Ces derniers temps, l’Église
catholique burkinabè a donné une position tranchée contre la modification de
l’article 37 au Burkina Faso. Au Congo démocratique (RDC) comme au Togo, l’Église
catholique a eu la même réaction sur le tripatouillage de la constitution pour
permettre aux présidents en place de se représenter en fin de mandat. J’ai
suivi quelques réactions de la société civile. Certains trouvent cela normale
mais d’autres non, en disant que ce n’est pas le travail de l’Église catholique.
Quant à moi, je pense que l’Église catholique ne fait que son devoir.
Dans l’histoire du développement dans le monde, l’Église
catholique à un moment donné, a joué un grand rôle lié au fait qu’elle a des
missionnaires partout et qui vivent avec toutes les couches sociales. À titre
d’exemple, en France et au Canada, ces
missionnaires ont été à l’origine de la création des associations pour le développement
dans les milieux ruraux à travers une conscientisation. En effet, les
missionnaires catholiques disaient à ces ruraux que c’est dans la cohésion et
le partage d’expériences qu’ils peuvent se développer.
Dans l’histoire de l’Afrique
avant et après les premières heures des indépendances, la position de l’Église
catholique a été souvent considérée comme mitigée, comme
complice ou passive. Mais, ayant fait une partie de mon enfance à l’internat
d’une mission catholique, je reconnais l’œuvre de charité que ces missionnaires
ont mené. La preuve est qu’au Burkina Faso, la majorité des premières écoles et
des centres de santé primaires ont été l’œuvre de ces missionnaires de l’Église
catholique.
Je constate également que
depuis l’avènement de la démocratie, que l’Église catholique a été chaque fois
celle qui subit la société civile en détresse. Une preuve est qu’à l’avènement
de la Côte-d’Ivoire, mon oncle qui est un musulman et qui vivant à Dokoué, a
été obligé de se refugié dans une mission catholique. Il a été protégé par
celle-ci et a été sauvé. Chaque fois qu’il y’a une crise dans un pays, les Églises
sont envahies par les populations qui se sauvent. Nous avons vu tout récemment
la situation en Centrafrique. L’Église catholique a été chaque fois donc
obligée de supporter et d’entretenir les femmes et les enfants qui ont fuient leurs
maisons sans savoir de quoi il s’agit. En Afrique du sud, au moment de la lutte
contre l’apartheid, la position de l’archevêque Desmond TUTU a été un grand
apport pour l’unité des sud-africains contre le racisme.
Selon les fidèles
catholiques, la religion catholique, est le chemin par lequel on peut arriver
chez Dieu après sa mort. Mais les actions pour y arriver, sont basées sur
comment l’humain s’est comporté vis-à-vis de ses prochains durant sa vie
terrestre. Donc, je pense que religieusement et socialement, l’Église
catholique est dans son devoir de prévenir pour réduire l’ampleur d’une crise
sociale afin d’éviter de subir que les malheureux qui sont souvent innocents.
L’Église catholique ne peut exercer convenablement sa mission chrétienne que
dans une société paisible où les droits et les devoirs des uns et des autres
sont respectés. À ma compréhension, la position de l’Église catholique n’a pas pour
but de chercher un pouvoir. Elle souhaite plutôt qu’il ait une société pacifique
pour mieux exercer son travail de religieux surtout que la société est déjà en
guerre contre la pauvreté.
Ouagadougou, le 06 octobre 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
Skype: dadilotbf52
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BURKINA FASO
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