Récemment les autorités du Burkina
Faso ont décidé de donner le nom de Norbert Zongo à l’Université de Koudougou.
Je pense que cela est une bonne chose. Dans la tradition africaine, on aime
garder le nom des personnes qui ont menées des actions positives pour la société
et Norbert ZONGO en était un ces grands Hommes utiles. Comme journaliste d’investigation,
il a toujours mené son travail dans un professionnalisme patriotique. Ma
mère avait l’habitude de me répéter « toi on t’a mis à l’école pour que tu
aides les autres ». Pour Norbert ZONGO, écrire, c’était dire la
vérité et à tout le monde. Et c’est comme cela qu’il a voulu se rendre utile pour
son pays. Son journal était « L’indépendant » ;
ce qui avait tout son sens : ne pas être manipulé ni par une autorité en
faute ni par de l’argent.
Le
dossier de David OUEDRAOGO qui était le chauffeur au petit frère du Président
d’alors, est celui sur lequel il travaillait à faire sortir la vérité avant sa
mort. Dans ses investigations, il a trouvé que c’est une série de crimes qui se
sont succédés jusqu’à la mort de David OUEDRAOGO. Selon les échos que nous
avons reçus, pendant ses enquêtes, il a résisté à plusieurs tentatives de
corruption et même à des menaces de mort. Pour Norbert ZONGO, « la patrie ou la mort, nous vaincrons »
n’était pas un vain mot. Quand on le dit, on doit être intègre et l’intégrité
était sa nature, sa manière de vivre. Il travaillait à travers sa plume, à
cultiver cette intégrité. L’intégrité est un comportement au quotidien qui est
valable pour les citoyens burkinabè et également pour les autorités.
Donner
donc le nom de Norbert ZONGO à une université où on forme la jeunesse est un
symbole très fort. Je souhaite que dans cette université, l’image du
comportement de Norbert ZONGO soit permanente, qu’au-delà du nom immortalisé à
travers cet acte noble, son comportement ne soit pas oublier. Le travail de
conscientisation que Norbert ZONGO menait avec sa plume doit se poursuivre, les
burkinabè aimeront voir une intégrité et une combattivité pareille à celle de
Norbert ZONGO se manifester visiblement chez toute la jeunesse. Tous les
domaines professionnels du Burkina ont besoin de cet esprit. Mon
oncle avait donné le nom d’un de nos arrières grands-pères à un de ses
petits-fils. Selon lui, ce grand père était un grand travailleur, un grand
guerrier et aussi quelqu’un qui aimait la vérité. Quand il y avait un problème
à discuter dans le village, et que les responsables s’asseyaient pour en
parler, tant qu’il n’avait pas donné sa position pour une situation, les gens
étaient inquiets. Et quand il approuvait une décision, tout le monde était
rassuré. Quand mon oncle a vu son petit-fils grandir et que son comportement ne
ressemblait pas au comportement de celui dont il portait le nom, il a décidé de
retirer le nom de son grand-père et il n’appelait plus le petit-fils par ce
nom. Pour lui, ce serait des injures à son grand-père de laisser quelqu’un qui
ne se comportait pas comme lui porter son nom. Je souhaite alors
courage au monde éducatif de Koudougou qui a adopté le nom de Norbert ZONGO sur
l’université. Ce monde éducatif qui connait très bien la philosophie et la
vision de Norbert ZONGO doit nous aider à pérenniser cette image dont tous les
burkinabè sont fiers. Je ne souhaite pas que Norbert ZONGO se lève un jour de
sa tombe pour arracher son nom sur le portail de l’université parce que ce qui
s’y passe ne lui ressemble pas.
En tant que citoyen Burkinabé
Ouagadougou, le 12 Août 2017
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com
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