lundi 24 mars 2014

Ce que j’ai pensé pour m’adhérer au MPP



À mon jeune âge, quand j’ai quitté l’école après avoir obtenu mon certificat d’étude primaire, la famille de mon père était grande et vivait dans une  insécurité alimentaire. Mon père était malvoyant. Étant le premier garçon de la famille, je devais décider entre fouir laisser ma famille et rester pour cultiver. Au regard de l’éducation que j’ai reçue de mes parents, j’ai décidé de rester et de me battre. Pour cela j’avais besoin d’être travailleur et honnête. Ce fut mes premiers pas où mon éducation et mes idées m’ont orienté. Quelques années après, le résultat était que mangions à notre faim. L’évolution dans l’agriculture m’a amené à participer à la création des structures paysannes.

Dans le milieu rural, plusieurs personnes n’ont pas été à l’école. Non seulement je devais me défendre avec le peu d’instruction  que j’ai eu, je devais également aider ceux qui n’ont pas été à l’école. Ma philosophie a toujours été de défendre ma cause en défendant sincèrement celle des autres. Et cela je l’ai fait dans le pays et hors du pays. Mes actions de serviteur à la tête des grandes structures paysannes comme l’UGCPA, l’UNPCB, la CPF et l’AProCA en sont des preuves.

À toutes les étapes, j’ai travaillé de sorte que ma mission ne soit pas confondue à une politique partisane. J’ai été membre du  congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Mais mon militantisme s’est limité au niveau local pour aider à la cohésion de ma province. Cela n’a pas toujours été facile pour moi. Depuis 2010, je ne suis plus à la tête d’une structure paysanne.

En 2014, j’ai 62 ans. Comme pour moi la politique, c’est les idées ; l’expérience étant une richesse pour les idées, j’ai décidé de puiser dans mes expériences pour faire la politique. Aujourd’hui j’ai une grande famille. Si je ne contribue pas par mes idées dans la construction du Burkina, je n’aurai pas contribué à faciliter la vie à ma progéniture. Comme c’est en défendant la cause de tous les citoyens qu’on se défend mieux, j’ai décidé d’adhérer au Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) pour pouvoir aider à influencer positivement l’avenir du Burkina Faso.


Ouagadougou, le 24 mars 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
Skype:dadilotbf52   
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO

dimanche 16 mars 2014

Ce que je pense de l’après médiation sur la crise politique au Burkina Faso



Le dix (10) mars 2014, les médiateurs ont convié les représentants du parti au pouvoir et ceux de l’opposition pour échanger sur la conciliation des différents points de vue. Ils avaient des propositions au cas où les deux groupes allaient rester sur leurs positions initiales. La rencontre n’a pas duré plus de quarante cinq minutes (45), parce que chaque camp est resté sur sa position.

À défaut de consensus, les médiateurs ont procédé à une conférence de presse pour livrer leurs propositions à la population burkinabè. Parmi ces propositions, je retiens celle qui a trait à ma proposition dans mon dernier écrit. C’est le souhait d’accepter une transition ici et maintenant afin de sauvegarder les acquis, la paix, la sérénité et l’espèce humaine, car le peuple burkinabè est un peuple qui a foi en Dieu.

Je pense que cette proposition arrange le Président du Faso et la population burkinabè. Je sens le président Blaise Compaoré physiquement fatigué d’une situation stagnante et le peuple restant toujours insatisfaite. Depuis 1983, Blaise Compaoré a été le numéro 2 du pouvoir révolutionnaire. En 1987, il est devenu le numéro 1, donc le chef de l’État burkinabè. De 1983 à 2014, le président Compaoré a donné ce dont il était capable au peuple burkinabè. Pendant tout ce temps, le peuple burkinabè l’a accompagné  dans la gestion du pouvoir. Après les élections en 2010, les bruits ont commencé.

Je pense également que le  président en se retirant du pouvoir maintenant et en laissant  place à un pouvoir de transition qui va préparer les élections de 2015,  se verra très bien apprécié par le peuple burkinabè, toute la communauté internationale et gardera ainsi une image de grand homme et de patriote pour son peuple. La confrontation entre lui et son peuple ternira toute son image et celle de sa descendance.

Dans l’histoire, après le premier mandat de Madiba, Nelson Mandela, celui-ci disait qu’il était pressé de se voir libre totalement et de pouvoir se promener sur la colline de son village car il considérait le pouvoir comme une autre prison. Il semblerait que le candidat qu’il proposait pour sa propre succession n’a pas été accepté par le parti et il n’en a pas fait un problème. Mandela avait été proposé par certains de ses pairs pour être le leader de l’union Africaine, mais n’ayant pas été compris par tous, il n’a pas insisté. Mais tout le monde entier a été témoin de sa grandeur à son décès. Tout le monde sait que grâce à ses positions pacifiques, il est désormais, un mentor, un leader pour le monde entier.

Mon souhait est que chacun de nous face mieux que lui et à défaut de l’égaler. Nelson Mandela disait que sa famille, c’est plus de quarante (40) millions de sud africains sans distinction. Au Burkina Faso, nous sommes environs seize (16) millions à l’intérieur et dix (10) millions à l’extérieur.

Blaise Compaoré après avoir régné près de trente (30) ans, il ne serait pas à son honneur qu’il n’y ait personne auquel le peuple fait confiance pour lui succéder. Alors, je lui demande par amour de son peuple et pour la paix de l’humanité de se retirer dès maintenant. Je le bénis afin que lui et les burkinabè  retrouvent la quiétude et le bonheur d’ici  et maintenant.

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
Skype:dadilotbf52                                                                                     
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO

dimanche 2 mars 2014

Ce que je pense de la médiation entre le parti au pouvoir et l’opposition burkinabè



Face à la crise politique qui sévit au Burkina Faso, l’ancien président Jean Baptiste OUÉDRAOGO et quelques personnes du collège des sages ont décidé de faire une médiation entre les deux courants politiques.  La marche du 18 janvier 2014 de l’opposition a mobilisé une grande foule dans beaucoup de villes burkinabè. Ce qui témoigne qu’une grande partie de la population est avec l’opposition dans sa démarche.

Ces médiateurs ont été critiqués. Les critiques portent sur le fait qu’ils se sont autosaisis, d’autres pensent même qu’ils ont été suscités par le président du Faso. Quant à moi, je trouve tout simplement que la médiation est une bonne chose dans la société africaine. L’homme, à un certain âge, en face d’une situation de ce genre autour de lui, doit pouvoir se poser la question « quelle doit être sa contribution pour apaiser cette situation délicate ? ».

Après quelques rencontres des médiateurs avec les deux tendances, l’opposition burkinabè a demandé au parti au pouvoir (CDP) d’avoir l’aval du président du Faso pour qu’elle soit sûre que le président est prêt à appliquer toute recommandation s’ils venaient à s’accorder. Mais pour le moment le parti au pouvoir refuge l’aval du président du Faso ; l’opposition suivie de la population ne va également pas accepter qu’on parle de deux ans  de transition après 2015. Nous avons également entendu des rumeurs que le président COMPAORÉ demanderait deux ans de transition après 2015 pour achever ses chantiers. Ces deux positions montrent la complexité de la démarche des médiateurs. 

Dans mon article précèdent, vu les difficultés que nous avons vécu depuis début 2011, à savoir mutineries, grèves, marches, explications, négociations, j’avais fait la proposition que 2014 et 2015 soient des années de transition dirigées par quelqu’un d’autre proposé en commun accord avec les deux partis. Cela permettrait d’une part, au président COMPAORÉ de se retirer tranquillement et d’aller se reposer et d’autre part, aux partis politiques de se préparer pour que la politique ne soit plus des achats de conscience et des intimidations mais qu’elle soit un vrai travail de conscientisation de la population. 

Chacun doit savoir que s’il doit avoir de l’argent, il doit le mériter par sa sueur et que s’il doit voter, c’est  parce que l’intérêt de la bonne marche de son métier est pris en compte par un parti. Seul un bon travail bien reconnu doit être bien rémunérer. Or dans la forme actuelle de la politique, ce comportement est devenu rare. Selon le langage de rue au Burkina Faso, si quelqu’un est branché au parti au pouvoir, il peut se permettre tout. Même s’il fait reculer une boîte dans laquelle il est responsable, il peut être décoré.

Dans la démocratie actuelle, avec le système d’information internationale, la population est permanemment informée sur la façon dont les choses se passent dans les pays qui sont souvent cités comme exemple. Le président SARKOZY en France n’a fait qu’un mandat et cela n’a pas empêché qu’il y ait des critiques de gestion après lui. Le président OBAMA aux États-Unis est à son deuxième mandat. Malgré cela, il y a certains de ses engagements qu’il n’arrive pas à réaliser. Mais personne ne peut le tromper à chercher un troisième mandat.

Très souvent l’argument utilisé en Afrique pour rester au pouvoir, c’est de dire qu’il y a plusieurs chantiers que le président a commencé et que lui seul peut  achever. Dans ce monde moderne, cet argument ne tient pas. En France, j’ai vu des maisons qui ont été construites pendant plus de cinq cent (500) ans. L’analyse de cette manière de construire montre que dans la tête de celui qui a entamé cette construction, il a prévu que d’autres personnes puissent faire le bâtiment dans les règles de l’art après lui. Comme j’ai eu la chance d’aller à l’école, je sais que quand le maître donne des cours, c’est à plusieurs élèves. Dans un pays, les mêmes cours sont donnés par plusieurs enseignants dans des classes équivalentes dans l’ensemble du pays. Ce qui veut dire que ce l’on sait, beaucoup de gens le savent. C’est l’avantage d’être des humains. Ce que l’on comprend, d’autres personnes peuvent également le comprendre et même faire mieux.

Jésus et Mohamed ont tous travaillé que dans un pays, eux avec qui Dieu a parlé. Par la suite, leurs disciples ont pu faire rayonner de part le monde la parole que Dieu les avait confiés. Cette flamme allumée ne s’éteindra plus. Le temps que le président COMPAORÉ à fait au pouvoir de 1983 à nos jours, est presque l’équivalent de la durée de vie de chacun de ces saints. 

Je pense donc que la chose la plus facile pour les médiateurs, c’est de dire à Blaise COMPAORÉ d’aller se reposer et aux partis politiques d’être responsables car on peut tout falsifier sauf l’histoire. Ce qu’on n’arrive pas à dire face-à-face à quelqu’un aujourd’hui, va être creusé et exposé après dans l’histoire. Aucun chef de famille ne souhaiterait que sa progéniture soit mal à l’aise face à certaines révélations qui ne pouvaient pas se dire le « jour J ». J’ai toujours dit que la paix est le résultat du passé et du présent. Les bonnes décisions du  présent peuvent aider à oublier le passé. C’est ce qui doit être l’objectif principal de la médiation.
Je souhaite bonne chance aux médiateurs et au Burkina Faso.

TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr  
Skype:dadilotbf52                                                                                     
 (+226) 70 95 34 45
 (+226) 78 50 16 25
 BURKINA FASO