Du
03 au 05 juin 2013, le Japon a organisée une conférence pour le développement
de l’Afrique à laquelle tous les chefs d’Etats africains ont été conviés. L’objectif
était de voir comment accompagner l’Afrique vers le développement durable. Je
pense que c’est une bonne initiative. En rappel, à l’ouverture de cette
conférence le Japon a annoncé une aide publique de 10,6 milliards d’euros sur
cinq ans pour l’Afrique. Le Japon est un pays qui a la maitrise de la haute technologie,
en machine, en agriculture et possède tous les bons matériels utiles à l’Homme.
Cela fait du Japon un grand exportateur dans le monde. L’Afrique étant le
marché convoité, le Japon ayant compris le sens du partenariat, trouve bien d’accompagner
cette Afrique pour augmenter sa capacité économique. C’est cela que j’appelle
le bon partenariat. Savoir que celui que tu veux qu’il paie ton produit doit
avoir de quoi payer ton produit c’est-à-dire un bon revenu, car s’il est dans
une situation difficile économiquement et qu’il veut consommer ton produit, il
ne fera que s’endetter. C’est de cette manière qu’on finit par être Pays Pauvre
Très Endetté (PPTE).
Je
pense que cette initiative du Japon est la nouvelle forme de partenariat
souhaitée ; c’est-à-dire du gagnant-gagnant. Quand je suivais les informations
sur cette rencontre à la télévision, les cartes de l’Afrique et du Japon ont
été présentées. J’ai constaté que la carte du Japon était toute petite par
rapport celle de l’Afrique. Je me suis demandé si Dieu avait créé le Japon
avant l’Afrique. Un petit pays qui a décidé d’aider l’Afrique et qui est capable
de le faire techniquement et économiquement. En m’informant, on m’a dit que le
fort des japonais, c’est la considération (ou valorisation) de la matière grise
et le travail bien fait. Tous ceux qui ont la capacité intellectuelle sont reconnus,
acceptés et soutenus.
Je
me suis alors posé quelques questions :
j’ai rarement entendu parler d’un savant en Afrique, cela veut-il dire que nous
nous n’avons pas cette matière grise ou nous ne savons-nous pas les repérer et les
entretenir ? Quelqu’un m’a alors dit que l’Afrique a deux problèmes :
quand un pays est naturellement riche en Afrique en sous sol et en surface, il
n’a que des problèmes ; et quand quelqu’un est naturellement intelligent
en Afrique, lui aussi il n’a que des problèmes…
Dans
cette collaboration entre l’Afrique et le Japon, j’aimerais donc que les africains
regardent réellement comment ces japonais arrivent à valoriser la matière grise
et à n’aimer que le beau travail. Je
veux que les africains prennent en compte cette façon de concevoir, de voir et
d’agir très positive des japonais. Quant aux japonais, je voudrais qu’ils
agissent envers l’Afrique comme il dit dans l’adage suivant : « donner
du poisson à manger à quelqu’un qui a faim, c’est très bien mais c’est encore
mieux de lui apprendre à pêcher ». Nous les africains, nous devons savoir
qu’«éduquer ne veut pas dire répéter ce qu’on
t’a appris » mais apprendre à apprendre à créer. En Afrique, Il y a non
seulement un manque d’innovation mais aussi une incapacité de nos politiques à
reconnaitre le travail bien fait et cela depuis les indépendances. Il est donc grand temps qu’on soit
conscient que cela doit changer. Je garde espoir.
Ouagadougou, le 26juin 2013
TRAORE B. François,
www.francoistraore.blogspot.com
Président d’honneur de l’AProCA,
Docteur
honoris causa.
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
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