dimanche 26 février 2017

CE QUE JE PENSE DE LA 25ème EDITION DU FESPACO





Le FESPACO est devenu une vitrine du Burkina Faso, lors de laquelle le Burkina reçoit des étrangers de plusieurs pays de tous les continents. Des films produits par plusieurs cinéastes sont en compétition. Tout cela a augmenté la visibilité du Burkina Faso et permet également de montrer la simplicité du peuple burkinabé qui est un peuple ouvert à tous les autres peuples du monde. Cette année le pays invité d’honneur est la Côte d’Ivoire, un pays qui est un frère direct. Les populations de ces deux pays sont tellement solidaires que nos habitudes sont devenues complémentaires. C’est cette complémentarité que nos deux gouvernements ont mis en application car dans la société africaine, en toutes circonstances, bonnes ou mauvaises, le frère est prêt à soutenir. Dans cette édition, un prix Thomas SANKARA met en compétition des films et cela, je trouve que c’est une très belle image, Thomas SANKARA a été un nationaliste mais aussi un panafricain, on peut même dire un humaniste car pour Thomas SANKARA, l’homme est une valeur, pour les hommes sont égaux, c’est pour le bonheur de l’humain que tous les dirigeants doivent travailler. Je profite souhaiter la bienvenue à Alpha Blondy qui est venu rehausser cette édition par sa présence.

En marge de la projection des films, des stands ont été dressés sur le site du FESPACO, dans ces stands il y a des produits venant du Burkina et de d’autres pays. Cela permet de mettre nos produits en valeur pour mieux valoriser nos agriculteurs, nos artisans et encourager nos transformateurs. La seule surprise que j’ai eu est que DAFANI dont les produits de base qui sont les fruits et qui viennent des planteurs du Burkina, qui est transformé au Burkina a été interdit sur l’aire d’exposition du site du FESPACO. Je n’arrive pas à comprendre cela. Avant l’installation de cette usine de transformation, ces fruits pourrissaient dans les mains de nos planteurs à Orodara, l’avènement de cette usine a donc été un salut non seulement pour les planteurs mais pour la population en termes d’emplois, en termes de consommation, tous les burkinabé sont fières de consommer DAFANI, DAFANI est même exporté. Moi en tant qu’agriculteur c’est ce je souhaite. En France, le salon de l’agriculture a ouvert ses portes, il m’est arrivé plusieurs fois d’être invité à ce salon. Sur l’aire d’exposition de ce salon, toutes les capacités des ruraux invités sont exposées en produits. Quand j’étais le président de l’association des producteurs de coton africain (APROCA), il nous arrivait d’exposer le coton africain dans le salon de l’agriculture français, et même les autorités françaises venaient nous rendre visite et prenaient le temps d’écouter nos avantages et nos difficultés dans cette production. Vous comprenez pourquoi je ne peux pas comprendre qu’au Burkina, sur le site du FESPACO, DAFANI ne soit pas vendu. Pour me permettre de comprendre je lance un appel à tous ceux qui ont compris la raison de me dire pourquoi.
En tant que Président d’honneur du syndicat des Agriculteurs du Burkina Faso

Ouagadougou, le 26 février 2017

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,


dimanche 19 février 2017

CE QUE JE PENSE DE LA STRUCTURATION EN COURS DE L’UNPCB POUR S’ADAPTER A LA LOI OHADA



Le directeur général du foncier de la formation et de l’organisation du monde rural a été nommé comme administrateur par le ministre de l’agriculture au sein de l’UNPCB pour sauver l’UNPCB en crise de gestion. Sous sa direction en début du mois de février, les renouvellements ont commencé au niveau des Groupements de Producteurs de Coton (GPC). Ces renouvellements ont impliqué les agents de l’agriculture sur le terrain et ceux des sociétés cotonnières. Les producteurs ont passé en 1996 de groupements villageois à groupement de producteurs de coton (GPC), ont  acquis de l’expérience et savent très bien appliquer les principes fondamentaux  d’un bon GPC qui ont été réadaptés pour les coopératives. Parmi  ces principes, on peut citer : pour être élu dirigeant dans un GPC, il faut être bon producteur, être de bonne moralité et être bon gestionnaire. Les informations que j’ai reçues sur ces renouvellements de base m’apprennent que ces renouvellements se sont bien déroulés ; les candidats auxquels  les producteurs ne faisaient pas confiance pour gérer leurs coopératives n’ont pas été élus. Les coopératives étant des structures économiques, les producteurs ont refusé de mettre leur destinée dans la main de personnes douteuses. C’est dans les GPC devenus coopératives que les intrants et les revenus des producteurs sont gérés. La coopérative qui aura fait l’erreur de choisir des dirigeants non crédibles  pour autre raison verra les intrants des producteurs détournées et vendus et leur revenu sera insuffisant pour payer le crédit et ce sera la mort de cette coopérative.
Par la suite, les renouvellements dans les unions départementales ont commencé et ces renouvellements sont présidés par les préfets assistés des agents de l’agriculture et ceux des sociétés cotonnières. Ces renouvellements sont également basés sur les mêmes principes fondamentaux c’est-à-dire être bon producteur, avoir l’expérience, de bonnes gestions et être de bonne moralité. Les informations que j’ai de ces renouvellements sont qu’il y a des communes où ces principes ont été bien pris en compte ; cependant, il y a des communes où cela n’a pas été pris en compte car la crise due à la mauvaise gestion de l’UNPCB a atteint les communes. A titre d’exemple, l’ex-président de Karangasso Sambla, Bakary Traoré vient de sortir de la prison  pour raison de mauvaise gestion des revenus des producteurs.  Des structures d’épargne existaient dans certaines communes de la province de Bobo, créées par les producteurs de coton et lorsque M Bakary Traoré est devenu président, lui et son équipe ont mis la  main sur ces épargnes de paysans et quand les paysans sont venus pour chercher leur argent dans ces caisses d’épargne, ils se sont rendu compte que leur épargne n’y était plus. Ils se sont donc plaints et c’est ce qui a conduit M Bakary en prison et cet argent n’est pas encore remboursé aux agriculteurs. J’ai été donc surpris que ce même M Bakary ait été élu dans le nouveau bureau départemental pourtant tous ceux qui ont supervisé ces élections étaient au courant de cette affaire. Y a-t-il donc eu une manipulation, par qui et pourquoi? On ne peut pas me dire qu’il n’y avait personne d’autre pour occuper cette place à Karangasso Sambla. A Ouarkoy, Karim Traoré, ancien président de l’UNPCB  qui est le cerveau de la mauvaise gestion et de la crise au sein de l’UNPCB qui également a fait la prison pour cette raison et qui a été libéré sous caution. A cause de cette crise, l’Autorité Supérieur de Contre d’Etat et de Lutte contre la Corruption  (ASCE-LC) a fait un audite à l’UNPCB et les résultats de cette audite ont démontré la gravité des malversations faites par M. Karim TRAORE et son groupe. Ce même Karim Traoré a eu le courage de se présenter dans les élections communales à Ouarkoy et il a été battu dans tous les postes clés. Malgré tout, les informations que nous avons reçues montrent toujours qu’il n’est pas conscient de son rejet par les producteurs qui veulent développer leur zone et se développer. Pendant qu’il y avait plus de 150 producteurs dans ces élections, le passé de M.  Karim TRAORE doit l’amener à se calmer et se retenir car il ne fait pas partie de la perle recherchée. Les autorités qui ont supervisé ces élections  savent que M. Karim TRAORE a toujours son dossier en justice et est toujours poursuivi, alors pour la paix sociale, mieux vaut prévenir que guérir et cela vaut également pour toutes les communes où les renouvellements n’ont pas encore eu lieu. Or toutes les autorités de toutes les localités du pays sont au courant des malversations de Karim TRAORE et son groupe. Les brebis galeuses sont bien connues, ne faisons pas l’ignorant.
Après donc les unions communales, il y aura celles des provinces et celles nationales, c’est l’occasion pour moi d’attirer l’attention des superviseurs. Nous sommes à la période où rien ne doit plus être comme avant et en matière de mauvaise gestion c’est tolérance zéro. Au moment de la transition, un ministre a été démis de ses fonctions à cause de ses antécédents aux Etats-Unis et ce n’est pas à la période d’un gouvernement démocratiquement élu pour redresser l’économie et le social au Burkina qu’on doit se permettre ces genres erreurs. Pour avoir été l’un des concepteurs de cette structuration de l’UNPCB, je sais que les structures intermédiaires départementales, provinciales et nationales ont un bon rôle à jouer et cela demande à ces élus une forte crédibilité. Dans le cas contraire, ces structures peuvent être nuisibles à la production et à l’économie du Burkina.
Le coton est tout blanc et il veut être géré dans la clarté si bien que les sociétés cotonnières doivent jouer franc jeu dans ce partenariat avec les producteurs.
  En tant que Agriculteur burkinabé
Ouagadougou, le 19 février  2017

TRAORE B. François,

Agriculteur Burkinabé

lundi 6 février 2017

CE QUE JE PENSE DE LA FIERTE DU PEUPLE BURKINABE FACE A LA PRESTATION DES ETALONS A LA 31e COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS (CAN) AU GABON

L’image de la prestation des Étalons en 2015 avait semé le doute sur l’espoir que les burkinabés avaient lors du départ des Étalons pour le Gabon. Mais pour les connaisseurs du football burkinabé, l’équipe nationale avait été requinquée avec même du sang nouveau. Les managers des Étalons avaient mis en application leur professionnalisme et cela nous l’avons découvert dès les premières prestations des Étalons au Gabon. Quand ils ont franchi le premier tour et atteint les quarts de finale c’est tout le peuple burkinabé qui était mobilisé derrière son équipe. Jusqu’en milieu rural, mêmes les paysans connaissaient les noms des 23 joueurs et ceux de leurs managers. Ce qui montre une fois de plus la véracité d’un adage africain qui dit que « quand un fils est bon il devient l’enfant de tout le monde et quand il est mauvais il appartient seulement à ses parents ». C’est ainsi que nous avons vu que le peuple entier demandait aux Étalons d’aller au maximum de leurs capacités pour nous apporter la Coupe. Nous savons également que la majorité de ces jeunes footballeurs évolue à l’extérieur. En matière de gain, certains gagnent beaucoup plus ce que qu’ils peuvent recevoir en Afrique pendant la CAN. C’est seulement du patriotisme compris et assumé qui peut amener quelqu’un au maximum de son énergie. Les 23 joueurs burkinabés et leur manager viennent de nous donner une leçon « d’intégrité » qui n’est pas resté un mot mais un comportement. Ils ont accepté d’être au four et au moulin pour nous réjouir
.
Mon analyse sur cette prestation est que j’ai apprécié le soutien de tout le peuple burkinabé à cette équipe. La CAN a pris fin. Pour sortir de son sous-développement, le Burkina a besoin de cette cohésion. Cela veut dire que chacun dans son rôle doit pouvoir faire ce qu’on a demandé aux Étalons ; aller au maximum de notre capacité même quand les conditions sont difficiles. C’est ce que nous leur avons demandé. J’ai particulièrement apprécié le soutien de nos chefs traditionnels aux Étalons. Dans nos sociétés, ces chefs reflètent la confiance. Ils s’engagent pour renforcer le moral de la population et des acteurs. Le Burkina vient de sortir d’une insurrection où nous avons dénoncé une façon de faire qui n’était pas équitable. Ce qui veut dire que le Burkina est à la recherche de l’équité. L’équité pour moi signifie que chacun doit s’assumer en prenant en compte les intérêts des autres. Nous devons bannir dans notre comportement le fait de tromper les autres pour ne satisfaire que nos seuls intérêts. Il nous arrive souvent de penser que ce sont seulement les dirigeants qui sont en faute. Cela n’est pas toujours vrai car un peuple qui ne s’assume pas ne peut pas être dirigé. Sachons que le Burkina entier est une équipe d’Étalons dans le monde. Notre discipline et notre comportement comptent beaucoup pour encourager nos dirigeants dans le bon sens. Quoi qu’il en soit, c’est la cohésion et la détermination d’un peuple dans le travail qui fait le développement.

Aux Étalons, je vous dis que vous avez la bénédiction de tout le peuple burkinabé. Pour la suite de votre carrière, notre souhait est que vous reflétiez cette image d’intégrité et de combattivité pour continuer à faire connaitre davantage le Burkina dans les quatre coins de la planète terre. D’autres compétitions s’annoncent, nous sommes confiants que vous allez maintenir cette allure que vous avez atteinte pour mériter cette 3ème place. Sachez que c’est par modestie que nous parlons de 3ème place ; sinon tous ceux qui connaissent le football disent que vous avez été la meilleure équipe à cette CAN et cela même en dehors des Burkinabés. Vos managers ont également cette bénédiction. Le bateau est l’appareil qui peut transporter la plus lourde charge qu’un engin puisse transporter mais pour qu’il arrive à bon port, il faut une bonne équipe. Vous, managers, avez été cette équipe pour les Étalons. Un groupe de managers qui s’entendent bien, ce n’est pas toujours évident mais dans votre cas, ce sont les résultats des Étalons qui vous qualifient positivement. Cela est bon pour le moral de tout responsable. Je félicite également nos autorités politiques qui n’ont pas fait trop de bruit autour de cette équipe mais qui ont fait l’essentiel pour que l’équipe et ses supporteurs aillent et reviennent en paix au Burkina. Que Dieu bénisse les Étalons.       
En tant que supporteur des Étalons
Ouagadougou, le 06 Février  2017

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,

www.francoistraore.blogspot.com