans la main d’une autre personne et à la mort il a besoin également de la main d’une autre personne.

Il pense que c’est un sujet phare pour positiver la mondialisation. Plusieurs représentants des pays membres des nations unies ont défilé pour témoigner leur caution pour cette année des coopératives. Ces pays sont entre autre l’Angleterre, la Chine, l’inde, la France, l’Italie, le Brésil, le Nigeria, l’Israël, la Mongolie, la Thaïlande, les Etats-Unis…Tous ces témoignages étaient une conviction que les institutions et les politiques doivent soutenir les coopératives pour qu’on espère avoir l’alimentation pour tout le monde, un travail et un revenu descend pour tout le monde. Pour préserver l’environnement, la prise en compte des habitants dans la gestion des ressources naturelles doit primer parce qu’ils y vivent.

L’assemblée générale des nations unies a conclu en demandant aux nations de mettre des cadres favorables pour les coopératives. La démocratie, l’autonomie, la discipline, le travail décent, les revenus, l’environnement, la sécurité sociale étaient les mots les plus courants dans tous les débats. Les autorités doivent veiller à ce que cela soit respecter.


François TRAORE aux Nations unies à New York

J’ai été désigné pour exposer sur mon expérience des coopératives. Dans mon intervention, j’ai expliqué que la tradition africaine était faite de coopératives parce que dans nos villages en Afrique, les peuples avaient comme habitude de s’entre-aider à construire des cases, à cultiver et récolter les champs et parfois même après de bonnes récoltes, ils fêtaient ensemble. A cette époque ce niveau d’organisation suffisait pour les épanouir. Donc, l’Afrique s’intègre très bien dans cette vision de coopératives depuis son histoire. Ces travaux se faisaient dans la discipline, le respect des règles que tout le monde a appris dans les initiations et l’égalité des chances dans la démocratie. Celui qui violait ces règles mourrait et dans le cas échéant était banni de la communauté. Ils avaient donc leurs lois et leur rigueur pour faire marcher les choses.

J’ai aussi partagé mon expérience dans les coopératives (organisations paysannes) avec l’assistance. J’ai été dirigeant de plusieurs organisations de producteurs au Burkina et dans la sous région à travers lesquelles nous avons pu prouver l’utilité du système coopératif. Nous avons pu faciliter l’approvisionnement des producteurs en intrant, en commercialisation de nos produits à travers ces structures et aider les paysans à avoir du matériel agricole. Cela à contribuer à diminuer l’exode rural dans certaines localités. Nous avons pu également instaurer un système de téléphonie mobile qui permet à nos membres de partager l’information à un moindre coût et à tout moment. Nous avons eu besoin de techniciens que nous avons recrutés au début avec l’appui de certains partenaires. Ces techniciens ont été par la suite payés grâce aux retenus de nos produits agricoles. Cette cohésion nous a souvent permis de recevoir un soutien financier de l’Etat burkinabè et de ses partenaires, d’être impliquer dans le débat du foncier et de participer à des débats avec les autorités politiques. Les producteurs qui ne sont pas dans ce contexte d’organisation bien structurée sont les plus nombreux. C’est pour cela que je trouve important cette année des coopératives parce qu’elle demande d’énormes appuis et d’éveil de conscience pour impliquer toute la population dans ce processus. Cela demande également au politique d’accepter cette liberté d’organisation car au bout de cette cohésion dans les coopératives il y a le développement. C’est le développement que veut normalement tout homme politique.

C’est le 01 novembre qu’à eu lieu la première rencontre du comité consultatif composé d’une quarantaine de membres. Ce comité constitue les ambassadeurs des coopératives 2012. Nous avons d’abord analysé le contexte pour voir comment définir la stratégie. Les outils que nous allons utilisés pour accomplir ce travail, sont la participation à des rencontres, les conférences téléphoniques entre membres du comité, les conférences de presse et les consultations par courrier électronique. Chaque membre du comité doit utiliser sa position locale ou internationale pour faire passer le message.





François TRAORE dans un de ses champs



Moi en tant que ressortissant africain, j’invite tous mes partenaires et connaissances à m’aider pour que le message ait sa place en Afrique parce qu’elle a réellement besoin de coopératives. Je ferais tout pour permettre à tous mes partenaires d’avoir tout ce qui est information ou document pour la campagne. Je lance un appel à toute la population africaine, aux organisations paysannes, aux associations et particulièrement aux agriculteurs à saisir cette opportunité non pas comme un slogan mais comme une nécessité. J’attends de tous mes partenaires des propositions qui peuvent nous permettre de mieux assurer cette mission.



Ouagadougou, le 11 novembre 2011

TRAORE B. François,

www.francoistraore.blogspot.com

Président d’honneur de l’AProCA,

Docteur honoris causa

de l’université de Gembloux.