Cela fait près de deux ans que les
terroristes créent une psychose au Burkina Faso. Ces terroristes viennent
essentiellement du Sahel où ils mènent la plus part de leurs attaques. Dans le
passé, ils ont déjà mené des attaques un peu partout même à Ouagadougou. Ces
attaques terroristes sont quand même nouvelles au Burkina Faso. Elles ont essentiellement
commencé après 2014. Nous ne pouvons pas nous empêcher de nous souvenir des
liens qu’avait l’ancien régime avec certains de ces terroristes. À un moment
donné, des rumeurs couraient que des camions citernes destinés au transport de
carburant mais souvent bourrés d’armes, passaient par le Burkina. Lors de la
dissolution du RSP, des rumeurs ont couru même en disant que certaines armes
qui étaient au siège des RSP n’étaient pas pour le Burkina. Les burkinabé qui
ont suivi les événements savaient que depuis 1987, l’armée burkinabé a arrêté
d’être une armée républicaine. Elle était plus acquise à une cause qui était
dictée par la famille présidentielle et son entourage. Les grands officiers de
cette armée étaient les mieux positionnés pour savoir que ce qui ne va pas au
sein l’armée burkinabé. La logique aurait aimé qu’ils profitent de l’occasion
que le peuple insurgé les avait offert pour redynamiser cette armée afin
qu’elle redevienne républicaine. Le constat
a été que certains généraux de
l’armée étaient plutôt que des candidats aux élections présidentielles. Mais
pourquoi faire ? Le patriotisme que le peuple a montré devrait plutôt
mettre ces généraux au service du peuple. Qu’à cela ne tienne, le peuple a continué son
combat et a atteint son objectif d’instituer la démocratie.
Depuis l’avènement du coup d’Etat manqué
du 16 septembre 2015, il y’a eu une alliance qui s’est créée entre le peuple
burkinabé et son armée où toutes les garnissions ont convergé vers Ouagadougou
en disant « trop c’est trop ». Les soldats ont préféré écouter le
peuple que d’écouter certains chefs. À mon avis, c’est cette symbiose entre le
peuple et les forces de défense et de sécurité qui doit continuer. Nous devons
faire confiance à notre armée et aux officiers actuels. Je suis sûr que si nous
soutenons notre armée, en sachant que dans le passé elle aussi elle a subit et
que des patriotes existent toujours dans cette armée, nous allons également
vaincre cette étape de la démocratie qui est la paix et la sécurité. Les
conséquences de la mauvaise gestion antérieure dans le développement ne
facilitent pas la tâche à nos vaillants militaires en matière
d’infrastructures. La population qui également se sentait délaisser, a souvent
du mal à comprendre un Etat démocratique qui met tout le monde sur le même pied
d’égalité. Mais nous savons que dans le Sahel, il y’a des patriotes éveillés
qui ont très bien compris ; avec lesquels nous devons compter pour cette
victoire.
Lors des événements de 2014, les
partenaires sociaux ont joué un rôle très important pour le changement. Les élections
présidentielles, législatives et municipales de 2015 ont montré que ce même
peuple sait choisir. C’est pour cela qu’il y’a eu qu’un seul tour aux
présidentielles. Nous avons élu un Président, une Assemblée et des Maires.
Permettons à ces élus de travailler pour nous en leur soutenant par notre
détermination au travail ; ce qui n’empêche pas qu’on discute après avoir travaillé,
de comment on reparti les revenus. A mon avis les grèves incessantes ne sont
pas faites pour des pays en voie de développement. Les pays asiatiques ont des
exemples à nous montrer dans ce sens. Leur détermination au travail fait de
ceux-ci aujourd’hui une puissance inégalée. Quand je vais à l’extérieur du pays,
le constat est que tout le monde s’accorde à dire que le burkinabé est un grand
travailleur. Cela constitue un avantage qu’on doit exploiter positivement. Avec
l’ancien régime, nous savons que les partenaires sociaux ont aussi subit. Cela
ne doit que nous servir de leçons parce que nous avons fini par avoir le dessus.
J’ai toujours dit que c’est le travail que nous faisons bien ensemble
aujourd’hui qui créera l’emploi pour nos enfants de demain. Dans ce sens, un
pays comme le Rwanda l’a bien compris. Je suis convaincu que le Burkinabé peut
aussi le faire. L’intégrité et le patriotisme sont des gaz de fierté pour le
burkinabé. Cela ne doit pas être dans la bouche mais dans les faits et nous
allons gagner.
En tant que citoyen burkinabé
Ouagadougou,
le 22 Mars 2017
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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