Le samedi 31 mai 2014 a eu lieu le meeting du CFOP
au stade du 04 août à Ouagadougou. L’objectif était de sensibiliser et de conscientiser
les militants des partis de
l’opposition politique burkinabé sur son refus à la modification de l’article
37, à la mise en place du sénat et le refus d’aller au referendum. Malgré un
certain nombre de montages pour démobiliser les militants qui venaient au
terrain, nous avons rempli le stade du 04 août.
Les artistes qui ont intervenus ce jour sur le terrain du 04 août
étaient des artistes burkinabè engagés pour la même cause.
Les différents représentants des partis politiques
ont tour à tour intervenu. Pendant leurs interventions, l’adhésion des
militants à cette cause se faisant sentir par des bruits assourdissants.
L’engouement des militants à la contribution financière demandée par le
président du CFOP m’a également surpris positivement ; contrairement aux
habitudes du CDP qui partage l’argent à ses militants pour mobiliser la
population.
Le 21 juin 2014 un
autre meeting a été organisé sur le même terrain ; mais cette
fois-ci par le CDP. Nous avons vu des paysans qui ont été transportés depuis les
villages. Des grosses sommes ont été surement débloquées pour cela. Des
artistes des pays voisins ont été
invités, surement sur contrat, pour animer ce jour au stade du 04 août. Nous savons
que l’invitation des artistes étrangers visait à attirer la jeunesse curieuse de les découvrir.
Selon les villageois, le discours des dirigeants du CDP était : « nous
allons modifier l’article 37, nous allons mettre en place le sénat et pour cela
nous allons faire le referendum. Toute personne qui s’opposerait à cela verra les
conséquences ».
À entendre les villageois, ils pensaient qu’on les
appelait pour les expliquer comment résoudre les problèmes qu’ils vivent au
village. Étant à l’orée de la campagne agricole, certains ont cru qu’on parlera
de comment leur trouver de l’engrais. Malheureusement ce meeting censé
sensibiliser la population était plutôt un meeting de menaces. Comme les militants sont venus par localités,
ils ont donc commencé à se retirer par groupes. Les jeunes qui étaient
également présents pour voir ces artistes n’étaient pas également intéressés
par ce discours. Cet écart d’objectifs entre les jeunes dans le stade et le
parti au pouvoir s’est manifesté par un stade de 04 août à moitié vide pendant
le discours du secrétaire générale du CDP.
Je pense donc que si les deux groupes devraient
faire des démonstrations de force, le CDP devrait tirer une bonne leçon sur le fait
que la population n’est pas d’accord avec elle dans sa vision. Cela n’est pas nouveau.
Nous l’avons constaté lors du CCRP où c’était le pouvoir qui s’était déplacé
vers les populations dans leurs localités. Les résultats étaient que le peuple burkinabè s’était opposé à ces aspects. L’idée que je me fais en analysant
ces deux meetings, est que le président Blaise COMPAORÉ qui s’était engagé à mettre de côté tout ce que la
population n’a pas accepté au CCRP, qui a toujours prôné le respect de ses
engagements, doit savoir se réserver et se fier à ce que le peuple burkinabè
veut. S’engager à se retirer du pouvoir en 2015 ne lui fera que des honneurs.
Laisser la liberté aux burkinabè de choisir librement leurs dirigeants n’est
qu’un devoir pour lui.
Le 24 mai 2014, nous avons appris la mort du juge Salif
NÉBIÉ. Les premières informations que
nous avons eues nous faisaient dire qu’il a été purement et simplement
assassiné. Par la suite un médecin légiste à été dépêché de la France pour
faire l’autopsie. Nous ne savons pas les closes officielles ou officieuses des
accords avec ce médecin mais tout porte à savoir que le médecin français connaissait à l’avance les résultats
auxquels il est parvenu à l’issue de l’autopsie avant de venir au Burkina Faso.
Quand je vais dans les villages, les villageois me
posent les questions « comment ont-ils fait encore pour tuer ? Qu’est-ce
qu’il a fait ce juge? Ces questionnements sous-entendent que même au
village, les gens se disent qu’il a été assassiné. Cela me fait penser au proverbe
du camarade Roc Marc Christian KABORÉ le
06 avril 2014 lors du meeting du congrès du MPP qui dit: « tu n’as
qu’à beau habiller un cheval, ses testicules restent dehors ». J’ai donc
peur de la confiance du peuple burkinabè à ses dirigeants qui se dégrade de
jour en jour.
Je souhaite que le président Blaise COMPAORÉ sache
que la situation est dangereusement floue. Médiateur qu’il est, je ne
l’apprends rien en lui disant que pour qu’une bonne médiation réussisse, il
faut qu’il ait un premier qui offre quelque chose. Au Burkina Faso, je pense
que ce que le peuple demande, c’est une transition pacifique à travers laquelle
le président Blaise COMPAORÉ remerciera le peuple burkinabè de l’avoir
accompagné pendant son règne.
Ouagadougou, le 10 juillet 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
BURKINA FASO
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