dimanche 16 septembre 2012

Ce que je pense de la crise financière en occident face aux potentialités africaines.


L’occident vit aujourd’hui une crise financière que nombreux de leurs grands économistes n’ont pas su anticiper. Selon certains, cette crise financière est due à un système que chaque pays de l’occident a utilisé à sa manière. Nous savons que l’occident a servi d’exemple en matière de développement.  Tous les pays occidentaux sont désenclavés ; les moyens de transport terrestres et aériens sont très développés. Ces pays ont aussi atteint l’autosuffisance alimentaire et un niveau d’instruction et de civisme élevés. Ces atouts n’ont pas empêché la crise financière. Certains ont l’attribuée aux spéculations financières entre les banques et la population.
Pendant ce temps, selon des statisticiens, le taux de croissance économique de l’Afrique augmente. Cette élévation du taux de croissance économique en Afrique n’a pas empêché la persistance de la pauvreté et de la famine. Cela veut-il dire que l’Afrique va se développer en conservant en même temps la pauvreté  et la famine comme atouts ? Pendant que le taux de croissance est bon, nous avons déjà le germe de la crise financière avec une population qui s’appauvrit notamment celle rurale. Cette pauvreté est devenue un outil politique pour chercher l’argent à l’extérieur. Certains pays font du progrès en se faisant élire pays pauvres très endettés (PPTE).
La pauvreté du monde rural facilite également les différentes campagnes électorales parce que plus les gens sont pauvres, plus ils sont manipulables en leur offrant de faux besoins au lieu de les amener à créer des biens et des moyens utiles grâce  à une vision et des actes du vrai développement. Cette façon de faire des hommes politiques ne permet pas aux populations de réfléchir  afin de les accompagner dans de bons projets de développement. Les politiciens font souvent croire aux populations qu’on va leur apporter le développement, alors que Joseph KI ZERBO a dit « on ne développe pas, on se développe ». Tant que ce déséquilibre va favoriser le politique, la structure sociale continuera à se briser alors que le vrai développement commence par la cohésion des structures sociales des localités.
Cette limite de vision politique conduit très souvent aussi à des conflits. Or dans les conflits, on trouve la désunion de la société. On utilise donc certains outils normalement positifs comme les religions, l’ethnicisme, le régionalisme en négatif. Pour renchérir le chanteur malien Salif Kéita, nous disons que « c’est la différence qui est jolie ». Malgré la beauté de cette différence, on arrive toujours à opposer ce qui se ressemble. Lorsque je suis les émissions de la télévision, et en voyant les images des arabes, je n’arrive pas à faire la distinction entre un arabe et un arabe, mais à la télévision on va te dire que c’est tel groupe contre tel groupe. Lors de la crise au Rwanda, on parlait de Tutsi et Hutu, minorité et majorité ; mais en les regardant, on ne peut les distinguer. Tout cela n’est que des problèmes fabriqués. Heureusement que le Rwanda a compris cela après ! Ce que je n’ai pas compris, c’est que tout noir que j’ai rencontré en occident m’a appelé son frère sans demandé d’où je viens.


 
                                                         Tous ces épis s’appellent maïs et tout se mange.
 En occident, on parle souvent de racisme (noir et blancs) ; malgré cela, nous avons des esprits de bonne volonté,  des Etats, des ONG ou des entreprises qui veulent  accompagner les africains à se développer. Tout cela montre que l’élément fondamental est l’homme, son bien être et le bien être de son semblable. Toutes les crises ont leur fondement sur le non respect de cette réalité. Nous savons également que les richesses des hommes s’acquièrent parfois au détriment de l’environnement qui héberge pourtant l’homme. Mais très souvent les intérêts divergeants ne nous permettent pas de le comprendre. 

Moi, je pense que cette crise financière européenne qui secoue l’occident, doit également faire réfléchir l’Afrique. Cette réflexion doit amener  l’Afrique à regarder sous ses pieds et à déblayer les différentes épines qui pourront piquer et freiner son avancé et son évolution. La différence des hommes, c’est leur comportement et non leur origine. Nous les agriculteurs africains, nous sommes les plus nombreux ; c’est nous qui subissons les dérapages politiques et les effets naturels. Nous voulons nous assumer dans notre métier, nous ne sous-estimons pas une autre couche sociale ; nous souhaitons tout simplement la complémentarité et l’égalité pour éviter les surprises.
                                            Ouagadougou le 11 septembre 2012
                                                  TRAORE B. François,
                                             www.francoistraore.blogspot.com                             
                                              Président d’honneur de l’AProCA,
                                              Docteur honoris causa.
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