En Afrique le printemps arabe a eu des raisons diverses d’un pays à l’autre
dont les issues ont été également différentes. La politique africaine est à sa
croisée des chemins. Avant ce printemps arabe, l’injustice sociale et
économique existait dans beaucoup de pays
africains. Certains pays qui avaient atteint un niveau de développement
acceptable ont eu des problèmes de vision et d’orientation politique. Toutes
ces disparités ont fait que d’un pays à
l’autre, on a tendance à croire que les problèmes sont particuliers.
Si je prends le cas de la Tunisie
qui est un pays africain mieux développé, quelques problèmes ont été cités
comme cause de l’insurrection notamment la longévité au pouvoir du Président et
le monopole sur l’économie nationale par la famille présidentielle. Pour
l’Égypte les raisons sont certes différentes que celles de la Tunisie mais avec
le même résultat : un soulèvement populaire qui contraint les régimes à
partir. Pour le cas de la Lybie, quelques idéologues ont dit que c’est parce
que l’économie de la Lybie était perçue
comme un danger pour l’Occident.
L’esprit panafricain du Président
Mouammar KADHAFI en faveur de l’économie et le développement en Afrique était aussi
l’une des causes. Au Soudan un conflit permanent a été parmi les causes qui ont
fini par diviser le pays en deux, pourtant cette division n’a pas solutionné le
problème. On a fini par avoir deux guerres ; celle entre les deux pays
(Soudan du Nord et Soudan du Sud) et celle interne au Soudan du Sud et même entre
ethnies. Au Mali, une guerre est née entre le nord et le sud du pays. Le nord
non peuplé mais riche en ressources naturelles, le sud peuplé où réside le
pouvoir. On peut en plus, citer les cas de la Côte-d’Ivoire, du Nigeria avec
Boko Haram, de la Centrafrique, du Burkina Faso et récemment le cas du Burundi.
La liste est longue.
Le constat que je fais est que
l’injustice sociale et économique, qui est prônée dans toutes ces révolutions,
tarde à être la préoccupation majeure des décideurs. C’est ainsi que dans les
pays arabes, c’est l’islamisme exagéré qui est devenu la menace. Or, il n’a
rien à voir avec la fidélité à Dieu ni la défense de la cause humaine. Quand à
l’Afrique noire, le conflit entre les religions et celui entre les ethnies sont
les principaux moyens utilisés pour opposer les populations. Tout cela m’emmène
à me poser la question « à qui profite tous ces faits ? ».Après
tous ces constats, homme politique que je suis, je me donne le devoir de dire
que nous devons avoir comme première préoccupation, la bonne gestion sociale et
économique pour la cause de l’Homme africain et l’Homme tout court.
L’Afrique a aujourd’hui des
penseurs capables de donner une orientation pour le développement des africains.
Nous avons suffisamment eu de mauvais exemples qui obligent à avoir ce bon sens. Des chefs
d’États se sont enrichis en endettant leur pays et en déposant des sommes
colossales à l’extérieur. Après leurs morts, ni leurs enfants, ni leurs pays n’ont
eu possession de cet argent. L’héritage que Nelson MANDELA nous a laissé est
qu’en se sacrifiant pour l’égalité et le développement en Afrique, tout le
monde entier peut te reconnaitre. MANDELA savait également que la tâche n’était
pas terminée et dans sa tombe moi je sais qu’il compte sur nous pour continuer
cette tâche. C’est cette orientation que nous devons tous avoir pour nos
peuples.
Ouagadougou, le 18 mai
2015
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa de
l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
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