Les 11, 12, 13 juin 2014, j’ai participé
en tant que représentant de l’AProCA, à la quatrième réunion du Comité de Suivi
de la mise en œuvre de la stratégie coton-textile dans l’UEMOA. Chaque
pays membre de l’UEMOA était représenté y compris les partenaires
techniques et financiers. Cette rencontre organisée par la Commission de
l’UEMOA à Koudougou avait essentiellement pour objectif de soumettre à la
validation, la version actualisée du document de la stratégie pour la
compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA, de faire au Comité de
Suivi, le point de la mise en œuvre des recommandations de la troisième réunion
et des activités prévues au titre du 1er trimestre 2014.
Dans la nouvelle stratégie adoptée, la
vision des participants est de transformer annuellement 25% de la fibre
produite dans l’Union à l’horizon 2025. Parmi les recommandations faites pour
atteindre cet objectif, figure la
création d’un Fonds d’Investissement coton-textile (Fonds COTEX). Ce fonds
apportera un appui financier aux PME et PMI
tout en prenant en charge la mise en place des conditions assouplies
d’accès au crédit des acteurs de la filière coton-textile par la BOAD. Selon
les participants, la promotion de l’artisanat dans l’espace UEMOA est une condition
sine qua non pour la concrétisation de la transformation.
En tant que représentant de l’AProCA qui a participé aux différents débats sur le coton depuis 2003, je n’arrive pas à comprendre que nos États s’engagent en 2003 pour transformer annuellement 25% de la fibre à l’horizon 2010 et que le constat aujourd’hui en 2014, est que la transformation a même baissé puisque les usines textiles continuent à se fermer. Je me suis poser la question « C’est sur la base de quelle analyse ils avaient pris la décision » car c’était à une période où on demandait aux autres de faire des efforts. C’est dans ce sens qu’il y a eu l’initiative de Paris où plusieurs partenaires se sont engagés à accompagner la filière cotonnière africaine.
En tant que représentant de l’AProCA qui a participé aux différents débats sur le coton depuis 2003, je n’arrive pas à comprendre que nos États s’engagent en 2003 pour transformer annuellement 25% de la fibre à l’horizon 2010 et que le constat aujourd’hui en 2014, est que la transformation a même baissé puisque les usines textiles continuent à se fermer. Je me suis poser la question « C’est sur la base de quelle analyse ils avaient pris la décision » car c’était à une période où on demandait aux autres de faire des efforts. C’est dans ce sens qu’il y a eu l’initiative de Paris où plusieurs partenaires se sont engagés à accompagner la filière cotonnière africaine.
Outre la cherté de l’énergie en Afrique,
la formation de la main d’œuvre qualifiée, le problème de la vente des
friperies en Afrique a été également cité comme difficulté. Alors que je pense
que l’achat de la friperie par la population n’est que lié à la pauvreté. Tant
que le nombre de pauvres va augmenter dans nos pays, les friperies seront
toujours achetées au détriment du textile africain. Je sais qu’au village
lorsque les gens ont l’argent, chacun veut se rendre chez le tailleur pour
coudre un habit ou acheter un prêt-à-porter.
Tant que les engagements comme la lutte
contre la pauvreté, le désenclavement en infrastructures et en énergie seront
un effet de mode pour endormir la population, on va toujours continuer à
pousser les années et nos politiques continueront à régner pendant que la
population croupie dans la pauvreté. Depuis plusieurs années, j’ai fait cette
interpellation sur l’énergie qui devrait être la chose la plus facile à
acquérir en Afrique car les fleuves, le soleil et le vent qui peuvent produire
de l’énergie propre et moins cher, sont monnaie courante sur le continent.
De nos jours l’Afrique compte environ un
milliard de personnes. Les transformateurs du textile dans les autres continents
savent que c’est un grand marché. Tant que la transformation du coton fibre
africain ne sera pas une vraie volonté politique des dirigeants africains,
l’Afrique continuera à être nourri, habillé et véhiculé par l’extérieur.
Pourtant c’est en Afrique qu’il y a les ressources convoitées par le monde.
Dans les grands pays producteurs de
coton comme les États-Unis, l’Inde et la Chine, la raison principale de transformer le coton était
d’abord d’habiller leur population. C’est lorsque cet objectif a été atteint
qu’ils ont commencé à exporter. Grâce au fonctionnement des usines qui
transforment les produits agricoles, le
problème de l’emploi a été largement
résolu dans ces pays. Il faut donc que nos dirigeants arrêtent de parler de
création d’emplois pendant qu’ils ferment des usines. La question de l’emploi
en Afrique ne pourrait être résolue durablement qu’avec l’installation
d’industries compétitives sur le continent. La seule manière pour changer les
choses en Afrique, est que désormais les populations doivent interpeller les
dirigeants au lieu que les dirigeants prennent des engagements pour les
flatter.
Ouagadougou, le 22 juin 2014
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Président d’honneur de l’AProCA,
Docteur honoris causa de l’Université de
Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
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