La
cour suprême Kenyane vient d’annuler les résultats des élections
présidentielles du 08 Août 2017. A en croire la presse nationale et
internationale et même les réseaux sociaux, cette décision sort de l’ordinaire
de ce que nous avons l’habitude de voir en Afrique. Ce que j’ai compris est que
le perdant avait déposé une plainte. Malgré tout ce qu’on peut dire, il l’a
fait quand même. Et quand la cour suprême a décidé de l’annulation de la
prétendue victoire du Président sortant Uhuru KENYATTA, celui-ci s’est malgré
tout plié à cette décision. Il faut également dire que ces élections avaient
été supervisées par des experts internationaux comme ceux régionaux qui ont
tous sillonné le pays pour se rassurer du bon déroulement des élections. Après l’annonce
des résultats, je n’ai pas senti une réaction contradictoire de ces experts
internationaux et régionaux dans le sens de révéler des anomalies qui puissent
mettre en cause cette élection. C’est plutôt la réaction des militants de
l’opposition et leur candidat Raila ODINGA que nous avons tous entendue. Pour
ma part, la seule chose à saluer dans le processus de cette élection et venant
du niveau international, c’est d’avoir encouragé le candidat perdant à déposer
plainte pour éviter les affrontements. Il apparait évident que beaucoup de leçons
peuvent être tirées de ce qui vient de passer au Kenya avec ces élections.
La
leçon que je tire est que les experts internationaux et régionaux sont des
carriéristes. En effet, ils ont souvent une mission voilée à accomplir pour
plaire à leurs mandataires et continuer à mériter leur confiance surtout si on
sait que le travail qu’ils font n’est pas gratuit. Ils sont pris en charge avec
des émoluments exceptionnels. Donc arriver à faire plusieurs missions de ce
genre garanti leur existence. Il y a donc de quoi ne pas trop compter sur leur
objectivité. Dans le processus de cette élection, je pense que c’est le peuple
africain et ses hommes politiques qui reçoivent par là une leçon. Le
nationalisme, le patriotisme et le courage décisionnel qu’il faut pour chaque
pays du monde, sont des valeurs humaines et progressistes souvent rares en
Afrique. D’abord, toute la population doit s’impliquer en âme et conscience pour mériter
leurs dirigeants. Pour y arriver, l’homme politique doit être d’abord un
éducateur. Il doit aider à une prise de conscience de la population en lui
indiquant comment elle peut mieux travailler et bénéficier des fruits de son
labeur et pour que chaque personne sache que ce qui est bien pour soi-même est
bien pour les autres. Un homme politique responsabilisé pour une mission doit
être un homme exemplaire dans la société. La politique ne doit pas être faite
seulement pour gagner sa vie en profitant des opportunités qui se présentent.
Quelqu’un
a dit ici au Burkina que « Mamadou et Binéta sont devenus grands ».
Cela veut dire que depuis la colonisation, l’école a commencé à exister en
Afrique. Le niveau d’instruction qu’il y a dans la société civile, dans les
fonctions publique et privée permet à ce qu’on ait des hommes conscients. Un de
mes amis paysans m’a dit un jour qu’il voit beaucoup de fonctionnaires qui dans
l’exercice de leur métier, ne méritent pas leurs salaires. Aller dans la
fonction publique pour certains, c’est juste une porte ouverte pour ne pas
travailler mais avoir son salaire à la fin du mois. Et c’est souvent eux qui
deviennent des représentants politiques par ce qu’ils ont le temps et les bras
longs. La conscientisation du peuple évoquée plus haut ne passera jamais par ce
genre de personnes qui dans le milieu où ils vivent ne constituent pas un
exemple professionnel dans leur métier. En conclusion, sans vouloir me mettre
du côté de l’opposant ou de l’ancien Président du Kenya, je veux tout
simplement que les pays africains sachent que le Kenya vient de montrer qu’il y
a des intellectuels qui osent prendre leurs responsabilités. Et cela doit se
passer ainsi à tous les niveaux en Afrique, il faut que la population sorte
gagnante ; c’est l’objectivité pour la cause de la nation qui doit guider
tout le monde. Les actions ou les interventions du niveau international ne
peuvent être utile pour nous que si nous sommes conséquents avec nous-même. Je
reste convaincu que l’Afrique va décoller car les capacités et les ressources
existent. Avec une vraie prise de conscience, ce rapport « gagnant-gagnant »
avec tous les partenaires deviendra être effectif.
En tant que citoyen Burkinabé
Ouagadougou, le 03 Septembre 2017
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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