dimanche 2 avril 2017

CE QUE JE PENSE DE LA SESSION DU 29 MARS 2017 TENUE PAR LE CONSEIL REGIONAL DE LA BOUCLE DU MOUHOUN A DEDOUGOU

J’ai été choisi par le président du conseil régional Aboubacar Sanou qui, selon lui, a obtenu l’accord du conseil pour que je sois désormais un conseillé au président. Ainsi, on m’autorise à participer aux différentes sessions du conseil régional. Le 29 mars 2017, j’ai donc assisté à un conseil régional dont l’ordre du jour était :

-Examen et adoption du procès-verbal de la 4ème session 2016 ;
-Présentation du rapport spécial du Président du Conseil Régional ;
-Adoption de délibérations sur des activités prévues ou à prévoir ;
-Divers.

Ce que j’ai d’abord apprécié était que toutes les couches de la société étaient représentées dans ce conseil : les paysans, les retraités et les fonctionnaires. Tout en sachant qu’il y a plusieurs partis politiques qui étaient représentés dans ce conseil je n’ai pas du tout senti de divergences politiques dans le débat. Chaque conseillé mettait à profit sa capacité dans son domaine pour éclairer le débat. On sentait également la liberté dans la prise de parole et dans l’argumentation.

Pour ce qui est de la présentation du rapport du président, deux sujets ont attiré mon attention. Le premier était par rapport à sa mission au Maroc. Invité au COP22 au Maroc, il a pu lier un partenariat avec une région marocaine qui souhaitait également un partenariat avec la région de la Boucle du Mouhoun. Selon lui, cette région a une détermination pour le développement locale si bien que de nos jours dans leurs productions, ils exportent  beaucoup de choses en Europe. Ils ont mis l’accent sur la productivité et la qualité de leurs produits. Il a été surtout surpris que ce soit environ le tiers de la pluviométrie que nous avons ici au Burkina Faso qu’ils ont. Si malgré cela ils produisent bien, cela veut dire qu’ils ont mieux valorisé la recherche en mettant en valeur la gestion de l’eau, la semence et la technologie moderne. Le président attend donc beaucoup de cette collaboration ou il est prévu des missions de part et d’autre pour que l’expérience des marocain soit utile pour la Boucle du Mouhoun et au Burkina. Le compte rendu de cette mission a suscité quelques questions des conseillers pour mieux comprendre et c’est dans l’unanimité que les conseillés acceptent et attendent cette collaboration.

Le deuxième sujet est par rapport aux lenteurs administratives de services financiers au niveau national. Selon le président, à titre d’exemple, une ambulance avait été prévue dans le budget passé et c’est à cause de la lenteur administrative qu’on n’a pas pu acquérir l’ambulance. Et si cela ne change pas, vous pouvez avoir par le biais de l’état une promesse d’argent que vous n’arrivez pas à consommer et c’est la population qui va en pâtir. Il y a donc eu un long débat autour de ce sujet. Les paysans eux ne peuvent pas comprendre qu’on leur donne de l’argent et que c’est à cause de la procédure qu’ils n’arrivent pas à le consommer. Certains conseillers fonctionnaires ont contribué sur la maîtrise des procédures donc ils reconnaissent la lourdeur. Mon avis par rapport à cela est que je suis pour la bonne gestion des hommes et des finances mais l’intellectualisme d’un homme ou d’un service se mesure par les services rendus et plus ce service met du temps face à un problème, plus le problème s’aggrave. Nous avions des retraités parmi les conseillers, ce qui veut dire que ces financiers pourront également se retrouver parmi nous en tant citoyens. Les problèmes créés par la lenteur administrative, ils viendront les subir avec nous. Et l’exemple type de l’ambulance, pour un retraité qui est souvent maladif doit être une leçon. Nous les agriculteurs, quand la pluie commence à tomber, nous ne pouvons pas avoir de la lenteur. Il faut aussitôt semer et si tu ne sème pas à la bonne date tu ne vas pas bien récolter et si cela se répète par plusieurs paysans cela peut entraîner la famine. Je souhaite donc que les financiers revoient leurs procédures pour ne pas être la source de notre malheur.
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou, le 02 Avril 2017

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,

www.francoistraore.blogspot.com


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