Le Burkina Faso vit actuellement
une crise politique dont une des conséquences directes est la fragilisation des
liens sociaux. Le respect de la constitution, comme condition primordiale à la
préservation de la paix, ne fait plus l’unanimité. Face à cette crise politique
qui oppose le parti au pouvoir (CDP) et l’opposition,
le président du Faso a initié un dialogue politique national entre les deux. Le
président Blaise COMPAORÉ est du CDP. Un des sujets qui oppose les deux parties,
est la révision de l’article 37 de la constitution. Pourtant, la révision de
cet article n’est que pour permettre au président Blaise COMPAORÉ de se
représenter. Ce dialogue a pris fin de façon prématurée.
Selon l’opposition dont je fais partie,
le sujet de l’article 37 n’est pas discutable. Il doit rester intact. Pour le
CDP, s’il n’y a pas consensus, on s’en
remet à la décision du président du Faso. Si l’opposition acceptait la
proposition du CDP, cela signifierait que c’est les deux parties qui offrent
l’article 37 à Blaise COMPAORÉ. En adoptant cette position, l’opposition allait
perdre la confiance du peuple burkinabé à la base. Toutefois, nous constatons
que Blaise et son parti le CDP, tiennent à sa candidature à la présidentielle
de 2015.
En rappel, le septennat a été
discuté par la classe politique burkinabè. Mais en 2005, nous sommes revenus au
quinquennat. Après 1987, à chaque réaménagement de statut du Burkina Faso, le
président Blaise COMPAORÉ a toujours eu ce qu’il veut. Lors de la journée du
pardon, il a également eu le pardon qu’il voulait. À la fin de son deuxième
mandat de quinquennat, l’intégrité qui caractérise le Burkinabè, m’oblige à
dire que nous devons respecter ce que nous avons dit dans la constitution.
Dans l’histoire de notre intégrité,
le respect de la parole donnée a toujours été le fondement de nos valeurs. Mon
père me disait ceci : « quand un homme donne sa parole et qu’il ne la
respecte pas, c’est comme s’il a craché à terre et a ensuite avalé le crachat
récupéré du sol ». Dans notre contexte, la révision de l’article 37 ne
concerne que Blaise COMPAORÉ. Même si certains membres du parti au pouvoir veulent
la révision de l’article 37, l’intégrité de Blaise COMPAORÉ doit le pousser à respecter
son engagement de défendre et de respecter
la constitution, pris lors de son installation en 2005.
Depuis que le président Blaise COMPAORÉ
est au pouvoir, beaucoup de manifestations de mécontentement de la population
ont eu lieu. Son système de gouvernance a pu « maîtriser » ces
manifestations du peuple burkinabé. Mais depuis 2011, nous observons une révolte
de la population qu’il n’arrive pas à contrôler.
Ce qui se dit aujourd’hui en mal contre le président Blaise COMPAORÉ dans la
société civile, dans les medias nationaux et même dans certains medias internationaux,
n’était pas imaginable il y’a quelques années. Le seul cadeau qu’il peut offrir
dans de telles circonstances, c’est de dire qu’il ne va pas se présenter en
2015. Il aura ainsi permis au peuple burkinabé de gagner dans sa revendication
cette fois-ci, car c’est aussi cela la démocratie.
Le Burkina Faso n’a pas besoin de violence
et Blaise COMPAORÉ qui est au pouvoir a la responsabilité de prendre des
initiatives pour épargner le pays de ce catastrophe purement humain. Jusqu’à
nos jours, l’opposition a pu faire tous ses meetings et marches sans violence.
Comme l’opposition n’a pas créé quelque chose de nouveau, elle demande
seulement à ce qu’on respecte ce que tous les Burkinabè ont écrit. Elle ne mérite
pas d’être violentée pour ça. Je lance un appel à tous nos partenaires africains,
occidentaux et asiatiques, à encourager le président Blaise COMPAORÉ à se
retirer du palais de Kosyam tout dignement en 2015.
Ouagadougou,
le 19 octobre 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de
l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
BURKINA FASO
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